Enfin doté d'une candidate à la présidentielle, en hausse dans les sondages, LR fait le ménage dans ses rangs, écartant les voix discordantes sur Eric Zemmour pour parfaire son image d'unité sous la houlette de Valérie Pécresse.
Le commentaire a hérissé, dans un parti qui redoute une "tentation Zemmour" parmi certains électeurs de son aile droite. Sa rétrogradation en comité stratégique "est passée comme une lettre à la poste", ont assuré à l'AFP plusieurs participants.
Ce propos "n'engage en rien notre famille politique" et "le discours d'Eric Zemmour est à mille lieues de nos valeurs", avait affirmé dès lundi dans un tweet la porte-parole de LR Agnès Evren.
"On ne peut pas être à l'extérieur et à l'intérieur, c'est une question de loyauté", a déclaré mardi à l'AFP le secrétaire général de LR Aurélien Pradié.
D'autant que le tweet en question intervenait au lendemain de la désignation de Valérie Pécresse comme candidate de LR, où chacun s'emploie à sceller un rassemblement aux antipodes des divisions du passé.
Le message pourrait porter: dans un sondage BFMTV/L'Express publié mardi, Valérie Pécresse se hisse à 20% des voix au premier tour et l'emporte au second.
"On ne peut pas laisser penser que la dynamique de la campagne va s'effriter parce que certains ont eu des propos malheureux", a expliqué à l'AFP le député Pierre-Henri Dumont en parlant de "clarification nécessaire".
Eric Zemmour a apporté son "soutien" à Guillaume Peltier, interprétant sa rétrogradaction comme "une preuve de plus que l'élite LR s’apprête à rallier Macron".
Guillaume Peltier "est une voix qui compte", a assuré Eric Ciotti, le finaliste de la primaire LR, qui a plusieurs fois dit qu'il préfèrerait voter Zemmour que Macron au second tour.
Faut-il voir là une différence de traitement? "Ces propos avaient aussi été critiqués" mais "Eric Ciotti s'exprimait dans un débat interne, pour cranter l'aile droite, alors que Guillaume Peltier avec son statut de vice-président engage tout le parti quand il parle", assure un cadre de LR.
Guillaume Peltier a indiqué à l'AFP qu'il ne réagirait pas avant le week-end.
Le député de Loir-de-Cher avait déjà perdu son poste de numéro 2 fin mai après avoir assuré "porter les mêmes convictions" que le maire de Béziers Robert Ménard, proche du RN.
Ancien du Front national passé chez Philippe de Villiers au début des années 2000, il avait regretté en novembre l'"étanchéité" avec les électeurs d'Éric Zemmour et de Marine Le Pen.
"Il y a toujours eu une digue étanche entre la droite et l'extrême droite et tous ceux qui partiront du côté d'Eric Zemmour seront sanctionnés", affirme Pierre-Henri Dumont.
Dans cette logique, LR a également mis "fin au contrat avec le Mouvement conservateur" (ex-Sens commun, NDLR), dont la présidente Laurence Trochu était intervenue au meeting de Villepinte. Ses membres "sont exclus des instances".
Le Mouvement conservateur a vu dans cette exclusion un signe de "mépris profond" et de "décomposition idéologique", et a invité dans un communiqué à "se rassembler autour du projet clair et cohérent porté par Eric Zemmour".
Enfin Les Républicains ont retiré sa vice-présidence à Gaël Perdriau qui, lui, avait tenu des propos critiques vis-à-vis d'Eric Ciotti mais aussi de Valérie Pécresse.
"Petit à petit, on a dérivé vers cette droite identitaire", a-t-il déploré mardi auprès de l'AFP, regrettant que Valérie Pécresse n'ait "jamais rejeté la fumeuse théorie du grand remplacement que défend (Eric) Zemmour et qui est implicitement soutenue par Ciotti".
AFP
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