Gaza et l'Ukraine au cœur du prix Bayeux 2024
Des proches de journalistes tués dévoilent un monument portant leurs noms, au Mémorial des reporters, lors du 29e prix Bayeux-Calvados-Normandie des correspondants de guerre, à Bayeux, dans le nord-ouest de la France, le 6 octobre 2022. ©Photo Lou BENOIST / AFP

La situation à Gaza, un an après le début de la guerre, alors que les bombardements font rage au Proche-Orient, ainsi que l'invasion russe en Ukraine, seront au cœur de la 31e édition du prix Bayeux des correspondants de guerre, qui débute lundi.

«Jamais autant de journalistes ne sont morts pendant un conflit qu'à Gaza depuis un an, qu'ils soient en activité ou non», affirme la programmatrice Aurélie Viel.

Cinquante-deux reportages ont été sélectionnés parmi 400 candidats, selon Viel. Environ 350 reporters de guerre seront présents cette année à Bayeux pour présenter leurs expositions, animer des débats ou des projections, ou simplement livrer leur témoignage.

Comme chaque année, l'un des temps forts de cette semaine sera l'inauguration, jeudi, d'une nouvelle stèle en hommage aux reporters tués dans l'exercice de leur fonction au cours de l'année écoulée. Cette année, elle comportera 58 noms, répertoriés par Reporters sans frontières (RSF).

Un olivier sera planté dans le jardin de ce mémorial en hommage à tous les journalistes palestiniens tués hors de l'exercice de leur métier pendant le conflit à Gaza.

Parmi les noms gravés sur cette stèle figurera celui d'Issam Abdallah, journaliste de l'agence Reuters, tué le 13 octobre 2023 par un tir de char israélien à la frontière israélo-libanaise. Cette frappe avait blessé six autres journalistes, dont deux de l'Agence France-Presse (AFP), Christina Assi et Dylan Collins, qui seront présents à Bayeux.

Le chef du bureau de l'AFP à Gaza, Adel Zaanoun, sera également présent en Normandie aux côtés de plusieurs journalistes de l'agence en lice pour un prix dans les catégories texte, photo et vidéo. Il témoignera de ce qu'est devenu le métier de journaliste «en temps de guerre», selon le programme officiel.

Le bureau de Gaza de l'AFP avait été gravement endommagé le 2 novembre 2023 par une frappe qui n'avait fait aucune victime. Les journalistes de l'agence avaient évacué Gaza City le 13 octobre, lorsque l'armée israélienne avait lancé un ordre d'évacuation à tous les civils de la ville.

«On n'oublie pas l'Ukraine, ni les autres conflits», avait également souligné le maire de Bayeux, Patrick Gomont, lors de la présentation du programme du festival.

Des travaux sur l'Afghanistan, l'Iran et une rétrospective sur le travail et la vie des journalistes lors de la «chute» de Phnom Penh et Saïgon en 1975 seront également exposés.

Le palmarès sera dévoilé le 12 octobre.

En 2023, Siegfried Modola (photo, freelance), Anthony Loyd (presse écrite, The Times), Maurine Mercier (radio, RTS - France Info) et CNN (TV) avaient été récompensés.

Avec AFP

Ici Beyrouth
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