L’émissaire américain Amos Hochstein est en train de discuter, ce lundi à Beyrouth, un accord pour une formule de cessez-le-feu, acceptée aussi bien par le Liban que par Israël.
Une tâche qui reste compliquée, compte tenu des conditions des uns et des autres. Le Liban réclame une application de la résolution 1701 du Conseil de sécurité, quitte à discuter plus tard des modalités d’un plan qui garantira, dans la durée, la stabilité au Liban-Sud, alors que Tel-Aviv pose des conditions pour la mise en œuvre de la 1701.
Au terme d’un long entretien, lundi, à Aïn el-Tiné, avec le président de la Chambre, Nabih Berry, M. Hochstein a plaidé pour l’application de cette résolution, affirmant qu’il n’est pas dans l’intérêt des Libanais que leur pays soit lié aux conflits de la région. Il a réaffirmé la détermination de Washington à soutenir le gouvernement libanais, dans ses efforts pour rétablir la stabilité dans le pays et s’est dit “désolé parce que les efforts déployés pendant 11 mois pour régler le conflit militaire entre Israël et le Hezbollah n’ont rien donné”.
Mais quelle formule pour la 1701? Selon des responsables israéliens et américains, cités par le site, Axios, M. Hochstein préconise “un déploiement important des forces armées libanaises dans le sud du Liban, avec au moins 8.000 soldats qui seront stationnés dans la région".
L'envoyé américain proposera également “le renforcement du mandat de la Finul afin d'aider l'armée libanaise à empêcher la présence d'individus ou de groupes armés qui ne sont pas sous le contrôle du gouvernement libanais de se déployer”.
Mais Israël veut davantage. Tel-Aviv aurait ainsi soumis, la semaine dernière, aux États-Unis, un document exposant “ses conditions en vue d'une solution diplomatique pour mettre fin à la guerre au Liban”, selon Axios.
Le document, envoyé jeudi dernier par le ministre israélien des Affaires stratégiques Ron Dermer à M. Hochstein, comprend des principes qui, selon Israël, “doivent faire partie de toute solution diplomatique visant à mettre fin au conflit avec le Hezbollah”.
L'une des exigences de Tel-Aviv est “de permettre à l'armée israélienne” de s'engager dans une “application active (concrète)” de cette résolution pour empêcher le Hezbollah de se réarmer et de reconstruire des infrastructures militaires dans le sud du Liban, près de la frontière.
Une autre exigence consiste à “accorder à l'armée de l'air israélienne la liberté d'opérer dans l'espace aérien libanais”, pour vérifier que la 1701 soit respectée.
Ces deux demandes sont pourtant en contradiction avec la résolution en question qui stipule que “l’armée libanaise et la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul) doivent faire respecter le cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah”.
La Maison Blanche et l'ambassade d'Israël à Washington ont refusé de commenter ces demandes, selon Axios.
En outre, un fonctionnaire israélien a déclaré au même site que ces demandes représentent “une formule renforcée de la 1701. Notre principal message est que si l'armée libanaise et la Finul en font davantage, l'armée israélienne en fera moins, et vice versa”, ajoute-t-il.
M. Berry avait déclaré à la veille de l’arrivée de M. Hochstein à Beyrouth qu'il “s'opposerait à toute modification (ou ajout) de la résolution 1701 de l'ONU”.
Lors d’un entretien accordé dimanche soir à la télévision panarabe, Al-Arabiya, le président du Parlement a estimé que la visite de M. Hochstein au Liban serait la “dernière chance pour les États-Unis de parvenir à une solution diplomatique avant les élections présidentielles américaines” qui se tiendront le 5 novembre.
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