Qui aura la tête de la police des mœurs iranienne ? Responsable de la mort d'une jeune fille, le service est non seulement critiqué dans la rue par des manifestations dont la colère ne désemplit pas, mais désormais également par de hauts responsables politiques du pays. Encore faudrait-il que le Guide suprême s'en mêle...
La mort en Iran d'une femme de 22 ans après son arrestation par la police des mœurs a non seulement déclenché des manifestations à l'intérieur du pays, mais aussi provoqué de rares critiques de la part de hauts responsables.
La colère a pris de l'ampleur depuis l'annonce de la mort vendredi de Mahsa Amini après son arrestation par l'unité de police chargée de faire respecter le strict code vestimentaire de la République islamique pour les femmes, y compris le port du foulard en public.
Controverses
Le décès à l'hôpital de Mahsa Amini, après trois jours de coma, survient sur fond de controverse croissante à la fois à l'intérieur et à l'extérieur de l'Iran à propos de la conduite de la police des mœurs, connue officiellement sous le nom de Gasht-e Ershad, ou "patrouille d'orientation".
Face à la colère provoquée par cette mort, le représentant du guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei, dans la province du Kurdistan, Abdolreza Pourzahabi, a effectué lundi une visite de deux heures au domicile familial d'Amini, selon l'agence Tasnim.
Cet émissaire a déclaré à la famille d'Amini que "toutes les institutions prendraient des mesures pour défendre les droits qui ont été violés" et qu'il était sûr que Khamenei était "également affecté et peiné" par sa mort.
La mort de la jeune femme a provoqué d'importantes manifestations dans tout le pays (AFP)
"Comme je l'ai promis à la famille de Mme Amini, je suivrai la question de sa mort jusqu'au résultat final", a déclaré M. Pourzahabi.
Au Parlement, le député Jalal Rashidi Koochi, cité par l'agence ISNA, a declaré que la police des moeurs "n'obtenait aucun résultat, sauf de causer des dommages au pays".
"Le principal problème, c'est que certaines personnes ne veulent pas voir la vérité", a-t-il regretté.
Le président du Parlement, Mohammad Bagher Ghalibaf, a lui jugé mardi que la conduite de cette unité de police devrait faire l'objet d'une enquête pour éviter la répétition de ce qui s'est passé avec Mme Amini.
"Afin d'éviter la répétition de tels cas, les méthodes utilisées par ces patrouilles d'orientation (...) devraient être revues", a-t-il dit à l'agence officielle IRNA.
Plus radical encore, un autre parlementaire a annoncé son intention de proposer la suppression complète de cette force.
"Je crois qu'en raison de l'inefficacité du Gasht-e Ershad à faire comprendre la culture du hijab, cette unité devrait être supprimée, afin que les enfants de ce pays n'aient pas peur quand ils croisent cette force", a déclaré lundi Moeenoddin Saeedi à l'agence de presse ILNA.
Lundi également, une organisation influente affiliée à l'Etat, créée ne 1993 et "chargée d'encourager les bons comportements et de mettre fin aux activités immorales", a déclaré dans un communiqué qu'elle s'opposait à l'idée que la police confronte directement les gens.
L'Organisation pour la promotion de la vertu et la prévention du vice "est contre le processus qui conduit à la confrontation directe de la patrouille d'orientation de la police avec les femmes qui portent mal le voile et à l'arrestation et les procès de gens ordinaires".
"Il faut cesser de le qualifier de crime, d'arrêter et de poursuivre les personnes portant mal leur voile car cela a pour effet d'accroître les tension sociales. Il faut amender la loi pour que cela soit considéré uniquement comme une infraction", a-t-elle déclaré dans un communiqué.
En plus de la population, des responsables politiques s'élèvent désormais contre la police des moeurs (AFP)
Manifestations dans tout le pays
"L'ensemble des comportements et des événements qui ont causé cet incident malheureux et regrettable sont illégaux, irrationnels et illégitimes", a renchéri samedi un haut dignitaire chiite, l'ayatollah Asadollah Bayat Zanjani.
Dimanche, la police a procédé à des arrestations et tiré des gaz lacrymogènes dans la province natale de la femme décédée, le Kurdistan, où quelque 500 personnes avaient manifesté, brisant des vitres de voitures et incendiant des poubelles.
Des manifestations ont eu lieu lundi à Téhéran, notamment dans plusieurs universités, et à Mashhad, deuxième ville du pays, selon les agences de presse Fars et Tasnim.
Ces rassemblements à Téhéran ont été dispersés par "la police utilisant des matraques et des gaz lacrymogènes", selon Fars.
Le gouverneur de Téhéran, Mohsen Mansouri, a déclaré mardi que les manifestations dans la capitale étaient "organisées dans le seul but de créer des troubles", dans un message sur Twitter.
"Brûler le drapeau, verser du carburant sur les routes, jeter des pierres, attaquer la police, incendier des motos et des poubelles, détruire des biens publics... n'est pas le travail de gens ordinaires", a-t-il déclaré.
Avec AFP
La mort en Iran d'une femme de 22 ans après son arrestation par la police des mœurs a non seulement déclenché des manifestations à l'intérieur du pays, mais aussi provoqué de rares critiques de la part de hauts responsables.
La colère a pris de l'ampleur depuis l'annonce de la mort vendredi de Mahsa Amini après son arrestation par l'unité de police chargée de faire respecter le strict code vestimentaire de la République islamique pour les femmes, y compris le port du foulard en public.
Controverses
Le décès à l'hôpital de Mahsa Amini, après trois jours de coma, survient sur fond de controverse croissante à la fois à l'intérieur et à l'extérieur de l'Iran à propos de la conduite de la police des mœurs, connue officiellement sous le nom de Gasht-e Ershad, ou "patrouille d'orientation".
Face à la colère provoquée par cette mort, le représentant du guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei, dans la province du Kurdistan, Abdolreza Pourzahabi, a effectué lundi une visite de deux heures au domicile familial d'Amini, selon l'agence Tasnim.
Cet émissaire a déclaré à la famille d'Amini que "toutes les institutions prendraient des mesures pour défendre les droits qui ont été violés" et qu'il était sûr que Khamenei était "également affecté et peiné" par sa mort.
La mort de la jeune femme a provoqué d'importantes manifestations dans tout le pays (AFP)
"Comme je l'ai promis à la famille de Mme Amini, je suivrai la question de sa mort jusqu'au résultat final", a déclaré M. Pourzahabi.
Au Parlement, le député Jalal Rashidi Koochi, cité par l'agence ISNA, a declaré que la police des moeurs "n'obtenait aucun résultat, sauf de causer des dommages au pays".
"Le principal problème, c'est que certaines personnes ne veulent pas voir la vérité", a-t-il regretté.
Suppression
Le président du Parlement, Mohammad Bagher Ghalibaf, a lui jugé mardi que la conduite de cette unité de police devrait faire l'objet d'une enquête pour éviter la répétition de ce qui s'est passé avec Mme Amini.
"Afin d'éviter la répétition de tels cas, les méthodes utilisées par ces patrouilles d'orientation (...) devraient être revues", a-t-il dit à l'agence officielle IRNA.
Plus radical encore, un autre parlementaire a annoncé son intention de proposer la suppression complète de cette force.
"Je crois qu'en raison de l'inefficacité du Gasht-e Ershad à faire comprendre la culture du hijab, cette unité devrait être supprimée, afin que les enfants de ce pays n'aient pas peur quand ils croisent cette force", a déclaré lundi Moeenoddin Saeedi à l'agence de presse ILNA.
Lundi également, une organisation influente affiliée à l'Etat, créée ne 1993 et "chargée d'encourager les bons comportements et de mettre fin aux activités immorales", a déclaré dans un communiqué qu'elle s'opposait à l'idée que la police confronte directement les gens.
L'Organisation pour la promotion de la vertu et la prévention du vice "est contre le processus qui conduit à la confrontation directe de la patrouille d'orientation de la police avec les femmes qui portent mal le voile et à l'arrestation et les procès de gens ordinaires".
"Il faut cesser de le qualifier de crime, d'arrêter et de poursuivre les personnes portant mal leur voile car cela a pour effet d'accroître les tension sociales. Il faut amender la loi pour que cela soit considéré uniquement comme une infraction", a-t-elle déclaré dans un communiqué.
En plus de la population, des responsables politiques s'élèvent désormais contre la police des moeurs (AFP)
Manifestations dans tout le pays
"L'ensemble des comportements et des événements qui ont causé cet incident malheureux et regrettable sont illégaux, irrationnels et illégitimes", a renchéri samedi un haut dignitaire chiite, l'ayatollah Asadollah Bayat Zanjani.
Dimanche, la police a procédé à des arrestations et tiré des gaz lacrymogènes dans la province natale de la femme décédée, le Kurdistan, où quelque 500 personnes avaient manifesté, brisant des vitres de voitures et incendiant des poubelles.
Des manifestations ont eu lieu lundi à Téhéran, notamment dans plusieurs universités, et à Mashhad, deuxième ville du pays, selon les agences de presse Fars et Tasnim.
Ces rassemblements à Téhéran ont été dispersés par "la police utilisant des matraques et des gaz lacrymogènes", selon Fars.
Le gouverneur de Téhéran, Mohsen Mansouri, a déclaré mardi que les manifestations dans la capitale étaient "organisées dans le seul but de créer des troubles", dans un message sur Twitter.
"Brûler le drapeau, verser du carburant sur les routes, jeter des pierres, attaquer la police, incendier des motos et des poubelles, détruire des biens publics... n'est pas le travail de gens ordinaires", a-t-il déclaré.
Avec AFP
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