Trump et MBS scellent des partenariats économiques et militaires d'ampleur
©SAUL LOEB / AFP

Donald Trump a reçu mardi le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane avec tous les honneurs protocolaires, pour sa première visite à Washington depuis 2018.

Le président américain et le dirigeant de facto du royaume saoudien ont multiplié les annonces lors d’une conférence de presse conjointe, portant sur des investissements massifs, la vente d’armes sophistiquées et la coopération sur des dossiers diplomatiques majeurs, notamment la reconnaissance d’Israël.

Un accueil digne d’un chef d’État

Mohammed ben Salmane a été accueilli dans une mise en scène exceptionnelle : salves d’artillerie, drapés des drapeaux américains et saoudiens sur les bâtiments officiels et survol de la Maison Blanche par l’armée américaine à son arrivée.

Un dîner en tenue de soirée a été organisé en son honneur, rassemblant 120 invités, dont 30 membres de la délégation saoudienne. Bien qu’il ne s’agisse pas d’un dîner d’État, il constitue le premier dîner officiel organisé par Donald Trump au cours de son second mandat en l’honneur d’un chef d’État.

Pour le président américain, il s’agit de « faire honneur » à cet allié incontournable de la région, reflétant la franche complicité affichée entre les deux hommes.

Investissements massifs

Lors de la conférence de presse, Mohammed ben Salmane a annoncé une augmentation de ses investissements aux États-Unis, passant de 600 milliards de dollars annoncés en mai à près de 1.000 milliards de dollars.

« Nous croyons en l’avenir de l’Amérique. Nous allons augmenter ces 600 milliards à près de 1.000 milliards », a déclaré MBS depuis le Bureau ovale, un geste salué par Donald Trump.

Ces investissements devraient se concentrer sur l’intelligence artificielle, les infrastructures et d’autres projets stratégiques, renforçant les liens économiques bilatéraux.

Vente de F-35 et coopération militaire

Donald Trump a confirmé que les États-Unis vendraient des avions de combat furtifs F-35 à l’Arabie saoudite, similaires à ceux fournis à Israël.

« En ce qui me concerne, je pense qu’ils sont tous deux à un niveau où ils devraient obtenir le meilleur [les F-35] », a déclaré le président américain, qualifiant Israël et l’Arabie saoudite de « grands alliés ».

Un accord de défense bilatéral a également été conclu. Le royaume souhaite en outre se procurer des puces américaines sophistiquées, strictement encadrées, pour ses projets d’intelligence artificielle. Washington devrait limiter l’accès de la Chine à ces technologies sensibles.

Reconnaissance d’Israël et accords d’Abraham

MBS a déclaré vouloir travailler à une reconnaissance d’Israël « dès que possible », souhaitant intégrer les accords d’Abraham.

« Nous voulons nous assurer que la voie vers une solution à deux États est clairement tracée », a-t-il précisé, ajoutant avoir eu « une discussion constructive » avec Donald Trump.

Cependant, la guerre dans la bande de Gaza et l’absence de progrès vers un État palestinien rendent la perspective incertaine. Lundi, le Conseil de sécurité de l’ONU a adopté une résolution mentionnant « un chemin crédible vers une autodétermination palestinienne et un statut d’État ».

Le dossier Khashoggi

Le prince héritier a reconnu que le meurtre en 2018 du chroniqueur du Washington Post Jamal Khashoggi était une « énorme erreur », assurant que son royaume faisait « de son mieux pour que cela ne se reproduise plus ».

Donald Trump a pour sa part décrit Khashoggi comme « très controversé » et estimé que « beaucoup de gens n’aimaient pas cet homme », soulignant que le prince « n’en savait rien ».

Diplomatie régionale et Iran

Trump s’est déclaré « totalement ouvert » à la conclusion d’un accord avec l’Iran, affirmant que Téhéran souhaitait « vivement » parvenir à un accord avec les États-Unis sur la question nucléaire.

Le président a également rendu hommage à l’Arabie saoudite pour son rôle dans l’attaque américaine contre les installations nucléaires iraniennes plus tôt cette année, soulignant que Ryad avait permis aux États-Unis de mener cette opération.

Relations bilatérales et contacts familiaux

Les relations bilatérales se doublent de contacts familiaux et commerciaux. Jared Kushner, gendre de Donald Trump et médiateur informel au Moyen-Orient, entretient des liens avec Ryad via ses investissements.

D’autre part, le promoteur saoudien Dar Global a annoncé un partenariat avec la Trump Organization, gérée par les fils du président.

Une visite stratégique

Mohammed ben Salmane gouverne de facto l’Arabie saoudite depuis 2017, même si son père, le roi Salmane, reste souverain en titre.

Cette visite, marquée par honorifiques exceptionnels, un dîner officiel et une conférence de presse conjointe, reflète la volonté commune de renforcer les liens économiques, militaires et diplomatiques, tout en tentant de créer les conditions pour une paix durable au Moyen-Orient.

 

 
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