Harris cherche à rattraper son retard auprès des électeurs noirs
Kamala Harris, vice-présidente des États-Unis et candidate démocrate à l'élection présidentielle. ©Photo par Brendan Smialowski / AFP)

Sillonner la Pennsylvanie, encore et encore: Kamala Harris et Donald Trump remettent lundi le cap sur cet État crucial pour la présidentielle, la démocrate ciblant ses efforts cette semaine sur l'électorat noir.

À trois semaines du scrutin du 5 novembre, la vice-présidente sera en meeting en fin de journée dans la ville d'Erié (nord-est), au bord du lac du même nom.

Son équipe de campagne a dévoilé lundi une série de propositions censées bénéficier directement aux hommes afro-américains.

L'ancienne procureure de Californie accuse en effet, un retard dans les sondages auprès de cette catégorie d'électeurs, comparativement à ses prédécesseurs démocrates engagés dans la course à la Maison-Blanche.

Ce programme vise à aider les hommes noirs à lancer leur petite entreprise ou un commerce, notamment grâce à des prêts avantageux.

Les mesures prévoient aussi des aides à la formation et à l'apprentissage, ainsi qu'un système d'accession favorisée aux métiers de l'éducation pour les hommes noirs .

Pennsylvanie, l’État clé 

Donald Trump a, lui, prévu de parler de sujets économiques avec des électeurs de la ville d'Oaks, en grande banlieue de Philadelphie, la plus grande ville de Pennsylvanie. Dans le scrutin américain au suffrage indirect, cet État offrira une précieuse manne de 19 grands électeurs à qui l'emportera.

Dimanche, dans l'Arizona, le tribun populiste a encore élevé d'un cran sa rhétorique antimigrants, accusant le gouvernement Biden/Harris d'avoir "importé une armée de clandestins" venus "des cachots du monde entier".

Il a aussi affirmé que "la Garde nationale", voire des "militaires" devraient être appelés contre "l'ennemi de l'intérieur" aux États-Unis, "des personnes folles, des tarés d'extrême gauche".

L'issue du scrutin est plus incertaine que jamais, les deux adversaires étant au coude-à-coude avec un écart semblant encore se resserrer. Deux derniers sondages publiés ce week-end montrent Donald Trump rogner la très légère avance de sa rivale, qui peine à faire le plein de voix parmi les électeurs noirs et latino-américains.

Jeudi dernier, l'ex-président Barack Obama avait tancé ses "frères" noirs, selon lui réticents à élire une femme pour la première fois dans l'histoire américaine.

D'où l'opération séduction actuelle de Kamala Harris, qui aura 60 ans la semaine prochaine, auprès des Afro-Américains.

Après avoir assisté dimanche à un office religieux dans une église fréquentée en majorité par des Afro-Américains à Greenville, en Caroline du Nord, la vice-présidente a donné une interview, diffusée lundi, à un journaliste noir, Roland Martin.

Elle y a répété son attaque formulée ces derniers jours sur le manque de transparence de Donald Trump sur son état de forme.

À Detroit mardi, elle s'invitera dans une émission animée par Charlamagne Tha God, un animateur de radio et humoriste très populaire, notamment auprès des jeunes adultes afro-américains.

Si Kamala Harris parvient à remporter la Pennsylvanie, le Wisconsin et le Michigan, elle aura pratiquement validé sa conquête de la Maison-Blanche.

Par Sébastien Blanc avec AFP

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