«Ce serait bien qu’on puisse construire partout dans le pays des lieux, des sortes de petites chapelles, dans lesquels un voyageur ou un promeneur puisse méditer longuement sur un unique tableau accroché dans une petite salle» (Mark Rothko)
Mark Rothko est un artiste exceptionnel qui considère que les admirateurs de son art ne doivent pas être perturbés par la présence d’autres œuvres autour des siennes. Fervent lecteur de philosophie et d’ouvrages antiques, il pense que son art doit avoir un goût pour la tragédie mythique, voire même mystique. «L’expérience tragique ragaillardie est pour moi la seule source d’art», dit-il.
Une œuvre de Rothko serait si simple au premier abord. Observer un tableau n’est pas toujours chose compliquée. Se tenir en face cependant, comme on le ferait devant une autre personne, serait un état beaucoup plus profond. Un Rothko impose cela. Il provoque des sensations contradictoires.
Pas de raisonnement logique devant l’œuvre, pas de longue élaboration sur ce que la toile voudrait dire, pas de réflexion. Juste un sentiment d’immobilité mystique. Lorsque l’on se détache de ses propres sentiments, on arrive alors à ressentir la présence et la force de l’existence de l’œuvre.
La puissance lumineuse du tableau éblouit et protège en même temps. Le spectateur découvre l’intimité d’un lieu où la toile a une dimension humaine. Il se sent pourtant face à un espace illimité, d’où les contours incertains, rayonnants, de couleurs parfois floues ou irrégulières, mais éclatantes de lumière.
Mark Rothko réussit à déplacer le centre d’intérêt. C’est l’acte de voir qu’il propose et non pas celui de comprendre. Voir pour mieux ressentir. Voilà comment ses aplats de couleurs subliment encore plus ses toiles.
Identifié en premier par Clément Greenberg et membre important du «Colorfield Painting», qui est une branche de l’art abstrait et qui signifie littéralement «peinture des champs de couleur », Mark Rothko rejette par ailleurs toute étiquette qu’il juge «aliénante». La couleur n’est pour lui «qu’un instrument» au service d'une création plus importante.
Né en Lettonie, de son vrai nom Marcus Rothkowitz, ses craintes vis-à-vis de l’influence nazie croissante aux États-Unis, le poussent, en janvier 1940, à adopter le nom anglicisé de Mark Rothko.
Pour Hans Hofmann, peintre allemand qui a été son professeur, l’opulence de la couleur et de la surface sont les signes d’une personnalité hédoniste. On pourrait ressentir son influence sur l’œuvre de Rothko, qui aurait repris ses grands carrés et ses superpositions de couleurs à sa façon.
Mark Rothko a été aussi lui-même professeur. Il a enseigné en effet, durant de longues années, le dessin aux enfants du Jewish Center de Brooklyn. On pourrait dire également que la grande reconnaissance artistique de Rothko est due initialement à la CIA qui aurait financé l’expressionnisme abstrait. Tom Braden, ancien secrétaire exécutif du MoMa et ex-agent de la CIA a déclaré: «Je pense qu’il s’agissait de la plus importante division artistique que la CIA possédait et je pense que cela a joué un rôle déterminant dans la Guerre froide».
Dans l'incapacité de peindre des toiles de grands formats à la suite d'un anévrisme, il se laisse sombrer dans une dépression qui le pousse au suicide en 1970, à New York, à l’âge de 66 ans.
Ses œuvres ont toutefois bénéficié d'une cote très élevée. L’une d’elles a été adjugée, en 2012, à près de 87 millions de dollars lors d’une vente aux enchères.
Ses toiles, où il s’exprime par le moyen unique de la couleur, en aplats et à bords indécis, souvent monochromes et comportant parfois des bandes de couleurs variées, sont le reflet d’une dimension spirituelle extrêmement sensible.
On ne pourrait justement pas mettre de nom à l’œuvre de Rothko. Contemplation religieuse ou mystique, extase méditative, rêverie ou ivresse colorée… Ses tableaux s’imposent et plongent l’observateur dans un état d’absorption profonde.
Mark Rothko est l’un des artistes les plus emblématiques du XXe siècle, qui ne cesse d’inspirer, de faire rêver et de transporter dans une autre dimension à travers son œuvre, symbole de l’expressionnisme abstrait.
www.zeinanader.com
Mark Rothko est un artiste exceptionnel qui considère que les admirateurs de son art ne doivent pas être perturbés par la présence d’autres œuvres autour des siennes. Fervent lecteur de philosophie et d’ouvrages antiques, il pense que son art doit avoir un goût pour la tragédie mythique, voire même mystique. «L’expérience tragique ragaillardie est pour moi la seule source d’art», dit-il.
Une œuvre de Rothko serait si simple au premier abord. Observer un tableau n’est pas toujours chose compliquée. Se tenir en face cependant, comme on le ferait devant une autre personne, serait un état beaucoup plus profond. Un Rothko impose cela. Il provoque des sensations contradictoires.
Pas de raisonnement logique devant l’œuvre, pas de longue élaboration sur ce que la toile voudrait dire, pas de réflexion. Juste un sentiment d’immobilité mystique. Lorsque l’on se détache de ses propres sentiments, on arrive alors à ressentir la présence et la force de l’existence de l’œuvre.
La puissance lumineuse du tableau éblouit et protège en même temps. Le spectateur découvre l’intimité d’un lieu où la toile a une dimension humaine. Il se sent pourtant face à un espace illimité, d’où les contours incertains, rayonnants, de couleurs parfois floues ou irrégulières, mais éclatantes de lumière.
Mark Rothko réussit à déplacer le centre d’intérêt. C’est l’acte de voir qu’il propose et non pas celui de comprendre. Voir pour mieux ressentir. Voilà comment ses aplats de couleurs subliment encore plus ses toiles.
Identifié en premier par Clément Greenberg et membre important du «Colorfield Painting», qui est une branche de l’art abstrait et qui signifie littéralement «peinture des champs de couleur », Mark Rothko rejette par ailleurs toute étiquette qu’il juge «aliénante». La couleur n’est pour lui «qu’un instrument» au service d'une création plus importante.
Né en Lettonie, de son vrai nom Marcus Rothkowitz, ses craintes vis-à-vis de l’influence nazie croissante aux États-Unis, le poussent, en janvier 1940, à adopter le nom anglicisé de Mark Rothko.
Pour Hans Hofmann, peintre allemand qui a été son professeur, l’opulence de la couleur et de la surface sont les signes d’une personnalité hédoniste. On pourrait ressentir son influence sur l’œuvre de Rothko, qui aurait repris ses grands carrés et ses superpositions de couleurs à sa façon.
Mark Rothko a été aussi lui-même professeur. Il a enseigné en effet, durant de longues années, le dessin aux enfants du Jewish Center de Brooklyn. On pourrait dire également que la grande reconnaissance artistique de Rothko est due initialement à la CIA qui aurait financé l’expressionnisme abstrait. Tom Braden, ancien secrétaire exécutif du MoMa et ex-agent de la CIA a déclaré: «Je pense qu’il s’agissait de la plus importante division artistique que la CIA possédait et je pense que cela a joué un rôle déterminant dans la Guerre froide».
Dans l'incapacité de peindre des toiles de grands formats à la suite d'un anévrisme, il se laisse sombrer dans une dépression qui le pousse au suicide en 1970, à New York, à l’âge de 66 ans.
Ses œuvres ont toutefois bénéficié d'une cote très élevée. L’une d’elles a été adjugée, en 2012, à près de 87 millions de dollars lors d’une vente aux enchères.
Ses toiles, où il s’exprime par le moyen unique de la couleur, en aplats et à bords indécis, souvent monochromes et comportant parfois des bandes de couleurs variées, sont le reflet d’une dimension spirituelle extrêmement sensible.
On ne pourrait justement pas mettre de nom à l’œuvre de Rothko. Contemplation religieuse ou mystique, extase méditative, rêverie ou ivresse colorée… Ses tableaux s’imposent et plongent l’observateur dans un état d’absorption profonde.
Mark Rothko est l’un des artistes les plus emblématiques du XXe siècle, qui ne cesse d’inspirer, de faire rêver et de transporter dans une autre dimension à travers son œuvre, symbole de l’expressionnisme abstrait.
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