Une conférence internationale de soutien à la population et à la souveraineté du Liban se tiendra jeudi à Paris, à l’initiative du président français, Emmanuel Macron.
La France tente encore et toujours de peser au Liban en vue de le tirer de la crise institutionnelle et politique qui le mine depuis longtemps. Cette conférence vise surtout à trouver une issue à la guerre qui fait rage entre le Hezbollah et Israël, à travers la cessation totale des hostilités et l’application de la résolution 1701 du Conseil de sécurité des Nations unies.
Selon une source diplomatique, cette conférence comportera trois principaux volets complémentaires: humanitaire, politique et diplomatique.
Sur le plan humanitaire, la France s’emploie à coordonner ses efforts avec des acteurs locaux et des partenaires internationaux pour soutenir la population civile prise sous le feu des frappes israéliennes et à s’assurer que les efforts proposés par la communauté internationale correspondent aux besoins de la population. À noter que Paris avait déjà envoyé, début octobre, plus de 20 tonnes d’aide humanitaire, médicale et de premiers soins.
Au moins 1.470 personnes ont été tuées au Liban en près d'un mois, d'après un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. À la mi-octobre, l'ONU recensait près de 700.000 déplacés.
Alors que le Liban est sans président depuis le 31 octobre 2022 (date de la fin du mandat de l’ancien président, Michel Aoun) et dirigé par un gouvernement d’expédition des affaires courantes, la France œuvre pour une énième fois à ouvrir la voie au déblocage institutionnel. La formule française pour une sortie de la crise multiforme qui mine le pays depuis 2019 consiste à élire un président, mais réside également dans la désignation d’un Premier ministre et la formation d’un gouvernement réformiste. Selon une source diplomatique, “la France n’intervient pas au niveau des noms des candidats, mais œuvre à aider les (dirigeants) libanais à trouver eux-mêmes un cadre dans lequel ils peuvent se mettre d’accord pour élire un président”.
Il convient de rappeler que les tentatives de l’envoyé spécial du président français, Jean-Yves Le Drian, en vue du déblocage de la présidentielle sont restées vaines jusque-là. Cela en raison de l’incapacité des députés à assurer une majorité pour un candidat, parallèlement au refus des députés du tandem Amal-Hezbollah d’opter pour un candidat souverainiste.
Au niveau diplomatique, la France poursuit ses efforts en vue d'une application pleine et complète de la 1701, stipulant que seuls les Casques bleus et l'armée libanaise doivent être déployés au Liban-Sud. Pour Paris, il ne s’agit pas de modifier la 1701, mais de la mettre en œuvre. Le renforcement des capacités de l’armée libanaise sera à l’ordre du jour jeudi.
“La France estime que le Liban a besoin de porter une voix commune pour être prêt à des négociations sérieuses”, fait valoir la même source. Mais cela ne semble pas envisageable de sitôt, la décision de la guerre et de la paix au Liban étant toujours tributaire des décisions de Téhéran. D’ailleurs, Israël et l’Iran ne participeront pas à cette réunion.
Adoptée en 2006 au terme de la guerre entre le Hezbollah et Israël, la résolution 1701 appelle à une cessation complète des hostilités des deux côtés. Elle préconise le retrait des forces israéliennes du Liban pour être remplacées par les forces armées libanaises et celles de la Finul. La résolution exige également le désarmement de tous les groupes armés, y compris le Hezbollah. Une résolution qui n’a jamais été appliquée.
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