L'Iran s'enflamme de nouveau, après la mort de Mahsa Amini, arrêtée par la police des moeurs. Depuis son décès le 16 septembre, des manifestations continues ont lieu dans le pays, et la répression est déjà énorme. 41 personnes auraient été tuées et des centaines arrêtées.
De nouvelles manifestations ont eu lieu samedi soir en Iran pour protester contre la mort d'une jeune femme arrêtée par la police, et ce malgré une répression qui s'est soldée par la mort de 41 personnes et des centaines d'arrestations en huit jours.
Les autorités nient toute implication dans la mort de Mahsa Amini le 16 septembre, trois jours après son arrestation pour ne pas avoir respecté le code vestimentaire de la République islamique.
Qualifiant les protestations "d'émeutes", le président Ebrahim Raïssi, un ultraconservateur, a appelé "les autorités concernées à agir fermement contre ceux qui portent atteinte à la sécurité et la paix du pays et du peuple". Dans un communiqué, il a souligné "la nécessité de faire la distinction entre manifestation et perturbation de l'ordre et de la sécurité publique".
Le ministère iranien des Affaires étrangères a mis en cause les Etats-Unis, ennemi juré de l'Iran, dans les troubles et prévenu que "les efforts pour violer la souveraineté de l'Iran ne resteront pas sans réponse". Le ministre de l'Intérieur Ahmad Vahidi, cité par l'agence officielle IRNA, a lui dit attendre du "pouvoir judiciaire qu'il poursuive rapidement les principaux auteurs et meneurs de ces émeutes", après l'annonce par la police de l'arrestation de plus de 700 personnes.
Colère
Mais les manifestants ne cessent de crier leur colère tous les soirs depuis le décès de la jeune femme de 22 ans, originaire de la région du Kurdistan (nord-ouest).
Une vidéo virale visiblement filmée samedi soir montre une femme marchant la tête découverte et agitant son voile en pleine rue à Téhéran, faisant fi des strictes règles vestimentaires.
En Iran, les femmes doivent se couvrir les cheveux et le corps jusqu'en dessous des genoux et ne doivent pas porter des pantalons serrés ou des jeans troués.
Des images virales des manifestations ont montré ces derniers jours des Iraniennes brûlant leur foulard.
Le parti réformateur de l'"Union du peuple de l'Iran islamique" a exhorté samedi l'Etat à annuler l'obligation du port du voile et à libérer les personnes arrêtées.
Dans le même temps, le président ultraconservateur Ebrahim Raïssi a promis d'agir de façon "décisive" contre les manifestants, qualifiés par les autorités de d'"émeutiers" ou de "contre-révolutionnaires".
Des témoins ont fait état en soirée d'un important déploiement des forces de l'ordre à un carrefour du nord de la capitale iranienne.
La police a arrêté plusieurs centaines de personnes (AFP)
41 morts
La télévision d'Etat a donné samedi soir un nouveau bilan de 41 morts "lors des récentes émeutes".
Mais le bilan pourrait être plus lourd, l'ONG Iran Human Rights (IHR), basée à Oslo, faisant état d'au moins 54 morts dans la répression des manifestations.
Mahsa Amini a été arrêtée le 13 septembre à Téhéran pour "port de vêtements inappropriés", par la police chargée de faire respecter le code vestimentaire. Elle est décédée trois jours plus tard à l'hôpital.
Depuis, des Iraniens et Iraniennes manifestent à la tombée de la nuit dans des dizaines de villes du pays, dont la capitale Téhéran, Ispahan et Qom (centre) ou Machhad (nord).
Les manifestations sont marquées par des affrontements avec les forces de sécurité et des véhicules de police sont incendiés par les protestataires qui scandent des slogans hostiles à la République islamique, selon médias et militants.
Des centaines de manifestants ont été appréhendés. Rien que dans la province de Guilan (nord), "739 émeutiers parmi lesquels 60 femmes" ont été arrêtés, a indiqué samedi son chef de la police, selon l'agence de presse Tasnim.
Des manifestations anti-régime ont également lieu ailleurs dans le monde, comme ici à Paris (AFP)
17 journalistes arrêtés
Selon IHR, environ la moitié des 54 personnes tuées l'ont été dans cette province et celle voisine de Mazandaran. L'ONG indique que dans de nombreux cas "la remise des corps aux familles est conditionné à un enterrement dans le secret".
De son côté, le Comité pour la protection des journalistes (CPJ), basé aux Etats-Unis, a indiqué que 17 journalistes avaient été arrêtés en Iran depuis le 19 septembre.
Disant se baser sur des témoins, des vidéos et des avis médico-légaux, le ministre de l'Intérieur Ahmad Vahidi affirme que Mahsa Amini n'a pas été frappée par la police --comme accusent ses proches-- assurant qu'une enquête sur sa mort était en cours.
Le ministre accuse les manifestants de "suivre les Etats-Unis, les pays européens et les groupes contre-révolutionnaires".
Dénonçant des "tentatives américaines de porter atteinte à la stabilité" de l'Iran, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères Nasser Kanani a lui prévenu dans un tweet que "les efforts pour violer la souveraineté de l'Iran ne resteront pas sans réponses".
À Téhéran, des milliers de personnes sont également descendues dans la rue pour soutenir le régime et le port du voile (AFP)
Tirs à balles réelles
Depuis plusieurs jours, des vidéos en ligne montrent des scènes de violence à Téhéran et dans d'autres grandes villes comme Tabriz (nord-ouest). Sur certaines, on voit les forces de sécurité tirer sur des manifestants.
Amnesty International accuse les forces de sécurité de tirer "délibérément (...) à balles réelles sur des manifestants", appelant à une "action internationale urgente pour mettre fin à la répression".
Les connexions internet sont toujours perturbées samedi, avec le blocage de WhatsApp et Instagram. NetBlocks, un site basé à Londres qui observe les blocages d'internet à travers le monde, a également fait état de celui de Skype.
L'organisation kurde de défense des droits humains Hengaw a de son côté affirmé que des manifestants avaient pris le contrôle de certaines parties de la ville de Oshnaviyeh (nord-ouest). Des vidéos montrent des protestataires marcher en faisant le signe de la victoire.
L'autorité judiciaire a reconnu que des "émeutiers (y) avaient attaqué trois bases des Bassidjis", en référence aux miliciens islamiques. Mais elle a démenti, selon son agence, que les forces de sécurité aient perdu le contrôle d'Oshnaviyeh dans la région du Kurdistan.
Avec AFP
De nouvelles manifestations ont eu lieu samedi soir en Iran pour protester contre la mort d'une jeune femme arrêtée par la police, et ce malgré une répression qui s'est soldée par la mort de 41 personnes et des centaines d'arrestations en huit jours.
Les autorités nient toute implication dans la mort de Mahsa Amini le 16 septembre, trois jours après son arrestation pour ne pas avoir respecté le code vestimentaire de la République islamique.
Qualifiant les protestations "d'émeutes", le président Ebrahim Raïssi, un ultraconservateur, a appelé "les autorités concernées à agir fermement contre ceux qui portent atteinte à la sécurité et la paix du pays et du peuple". Dans un communiqué, il a souligné "la nécessité de faire la distinction entre manifestation et perturbation de l'ordre et de la sécurité publique".
Le ministère iranien des Affaires étrangères a mis en cause les Etats-Unis, ennemi juré de l'Iran, dans les troubles et prévenu que "les efforts pour violer la souveraineté de l'Iran ne resteront pas sans réponse". Le ministre de l'Intérieur Ahmad Vahidi, cité par l'agence officielle IRNA, a lui dit attendre du "pouvoir judiciaire qu'il poursuive rapidement les principaux auteurs et meneurs de ces émeutes", après l'annonce par la police de l'arrestation de plus de 700 personnes.
Colère
Mais les manifestants ne cessent de crier leur colère tous les soirs depuis le décès de la jeune femme de 22 ans, originaire de la région du Kurdistan (nord-ouest).
Une vidéo virale visiblement filmée samedi soir montre une femme marchant la tête découverte et agitant son voile en pleine rue à Téhéran, faisant fi des strictes règles vestimentaires.
En Iran, les femmes doivent se couvrir les cheveux et le corps jusqu'en dessous des genoux et ne doivent pas porter des pantalons serrés ou des jeans troués.
Des images virales des manifestations ont montré ces derniers jours des Iraniennes brûlant leur foulard.
Le parti réformateur de l'"Union du peuple de l'Iran islamique" a exhorté samedi l'Etat à annuler l'obligation du port du voile et à libérer les personnes arrêtées.
Dans le même temps, le président ultraconservateur Ebrahim Raïssi a promis d'agir de façon "décisive" contre les manifestants, qualifiés par les autorités de d'"émeutiers" ou de "contre-révolutionnaires".
Des témoins ont fait état en soirée d'un important déploiement des forces de l'ordre à un carrefour du nord de la capitale iranienne.
La police a arrêté plusieurs centaines de personnes (AFP)
41 morts
La télévision d'Etat a donné samedi soir un nouveau bilan de 41 morts "lors des récentes émeutes".
Mais le bilan pourrait être plus lourd, l'ONG Iran Human Rights (IHR), basée à Oslo, faisant état d'au moins 54 morts dans la répression des manifestations.
Mahsa Amini a été arrêtée le 13 septembre à Téhéran pour "port de vêtements inappropriés", par la police chargée de faire respecter le code vestimentaire. Elle est décédée trois jours plus tard à l'hôpital.
Depuis, des Iraniens et Iraniennes manifestent à la tombée de la nuit dans des dizaines de villes du pays, dont la capitale Téhéran, Ispahan et Qom (centre) ou Machhad (nord).
Les manifestations sont marquées par des affrontements avec les forces de sécurité et des véhicules de police sont incendiés par les protestataires qui scandent des slogans hostiles à la République islamique, selon médias et militants.
Des centaines de manifestants ont été appréhendés. Rien que dans la province de Guilan (nord), "739 émeutiers parmi lesquels 60 femmes" ont été arrêtés, a indiqué samedi son chef de la police, selon l'agence de presse Tasnim.
Des manifestations anti-régime ont également lieu ailleurs dans le monde, comme ici à Paris (AFP)
17 journalistes arrêtés
Selon IHR, environ la moitié des 54 personnes tuées l'ont été dans cette province et celle voisine de Mazandaran. L'ONG indique que dans de nombreux cas "la remise des corps aux familles est conditionné à un enterrement dans le secret".
De son côté, le Comité pour la protection des journalistes (CPJ), basé aux Etats-Unis, a indiqué que 17 journalistes avaient été arrêtés en Iran depuis le 19 septembre.
Disant se baser sur des témoins, des vidéos et des avis médico-légaux, le ministre de l'Intérieur Ahmad Vahidi affirme que Mahsa Amini n'a pas été frappée par la police --comme accusent ses proches-- assurant qu'une enquête sur sa mort était en cours.
Le ministre accuse les manifestants de "suivre les Etats-Unis, les pays européens et les groupes contre-révolutionnaires".
Dénonçant des "tentatives américaines de porter atteinte à la stabilité" de l'Iran, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères Nasser Kanani a lui prévenu dans un tweet que "les efforts pour violer la souveraineté de l'Iran ne resteront pas sans réponses".
À Téhéran, des milliers de personnes sont également descendues dans la rue pour soutenir le régime et le port du voile (AFP)
Tirs à balles réelles
Depuis plusieurs jours, des vidéos en ligne montrent des scènes de violence à Téhéran et dans d'autres grandes villes comme Tabriz (nord-ouest). Sur certaines, on voit les forces de sécurité tirer sur des manifestants.
Amnesty International accuse les forces de sécurité de tirer "délibérément (...) à balles réelles sur des manifestants", appelant à une "action internationale urgente pour mettre fin à la répression".
Les connexions internet sont toujours perturbées samedi, avec le blocage de WhatsApp et Instagram. NetBlocks, un site basé à Londres qui observe les blocages d'internet à travers le monde, a également fait état de celui de Skype.
L'organisation kurde de défense des droits humains Hengaw a de son côté affirmé que des manifestants avaient pris le contrôle de certaines parties de la ville de Oshnaviyeh (nord-ouest). Des vidéos montrent des protestataires marcher en faisant le signe de la victoire.
L'autorité judiciaire a reconnu que des "émeutiers (y) avaient attaqué trois bases des Bassidjis", en référence aux miliciens islamiques. Mais elle a démenti, selon son agence, que les forces de sécurité aient perdu le contrôle d'Oshnaviyeh dans la région du Kurdistan.
Avec AFP
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