Les acteurs du secteur de l'importation des dérivés pétroliers sont en veille, surveillant avec prudence l'évolution de la situation sécuritaire dans le pays.
Dans un Liban en proie à des actes militaires violents, il était prévisible qu'il y ait des perturbations dans la chaîne d'approvisionnement, même si celles-ci demeurent pour l'instant limitées. Parmi les secteurs les plus vulnérables figure l'importation des dérivés pétroliers.
Les tankers battant pavillon italien se trouvaient vendredi à six kilomètres des côtes libanaises lorsqu'ils ont reçu l'instruction de retourner à leur port d'attache. Dans les faits, les navires-citernes ne desservent plus le Liban et Israël depuis vendredi parce que le patronat italien estime que la sécurité maritime dans cette zone est insuffisante pour permettre le passage des tankers.
Les navires-citernes battant pavillon italien ont été remplacés par d’autres, grecs, selon Maroun Chammas, président du Rassemblement des sociétés importatrices de pétrole, qui espère que d’autres pays n’emboîteront pas le pas à l’Italie, afin que les opérations d’importations de pétrole restent fluides.
Changement de prix
En parallèle, vendredi dernier, la liste des prix des dérivés pétroliers publiée chaque semaine a montré une variation du taux de change de référence, on fait remarquer des observateurs, qui n’ont pas caché leur surprise. Celui-ci est passé de 89.700 livres à 90.000 livres pour un dollar, alors que la Banque du Liban (BDL) n’a apporté aucune modification au taux de change officiel, qui demeure à 89.500 livres pour un dollar. Ce taux est resté fixe depuis la suspension des opérations sur la plateforme de change de la BDL, Sayrafa, en août 2023, rappelle-t-on.
Bien que cette hausse soit légère, elle serait de mauvais augure. D'autant plus que les actes militaires mettant aux prises Israël et le Hezbollah représentent un environnement propice au chaos.
Prix du pétrole brut Brent
Sur le marché international, dans un climat d'inquiétude face aux risques de perturbations de l'approvisionnement au Moyen-Orient, les contrats à terme sur le pétrole brut Brent ont augmenté de 0,5%, atteignant légèrement plus de 78,4 dollars le baril vendredi, soit leur plus haut niveau en cinq semaines. Les craintes se sont accrues après que le président américain, Joe Biden, a évité de condamner explicitement un éventuel ciblage des installations pétrolières iraniennes par Israël.
Dans ce contexte, il convient de rappeler que le prix du pétrole brut Brent est un élément clé du coût de l’essence, puisqu’il s'agit de la matière première utilisée pour produire les carburants. Cela dit, ce qui préoccupe avant tout le consommateur libanais à l'heure actuelle, c'est le prix de l'essence à la pompe.
Stephan.roub:
Alors que les prix continuent de fluctuer, les consommateurs libanais restent vulnérables face à une crise énergétique grandissante. C'est malheureux