Le Centre africain de contrôle et de prévention des maladies (Africa CDC). ©Photo DR
Avec 1.100 décès et plus de 42.000 cas recensés depuis le début de l'année, l'épidémie de mpox suscite l'inquiétude des experts, qui tirent la sonnette d'alarme face à une situation menaçant de devenir “hors de contrôle”.
L'épidémie de mpox, anciennement connue sous le nom de variole du singe, continue de faire des ravages en Afrique. Le 17 octobre, l'agence sanitaire de l'Union africaine a annoncé un bilan tragique de 1.100 décès sur le continent depuis le début de l'année. Avec un total de 42.000 cas enregistrés, la situation risque de devenir “hors de contrôle”, pour reprendre les mots de l’agence, incitant les experts à tirer la sonnette d'alarme sur la nécessité de mesures immédiates pour contrer cette menace sanitaire.
Jean Kaseya, responsable des Centres africains de contrôle et de prévention des maladies (Africa CDC), a souligné l'urgence de la situation lors d'une conférence de presse en ligne. “Dix-huit pays, c'est trop, nous ne pouvons pas continuer ainsi”, a-t-il martelé, faisant référence à l'extension de l'épidémie à plusieurs nations africaines. De nouveaux cas continuent à être recensés, certains ayant été récemment signalés en Zambie et au Zimbabwe, portant ainsi à 18 le nombre de pays touchés cette année.
La République démocratique du Congo (RDC) est particulièrement touchée, représentant l'épicentre de cette épidémie avec une majorité des décès. Depuis le début de l'année, le pays a enregistré plus de 30.000 cas de mpox, dont près de 990 ont entraîné la mort.
La situation s'aggrave d'ailleurs dans la province du Sud-Kivu, où l'épidémie a été détectée il y a un an.
Face à cette crise, le gouvernement congolais a récemment lancé une campagne de vaccination ciblée. Le 6 octobre, les opérations de vaccination ont débuté dans le Sud-Kivu, après un lancement officiel de la campagne, le 5 octobre, dans le pays. L'Organisation mondiale de la Santé (OMS) a déclaré que la RDC concentre 90% des cas de la maladie en Afrique. Les premières doses ont été administrées aux soignants de l'hôpital de Goma, dans la province voisine du Nord-Kivu.
Il est à rappeler que cette campagne de vaccination n'est pas une “vaccination de masse” à ce stade, mais vise plutôt des groupes à risque, tels que le personnel médical, les travailleurs du sexe, et d'autres professionnels en contact étroit avec la population. Cirhahongerwa Noella, une garde-malade, a été l'une des premières à recevoir le vaccin à l'hôpital Lwiro, déclarant à la presse: “J'accepte de prendre ce vaccin pour me protéger et protéger les autres.”
La RDC, l'un des pays les plus pauvres du monde, a bénéficié le mois dernier d'une donation de 265.000 vaccins de la part de l'Union européenne et des États-Unis. Les autorités sanitaires avaient exhorté les partenaires internationaux à débloquer immédiatement les fonds nécessaires pour lutter contre cette épidémie. L'engagement et la solidarité internationaux sont cruciaux pour mettre fin à cette crise sanitaire et protéger les communautés les plus vulnérables du continent.
Avec AFP
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