Blinken préparerait un plan d'après-guerre à Gaza selon Axios
Le secrétaire d'État américain, Antony Blinken. ©Tang Chhin Sothy / POOL / AFP

Selon des responsables américains interrogés par le média Axios, le secrétaire d'État américain Antony Blinken envisage un plan d'après-guerre pour Gaza basé sur des idées développées par Israël et les Émirats arabes unis qui serait présenté après l'élection présidentielle.

En juillet dernier, le principal conseiller du président Biden pour le Moyen-Orient, Brett McGurk, et le conseiller du département d'État, Tom Sullivan, ont rencontré, à Abu Dhabi, le ministre israélien des Affaires stratégiques Ron Dermer, et le ministre émirati des Affaires étrangères, Abdallah ben Zayed, pour discuter de la question.

Le plan émirati prévoyait le déploiement d'une mission internationale temporaire à Gaza qui fournirait de l'aide humanitaire, rétablirait l'ordre public et jetterait les bases d'une gouvernance.

Les Émiratis ont suggéré qu'ils enverraient des soldats à Gaza dans le cadre d'une force internationale.

Mais ils ont conditionné leur décision à recevoir une invitation officielle de l'Autorité palestinienne après que celle-ci aura subi "des réformes significatives et sera dirigée par un nouveau Premier ministre indépendant et habilité".

Le plan est également basé sur l'accord des dirigeants politiques sur la vision d'une solution à deux États pour les Israéliens et les Palestiniens.

Les responsables israéliens affirment que Benjamin Netanyahou apprécie de nombreuses parties du plan émirati, mais s'oppose aux aspects les plus politiques, en particulier l'implication de l'Autorité palestinienne à Gaza et la vision d'une solution à deux États.

Deux hauts responsables du département d'État ont déclaré à Axios que si Blinken présente un plan, il intégrera les idées israéliennes et émiraties ainsi que les idées américaines dans le but d'obtenir un consensus plus large dans la région pour le plan.

"Nous ne soutiendrons pas un plan d’après-guerre sans un rôle pour l'Autorité palestinienne à Gaza. La forme que pourrait prendre ce rôle est encore en discussion", a déclaré un responsable du département d'État.

Cependant, le plan fait encore beaucoup débat au sein des responsables américains.

Plusieurs responsables de la Maison Blanche et du département d'État craignent que le plan ne marginalise le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas et son gouvernement, ce que réclament Israël et les Émirats arabes unis dans l'immédiat.

Mais sans accord en vue pour libérer les otages détenus par le Hamas et établir un cessez-le-feu à Gaza, la présentation d'un plan d’après-guerre pourrait être un élément potentiellement positif de l'héritage de l'administration Biden autour du conflit.

Certains au département d'État, dont Blinken, pensent qu'un accord sur les otages et le cessez-le-feu ne semble pas possible avant la fin de l'administration Biden, et donc le plan israélo-émirati est un possible "plan B" qui pourrait commencer à tracer une voie de sortie de la guerre, disent des responsables américains.

Mais d'autres responsables au sein du département d'État affirment qu'il s'agit d'un concept mal avisé qui ne sert que les intérêts du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou et qui est voué à être rejeté par les Palestiniens et à échouer.

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