La candidature de Joe Biden en 2024 toujours incertaine
©Jim Watson- AFP
Joe Biden se représentera-t-il en 2024 ? Le plus vieux président américain jamais élu laisse encore planer le doute. Et pour cause, le sujet est relativement tabou dans son camp. Arrivé au pouvoir à 78 ans, il en aura 82 à la fin de son premier mandat, et 86 après le possible second.

Ferme vis-à-vis de la Chine, optimiste sur le Covid, mais mystérieux sur ses intentions en 2024: le président Biden a multiplié les déclarations choc lors d'une interview diffusée dimanche, à moins de deux mois des élections de mi-mandat.

Lors d'un entretien très rare, donné à la chaîne CBS, le dirigeant démocrate a pour la première fois fait savoir qu'il n'avait pas décidé s'il comptait se représenter à la présidentielle américaine de 2024.

"Cela reste à voir"

"Est-ce une décision définitive que je me représenterai? Cela reste à voir", a-t-il déclaré, tout en affirmant que cela était pour l'instant son "intention".

Depuis son élection en novembre 2020, le président s'est pourtant projeté à multiples reprises jusque dans l'élection de 2024, indiquant qu'il choisirait à nouveau son actuelle vice-présidente, Kamala Harris, pour être sa colistière.

Joe Biden Dans le cas où il se représente et est élu, Joe Biden commencera son deuxième mandat à 82 ans (AFP)

 

Le tout, pendant que son prédécesseur Donald Trump flirte ostensiblement avec l'idée de briguer un nouveau mandat.

Plus vieux président jamais élu aux États-Unis, Joe Biden fêtera ses 80 ans le 20 novembre. Il aurait 82 ans au début d'un éventuel second mandat, et 86 ans à la fin, un sujet qui a longtemps été tabou dans son camp.

Lors de son interview, le locataire de la Maison Blanche a tenu à répondre à ceux qui doutent de la capacité du quasi-octogénaire à gouverner: "Regardez-moi", a-t-il lancé dans un sourire.

La pandémie de Covid-19 dans le retroviseur

À cinquante jours de périlleuses élections de mi-mandat, lors desquelles le président pourrait perdre le contrôle du Sénat et de la Chambre des représentants, Joe Biden a tenu à dresser un portrait très flatteur de la première puissance économique mondiale.

En décrétant notamment que la pandémie était "terminée" aux États-Unis.


"Si vous regardez autour de vous, personne ne porte de masque, et tout le monde a l'air en plutôt bonne forme", a-t-il assuré.

Après la grande campagne de vaccination du printemps 2021, le président américain avait déjà affirmé que l'Amérique avait "pris le dessus" sur le Covid-19. Mais la vague de contaminations issues du variant Omicron avait contraint le dirigeant démocrate à se relancer dans la bataille contre le virus.

Sur le front de l'inflation -- principal angle d'attaque de l'opposition républicaine -- Joe Biden s'est là encore voulu confiant.

"Nous allons mettre l'inflation sous contrôle", a-t-il promis, balayant d'un revers de main les statistiques décevantes sur les prix à la consommation, publiées en début de semaine.

Joe Biden Pour casser son image d'homme âgé, Joe Biden met en avant la lutte de son gouvernement contre le Covid-19 et la défense de Taïwan face à la Chine (AFP)

 

Taïwan et la Chine

Autre moment phare de cette interview diffusée dimanche: le président des États-Unis a jeté un pavé dans la mare en affirmant à nouveau que les troupes américaines défendraient Taïwan si l'île venait à être envahie par la Chine, une déclaration qui devrait provoquer la fureur de Pékin.

À la question de savoir si "des Américains défendraient Taïwan en cas d'invasion chinoise", le dirigeant américain a répondu: "Oui, si une attaque sans précédent venait à se produire".

Un porte-parole de la Maison Blanche a toutefois affirmé que la politique des États-Unis à l'égard de Taïwan n'avait malgré tout "pas changé".

Joe Biden a aussi dit avoir prévenu son homologue chinois Xi Jinping d'un risque de fuite des investisseurs si Pékin violait les sanctions imposées à la Russie à cause de son invasion de l'Ukraine.

Le 46ᵉ président des États-Unis a par ailleurs renouvelé sa mise en garde au président russe Vladimir Poutine sur l'utilisation d'armes chimiques ou nucléaires en Ukraine, à l'heure où l'armée ukrainienne mène une importante contre-offensive dans le pays.

"Cela changerait le cours de la guerre d'une façon jamais vue depuis la Seconde Guerre mondiale", a-t-il averti, promettant une réponse "conséquente" des États-Unis si cette étape venait à être franchie.

Avec AFP
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