Flambée des loyers: répercussion du conflit Israël-Hezbollah

La flambée des loyers dans certaines régions du Liban est une des répercussions de la récente escalade du conflit entre Israël et le Hezbollah bien au-delà des zones de guerre. Le marché immobilier jusqu'alors stable au Liban est en effervescence. Les loyers connaissent une augmentation fulgurante exacerbée par l’instabilité et les craintes économiques.

Plus d’un million de Libanais ont dû quitter leurs domiciles à cause de l’intensification des bombardements israéliens et chercher refuge dans des régions plus sûres. Ce phénomène a entraîné une majoration du prix de l’immobilier dans certaines régions non touchées par le conflit entre le Hezbollah et Israël. Plusieurs facteurs ont contribué à cette hausse, notamment l’augmentation de la demande. De plus, les tensions peuvent inciter les investisseurs à spéculer sur l’immobilier dans des zones perçues comme stables.

Un agent immobilier important sur la place libanaise, ayant requis l’anonymat, assure, à Ici Beyrouth, que le marché des locations est en effervescence. Ainsi, le prix des loyers à court et moyens termes (3 à 6 mois) a augmenté de 20 à 30% dépendamment de la durée de la location, des régions et du profil des déplacés. Ainsi Faraya, Faqra et Batroun sont prisées par une clientèle plus aisée que Fanar et le Metn qui attirent des déplacés de conditions plus modestes. Les prix dans ces villégiatures ont connu une majoration de 20 et 30% par rapport à l’été. En ce qui concerne les propriétaires, ils sont eux aussi satisfaits parce que ceux qui ne trouvaient pas preneur ont réussi à louer leurs biens à des prix inattendus dans des régions aussi éloignées que Ehden dans le nord du pays. Il a toutefois noté que les demandes sont concentrées sur le Metn et le Kesrouan et que les demandes étant pour du court terme, les prix sont plus élevés que sur du long terme.

Dans ce contexte, certains abusent et exigent des prix hallucinants, multipliant les tarifs par trois, voire quatre dans certains cas, surtout pour les logements meublés où les déplacés peuvent s’installer sur-le-champ.

Néanmoins, tous les propriétaires ne veulent pas louer leurs biens, craignant une occupation à long terme de l’appartement, n’ayant aucune garantie d’un paiement régulier, surtout que l’hiver est aux portes et le pays en guerre.

Hôtels: taux d’occupation à environ 40%

Du côté des hôtels, le président de la Fédération des syndicats touristiques et du syndicat des hôteliers, Pierre Achkar, indique à Ici Beyrouth que “le taux d’occupation des établissements hôteliers a grimpé à 30 ou 40% dépendamment des régions, alors que pendant la saison d’été, il n’a pas dépassé les 10%. Les régions prisées sont le Metn, le Kesrouan, Jbeil, des régions jugées sûres”. Il ajoute que les clients ne sont pas uniquement des déplacés venant des régions directement bombardées, mais aussi des habitants de la capitale et de ses environs fuyant le bruit des explosions et des bombardements.

Néanmoins, M. Achkar tient à préciser que la plupart des hôtels ont fait des remises de l’ordre de 50% sur les prix des nuitées et que beaucoup de clients ne restent pas longtemps dans les hôtels, “juste le temps de trouver des logements ou de dénicher un billet d’avion”. Concernant les fêtes de fin d’année, il assure ne disposer “d’aucune visibilité, soulignant qu’au vu de la situation, il est trop tôt pour penser à Noël”.

Concernant les maisons d’hôtes, beaucoup ont fermé leurs portes temporairement, craignant de recevoir des déplacés.

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