Selon la Banque des règlements internationaux, la crise actuelle de l'énergie diffère du choc pétrolier des années 70. Elle souligne notamment le risque de contagion de la crise aux produits agricoles et à l'industrie. Une interaction croissante s'est mise en place entre les sources d'énergie fossile et verte.
La crise énergétique actuelle diffère du choc pétrolier des années 1970, prévient lundi la banque des règlements internationaux (BRI) dans une analyse qui examine le risque de contagion aux produits agricoles et à l'industrie à l'heure où les banques centrales bataillent contre l'inflation.
"Les événements actuels sont souvent comparés aux chocs pétroliers des années 1970, mais l'économie mondiale est très différente aujourd'hui", expliquent Fernando Avalos et Wenqian Huang, économistes pour la BRI dans une étude publiée aux côtés du rapport trimestriel de cette institution considérée comme la banque centrale des banques centrales.
Le gaz naturel et les énergies renouvelables jouent désormais un rôle bien plus important dans la production d'électricité, ce qui fait émerger "de nouveaux défis", selon eux, en raison de l'interaction entre le pétrole et les marchés agricoles au travers des biocarburants, "inexistants" à l'époque.
Si les prix des matières premières agricoles ont quelque peu reflué depuis le début de la guerre en Ukraine, une hausse "large et persistante" des prix du pétrole risque cependant de faire aussi grimper les prix des récoltes utilisées pour produire de l'éthanol ou des biodiesels.
Le maïs est un composant majeur de la production d'éthanol, notent les économistes de la BRI. Rien qu'aux Etats-Unis, l'éthanol a absorbé 40% de la production de maïs en moyenne au cours des cinq dernières années, chiffrent-ils.
Et depuis le milieu des années 2000, les prix du maïs et du pétrole évoluent donc "en tandem", observent-ils. La hausse des prix du pétrole incite à davantage d'éthanol, ce qui augmente la demande de maïs et pousse ses prix à la hausse.
Mais cette pression peut aussi rapidement se répercuter sur d'autres matières premières agricoles comme le soja, qui est en concurrence avec le maïs pour les surfaces cultivées.
Le maïs et le soja sont également utilisés pour l'alimentation du bétail, ce qui fait que "les perturbations persistantes des marchés globaux de l'énergie peuvent déborder pour faire augmenter les prix d'un large éventail de produits agricoles", préviennent-ils.
À la différence des années 1970, le pétrole pèse désormais beaucoup moins lourd dans la production d'électricité. Mais le gaz naturel a gagné en importance, sa consommation ayant doublé en trente ans, notent également les économistes de la BRI.
Les chocs sur le gaz naturel sont donc susceptibles d'avoir un impact "substantiel" sur les prix de l'électricité, et par ricochet sur l'industrie qui représente en moyenne "plus de 40%" du total de la consommation au niveau mondial.
Selon eux, les restrictions sur les exportations d'énergie russes vont "donc probablement garder les prix de l'énergie élevés". Elles pourraient toutefois "accélérer la transition verte, et ainsi réduire le dépendance de l'économie mondiale aux énergies fossiles", présagent-ils.
Avec AFP
La crise énergétique actuelle diffère du choc pétrolier des années 1970, prévient lundi la banque des règlements internationaux (BRI) dans une analyse qui examine le risque de contagion aux produits agricoles et à l'industrie à l'heure où les banques centrales bataillent contre l'inflation.
"Les événements actuels sont souvent comparés aux chocs pétroliers des années 1970, mais l'économie mondiale est très différente aujourd'hui", expliquent Fernando Avalos et Wenqian Huang, économistes pour la BRI dans une étude publiée aux côtés du rapport trimestriel de cette institution considérée comme la banque centrale des banques centrales.
Le gaz naturel et les énergies renouvelables jouent désormais un rôle bien plus important dans la production d'électricité, ce qui fait émerger "de nouveaux défis", selon eux, en raison de l'interaction entre le pétrole et les marchés agricoles au travers des biocarburants, "inexistants" à l'époque.
Si les prix des matières premières agricoles ont quelque peu reflué depuis le début de la guerre en Ukraine, une hausse "large et persistante" des prix du pétrole risque cependant de faire aussi grimper les prix des récoltes utilisées pour produire de l'éthanol ou des biodiesels.
Le maïs est un composant majeur de la production d'éthanol, notent les économistes de la BRI. Rien qu'aux Etats-Unis, l'éthanol a absorbé 40% de la production de maïs en moyenne au cours des cinq dernières années, chiffrent-ils.
Et depuis le milieu des années 2000, les prix du maïs et du pétrole évoluent donc "en tandem", observent-ils. La hausse des prix du pétrole incite à davantage d'éthanol, ce qui augmente la demande de maïs et pousse ses prix à la hausse.
Mais cette pression peut aussi rapidement se répercuter sur d'autres matières premières agricoles comme le soja, qui est en concurrence avec le maïs pour les surfaces cultivées.
Le maïs et le soja sont également utilisés pour l'alimentation du bétail, ce qui fait que "les perturbations persistantes des marchés globaux de l'énergie peuvent déborder pour faire augmenter les prix d'un large éventail de produits agricoles", préviennent-ils.
À la différence des années 1970, le pétrole pèse désormais beaucoup moins lourd dans la production d'électricité. Mais le gaz naturel a gagné en importance, sa consommation ayant doublé en trente ans, notent également les économistes de la BRI.
Les chocs sur le gaz naturel sont donc susceptibles d'avoir un impact "substantiel" sur les prix de l'électricité, et par ricochet sur l'industrie qui représente en moyenne "plus de 40%" du total de la consommation au niveau mondial.
Selon eux, les restrictions sur les exportations d'énergie russes vont "donc probablement garder les prix de l'énergie élevés". Elles pourraient toutefois "accélérer la transition verte, et ainsi réduire le dépendance de l'économie mondiale aux énergies fossiles", présagent-ils.
Avec AFP
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