Han Kang, autrice sud-coréenne, couronnée du prix Nobel de littérature 2024
Le prix Nobel de littérature 2024 a été décerné à l'autrice sud-coréenne Han Kang. ©Jung Yeon-Je/AFP

Le prix Nobel de littérature 2024 a été décerné à l'autrice sud-coréenne Han Kang. Avec sa prose poétique, elle plonge dans les traumas de l’Histoire et la résilience humaine, offrant des œuvres évocatrices qui ont su captiver des lecteurs du monde entier.

Le 10 octobre 2024, l’Académie suédoise a annoncé Han Kang comme la lauréate du prix Nobel de littérature. Cette distinction marque un moment charnière pour la reconnaissance internationale de la littérature sud-coréenne contemporaine.

Née le 27 novembre 1970 à Gwangju, Han Kang s’est imposée comme une figure incontournable des lettres sud-coréennes. Son œuvre, qui englobe poésie, nouvelles et romans, se distingue par une profonde émotion et une sensibilité rare face à des sujets souvent douloureux. L’Académie suédoise a salué "la profondeur de sa prose poétique, qui confronte les traumas de l'Histoire et révèle la force de l'humanité".

Le parcours de Han Kang est émaillé de succès. En 2016, elle a frappé un grand coup sur la scène internationale avec La Végétarienne, roman qui lui a valu le prix international Man Booker. Publié en 2007 en Corée et traduit en anglais en 2015, ce livre explore les thèmes de l’aliénation sociale et de la rébellion à travers le choix radical d'une femme de devenir végétarienne. Avec une narration puissante et un style inédit, Han Kang a conquis des lecteurs bien au-delà des frontières de la Corée.

Sa capacité à aborder des événements historiques traumatiques avec une grande délicatesse est l’un des traits les plus saisissants de son écriture. Dans Actes humains, publié en 2014, Han Kang plonge au cœur du massacre de Gwangju de 1980, un épisode sombre de l’histoire récente de la Corée du Sud. Elle parvient, à travers les pages, à entrelacer l’histoire collective avec des destins individuels, offrant un récit aussi émouvant que réflexif.

L’exploration du corps, de la violence et des traumas historiques est récurrente chez Han Kang. Elle parle souvent de "politique du corps", utilisant le corps humain comme lieu de lutte et métaphore pour exprimer la complexité de l’expérience humaine. Avec une écriture à la fois poétique et viscérale, elle parvient à aborder des sujets difficiles d'une manière poignante et intérieure.

Son dernier roman, Leçons de grec, publié en 2023, confirme son statut d'écrivaine majeure. Ce livre, qui lui a valu le prix Émile-Guimet de littérature asiatique en 2023, démontre une fois de plus son talent pour créer des univers littéraires riches et nuancés. Avec cette nouvelle distinction, Han Kang continue d'affirmer son importance dans la littérature mondiale.

En couronnant Han Kang, l'Académie suédoise rend hommage à la richesse et la diversité de la littérature sud-coréenne contemporaine. Cette reconnaissance s’inscrit dans une dynamique de mise en lumière des auteurs asiatiques, tels que Kazuo Ishiguro ou Mo Yan, qui ont également été mis à l’honneur ces dernières années.

Cette récompense vient couronner une carrière riche en distinctions. Outre le Man Booker et le prix Émile-Guimet, Han Kang a reçu en 2005 le prix Yi Sang, l'une des plus prestigieuses distinctions littéraires en Corée du Sud. Chacune de ces reconnaissances témoigne de l’impact durable de son œuvre, tant en Corée qu’à l’échelle internationale.

L’influence de Han Kang sur la littérature contemporaine est indéniable. Son style, qui mêle poésie et prose, ainsi que sa façon d’aborder des thèmes complexes avec une grande sensibilité ont inspiré une nouvelle génération d’écrivains, tant en Corée qu’à travers le monde. Elle a élargi les horizons de la littérature contemporaine, en apportant des perspectives nouvelles et en explorant des thèmes universels à travers un prisme culturel unique.

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