Des frappes aériennes israéliennes contre des sites de fabrication de missiles en Iran, annoncées samedi, ont suscité diverses condamnations de la part de pays de la région, ainsi que des appels à la retenue côté occidental. Voici les principales réactions.
L’Occident appelle au calme
À Washington, la Maison Blanche a qualifié les frappes israéliennes contre l’Iran de "manœuvres d'autodéfense" et a somme Téhéran de "cesser ses attaques contre Israël afin que ce cycle de combats puisse se terminer sans nouvelle escalade."
"Nous exhortons l'Iran à cesser ses attaques contre Israël afin que ce cycle de combats puisse se terminer sans nouvelle escalade", a déclaré le porte-parole du Conseil national de sécurité de l'exécutif américain, Sean Savett.
Le chancelier allemand Olaf Scholz a mis en garde samedi Téhéran contre toute "escalade" après des frappes israéliennes sur le territoire iranien.
"Mon message à l'Iran est clair: il ne faut pas que les réactions massives d'escalade continuent. Cela doit cesser maintenant. C'est alors que s'ouvrira la possibilité d'une évolution pacifique au Proche-Orient", a dit Olaf Scholz, dans un message posté sur X.
Le ministère russe des Affaires étrangères s'est inquiété d'une "escalade explosive" après des frappes israéliennes sur le territoire iranien, appelant les parties à la "retenue".
La France a appelé "à s'abstenir de toutes escalade et action susceptibles d'aggraver le contexte d'extrême tension" au Moyen-Orient, après les frappes israéliennes,.
"La France a pris connaissance de l'annonce par Israël de frappes contre des cibles militaires en Iran cette nuit, en réponse à l'agression du 1er octobre", affirme le Quai d'Orsay.
Paris "appelle instamment les parties à s'abstenir de toutes escalade et action susceptibles d'aggraver le contexte d'extrême tension qui prévaut dans la région", a-t-il ajouté.
Le Premier ministre britannique Keir Starmer a déclaré que l'Iran ne devrait pas répondre à la vague de frappes israéliennes, appelant toutes les parties à la retenue.
"Il est clair qu'Israël a le droit de se défendre contre l'agression iranienne. Je suis tout aussi convaincu que nous devons éviter une nouvelle escalade régionale et j'invite toutes les parties à faire preuve de retenue. L'Iran ne doit pas répondre", a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse à Samoa, où il participe à une réunion des chefs de gouvernement du Commonwealth.
L'Union européenne a appelé samedi toutes les parties à faire preuve de "la plus grande retenue" pour éviter une "escalade incontrôlable" au Moyen-Orient.
"Le cycle dangereux d'attaques et de représailles risque de provoquer une nouvelle extension du conflit régional", a mis en garde le bloc de 27 pays européens dans un communiqué.
"Tout en reconnaissant le droit d'Israël à l'autodéfense, l'UE appelle toutes les parties à faire preuve de la plus grande retenue pour éviter une escalade incontrôlable, qui n'est dans l'intérêt de personne".
Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres est "profondément inquiet de la poursuite de l'escalade au Moyen-Orient", a déclaré samedi son porte-parole dans un communiqué.
"Le secrétaire général réitère d'urgence son appel à toutes les parties pour qu'elles cessent toutes les actions militaires, y compris à Gaza et au Liban, déploient tous les efforts possibles pour empêcher une guerre régionale totale et reviennent sur la voie de la diplomatie", a-t-il ajouté.
“Solidarité” syrienne
La Syrie a dénoncé "l'agression israélienne" nocturne menée sur le territoire iranien, disant soutenir "le droit légitime de l'Iran à se défendre".
Exprimant sa "solidarité" avec la République islamique, le ministère syrien des Affaires étrangères indiqué dans un communiqué soutenir "le droit légitime de l'Iran à se défendre et à protéger son territoire et la vie de ses ressortissants", après des raids aériens israéliens ayant visé des sites militaires.
Le Hamas a condamné "avec la plus grande fermeté" les frappes israéliennes qui ont visé des cibles militaires en Iran.
Ces frappes sont "une violation flagrante de la souveraineté iranienne et une escalade qui menace la sécurité de la région", a indiqué dans un communiqué la formation soutenue par l'Iran et en guerre avec Israël dans la bande de Gaza depuis plus d'un an.
L'Iran a, à son tour, affirmé avoir le "devoir de se défendre" après des frappes aériennes contre des sites de fabrication de missiles menées par Israël, qui a menacé la République islamique de lui faire "payer un prix élevé" si elle répliquait.
"L'Iran considère qu'il a le droit et le devoir de se défendre contre les actes d'agression étrangers", a déclaré le chef de la diplomatie iranienne, Abbas Araghchi, citant la "base du droit inhérent de légitime défense qui figure à l'article 51 de la Charte des Nations unies".
Condamnations au niveau régional
Le Pakistan a "condamné" aussi les frappes israéliennes sur des cibles militaires en Iran, faisant porter "l'entière responsabilité de l'escalade et de l'extension du conflit" à Israël, qu'il ne reconnaît pas.
L'Arabie saoudite a condamné samedi les frappes israéliennes sur des cibles militaires en Iran, mettant en garde contre toute extension du conflit dans la région, où Israël est en guerre contre le Hamas palestinien à Gaza et le Hezbollah au Liban.
"Le Royaume d'Arabie saoudite condamne" les frappes israéliennes en Iran et réitère sa "position ferme de rejet de l'escalade du conflit dans la région", qui "menace la sécurité et la stabilité des pays et des peuples" au Moyen-Orient, a indiqué le ministère des Affaires étrangères sur le réseau social X.
La Turquie a appelé aussi à "mettre fin à la terreur créée par Israël dans la région" et "condamné" les frappes israéliennes sur l'Iran, dans un communiqué du ministère des Affaires étrangères.
"Nous condamnons avec la plus grande fermeté l'attaque israélienne contre l'Iran. En commettant un génocide à Gaza, en se préparant à annexer la Cisjordanie et en tuant des civils chaque jour au Liban, Israël a amené notre région au bord d'une plus grande guerre" a ajouté le ministère.
Les tirs de missiles iraniens du 1ᵉʳ octobre ont été présentés par Téhéran comme des représailles à des frappes israéliennes au Liban, qui ont coûté fin septembre la vie à un général iranien et au chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah.
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