Lors de la réunion des ministres de la Défense du G7 à Naples, Josep Borrell, chef de la diplomatie européenne, a appelé à un renforcement du mandat de la FINUL, la mission de maintien de la paix de l'ONU au Liban. Confrontée à des limitations face aux tensions croissantes entre le Hezbollah et Israël, la FINUL a récemment accusé l'armée israélienne de tirs délibérés sur ses positions. En parallèle, la Première ministre italienne Giorgia Meloni, en visite à Beyrouth, a plaidé pour une mission plus robuste, alors que les appels à la diplomatie se multiplient.
Lors d'une réunion des ministres de la Défense du G7 à Naples, en Italie, le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, a proposé, samedi, de renforcer le mandat de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul). Actuellement, cette mission de maintien de la paix se heurte à de nombreuses limitations dans son rôle de maintien de la paix alors que le conflit militaire fait rage entre le Hezbollah et Israël.
Josep Borrell a exprimé sa préoccupation concernant l'incapacité de la Finul à agir de manière autonome, soulignant la nécessité d'une révision de son mandat pour faire face aux tensions croissantes dans la région. “Ils ne peuvent pas agir de façon autonome, c'est à l'évidence un rôle limité”, a-t-il déclaré aux journalistes.
Il a cependant rappelé qu'une telle décision nécessiterait une résolution du Conseil de sécurité des Nations unies, ouvrant ainsi la voie à un débat international sur le rôle et l'efficacité de la Finul.
Cette prise de parole intervient alors que la force multinationale a récemment accusé les forces israéliennes de cibler délibérément ses positions, exacerbant les difficultés qu’elle rencontre pour remplir son mandat de maintien de la paix dans le sud du Liban.
Sur son compte X, M. Borrell a également souligné qu’il “existait au Liban un nouveau contexte politique, plein de dangers, mais qui pourrait aussi apporter des changements”. “Le plus important est la possibilité pour le pays de construire enfin sa pleine souveraineté, minée par des acteurs externes”, a-t-il écrit.
De son côté, la Première ministre italienne, Giorgia Meloni, en déplacement vendredi à Beyrouth, avait fermement condamné les attaques contre les Casques bleus, les qualifiant d’"inacceptables". Elle aussi a plaidé pour un renforcement de la Finul. “Ce n'est qu'en renforçant la Finul et en maintenant son impartialité, que nous pourrons tourner la page de ce conflit”, avait-elle déclaré, après des entretiens avec le président de la Chambre, Nabih Berry, et le Premier ministre sortant, Najib Mikati.
L’Italie, deuxième plus grand contributeur à la Finul, avec 10 000 hommes sur le terrain, joue un rôle crucial dans la mission.
Mme Meloni avait appelé à privilégier la solution diplomatique pour résoudre la crise. M. Mikati avait souligné que "le cessez-le-feu est la priorité numéro un", condamnant les attaques israéliennes contre les civils et les Casques bleus, qu’il a qualifiées de "violation flagrante du droit international".
La Finul avait accusé les soldats israéliens de tirer "de façon répétée" et "délibérée" sur ses positions. Cinq Casques bleus avaient été blessés.
Meloni, en amont de sa visite à Beyrouth, avait également rencontré le roi Abdallah II de Jordanie pour discuter de l’instauration d’un cessez-le-feu à Gaza et de la libération des otages israéliens, réaffirmant la nécessité d’un processus politique menant à une solution à deux États dans le conflit israélo-palestinien.
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