La Force intérimaire des Nations unies déployée dans le sud du Liban (Finul) doit être utilisée à plein plutôt que de la réformer ou de modifier son mandat, a estimé le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell.
"Qu'est-ce qu'on a ? On a 10.000 hommes déployés à la frontière (avec Israël dans le sud du Liban, ndlr). On pourrait en avoir 15.000 parce que 15.000 c'est le nombre autorisé pour la Finul", a-t-il déclaré à des journalistes en marge de la conférence internationale sur le Liban qui se tient jeudi à Paris.
"Je pense qu'il faut explorer toutes les possibilités pour que la Finul soit plus opérationnelle dans le cadre de son mandat", a-t-il ajouté, soulignant qu'il était possible de lui demander d'en faire davantage. "Donc faisons ce qui est possible, n'inventons pas la roue tous les jours. (...) Je suis quelqu'un de très pragmatique, si on a 10.000 hommes, on peut en avoir 15.000. Utilisons-les avant de chercher des solutions qui seront toujours plus difficiles à mettre en pratique", a-t-il fait valoir, alors que des discussions sont engagées sur l'utilité ou non de modifier le mandat de cette force des Nations Unies.
La Finul est actuellement prise sous les feux croisés d'Israël et du Hezbollah depuis que le mouvement pro-iranien a ouvert le front sud contre Israël à la suite de l'attaque sans précédent du Hamas depuis Gaza le 7 octobre 2023.
Josep Borrell a en outre une nouvelle fois condamné les tirs des troupes israéliennes visant les positions de la Finul.
Plus tôt dans la journée, il avait déploré, en marge de la conférence internationale de soutien au Liban, jeudi à Paris, le nombre de victimes et l’ampleur des destructions du fait des frappes israéliennes ininterrompues sur plusieurs régions du pays. “Cela rend la situation au Liban, encore plus fragile”, avait-il averti alors que le pays est touché par une crise depuis 2020 par une crise multidimensionnelle.
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