©Une vue aérienne prise le 13 mars 2019 à Paris montre le palais de l'Elysée côté jardin avec le bureau du président français, à la tombée de la nuit. (Photo : Eric Feferberg / AFP)
Qui sera le prochain locataire de l’Élysée? À quatre mois de l’élection présidentielle, la course est désormais lancée. Tour d’horizon des candidats qui briguent le prochain quinquennat.
Après la désignation ce weekend de Valérie Pécresse pour représenter Les Républicains (LR), l’échiquier politique français, plus morcelé que jamais, a désormais (presque) toutes ses têtes d’affiche. Car la candidature du chef de l’État, si elle n’est pas encore officielle, est fortement présumée. Diffusé le 6 décembre, un sondage Ifop-Fiducial pour LCI et Le Figaro le donnent vainqueur avec 25% des intentions de votes. Au coude à coude derrière lui, Marine Le Pen et la candidate LR obtiendraient chacune 17% des intentions.
La Gauche, absente au second tour? Selon le même sondage, la gauche combinerait 20 à 30% des intentions de vote. Mais les divisions sont telles qu’aucun candidat n’aurait réellement de chances d’accéder au second tour. La gauche française, de plus en plus marginalisée, paierait donc à nouveau le prix de son émiettement.
Mais rien n’est joué et les candidats doivent encore obtenir les 500 parrainages d’élus obligatoires pour pouvoir entrer officiellement dans la course.
Ci-après, les principaux concurrents et les points clés des différents programmes.
Extrême gauche
Jean-Luc Mélenchon(70 ans, France insoumise). Le député des Bouches-du-Rhône se lance dans sa troisième campagne présidentielle. Il avait obtenu 11,10% des voix en 2012 et 19,58% en 2017. L’ancien socialiste a annoncé sa candidature le 8 novembre 2020. Revalorisation du Smic, rétablissement de l’ISF, création d’une Assemblée constituante chargée de fonder une VIe République et droit de vote à 16 ans font partie des principaux points de son programme, qui reste sensiblement le même qu’en 2017.
Nathalie Arthaud (51 ans, Lutte ouvrière). Désignée candidate lors du 50e congrès de Lutte ouvrière en décembre 2020, la candidate anticapitaliste se présente elle aussi pour la troisième fois. En 2012 et 2017, l’enseignante en économie et porte-parole de Lutte ouvrière a obtenu respectivement 0,7% et 0,6% des voix. Son programme inclut une augmentation des salaires de 300 à 500 euros (permise par la taxation des profits des grandes entreprises) et une augmentation du Smic à 2 000 euros par mois (contre 1 539 euros brut actuellement).
Fabien Roussel (52 ans, Parti communiste français). Candidat aux élections présidentielles pour la première fois, le député du Nord représentera les communistes, sans candidat lors des élections de 2012 et 2017 (ces derniers s’étaient alors ralliés à Jean-Luc Mélenchon). L’ancien journaliste a été désigné par son parti en mai dernier. Avec un programme principalement centré sur le pouvoir d’achat, il propose une augmentation du Smic de 20% et un minimum retraite de 1 500 euros. Il souhaite également le rétablissement puis le triplement de l’ISF.
Philippe Poutou (54 ans, Nouveau parti anticapitaliste). Désigné par son parti en juin dernier, l’élu CGT et ancien ouvrier se présente pour la troisième fois. En 2012 et 2017 il avait obtenu respectivement 1,15% et 1,09% des voix. Dans son programme de «rupture avec le système», il propose notamment la gratuité des transports en commun, la diminution des indemnités des élus et un Smic à 1 800 euros.
Gauche modérée
Anne Hidalgo (62 ans, Parti socialiste). En septembre dernier, la première femme maire de Paris a remporté la primaire du PS face à Stéphane le Foll. Elle a obtenu 72,6% des suffrages exprimés. Parmi les premières mesures qu’elle mettrait en place si elle rentrait à l’Élysée, figurent l’augmentation des bas salaires, une généralisation de l’encadrement des loyers, un ISF climatique ou encore l’égalité salariale homme-femme en cinq ans. Comme Mélenchon, elle propose également le droit de vote à 16 ans.
Arnaud Montebourg (59 ans, L’Engagement). Ancien ministre de l’Économie sous Hollande, il s’était retiré de la vie politique en 2017. Avocat de profession, il a annoncé sa candidature en septembre dernier. Dans le cadre de son programme Remontada, il propose entre autres une augmentation des salaires et un programme industriel prônant le *made in France*.
Yannick Jadot (54 ans, Europe écologie les verts). Député européen et ancien directeur des campagnes de Greenpeace, il a annoncé sa candidature le 30 juin dernier. En septembre il a remporté la primaire écologiste avec plus de 51% des voix. Il s’était retiré de la campagne présidentielle de 2017 pour se rallier à Benoît Hammon. La lutte contre le changement climatique est une des priorités de son programme. Il souhaite notamment une sortie du nucléaire sur quinze ou vingt ans et des cantines bio. Il propose aussi un plan d’investissement à hauteur de 50 milliards d’euros pour reconstruire l’économie.
Droite
Valérie Pécresse (54 ans, Les Républicains). La présidente de la région Île-de-France représentera la droite, après sa victoire au congrès des Républicains face à Éric Ciotti le weekend dernier. Il s’agit de la première femme à représenter le parti. Son programme stricte inclut la suppression de 200 000 postes de fonctionnaires, le départ à la retraite à 65 ans, un durcissement du droit à la nationalité française, la reconnaissance faciale dans les transports en commun et l’interdiction du port forcé du voile.
Jean Lassalle (66 ans, Résistons!). Le député des Pyrénées-Atlantiques a officialisé sa candidature le 16 mars dernier. C’est la seconde fois qu’il se présente aux élections. En 2017, il avait obtenu 1,2% des voix. Son programme accorde une grande importance à la revitalisation des territoires, à la réorganisation du système de santé et à l’engagement citoyen.
Extrême droite
Marine Le Pen (53 ans, Rassemblement national). La présidente du parti entame sa troisième campagne présidentielle. Battue au premier tour en 2012 avec 17,90% des voix, elle a échoué au second en 2017 face à Emmanuel Macron, avec un score de 33,90%. La suppression du pass sanitaire, la réinstauration du septennat, la nationalisation des autoroutes et la construction de six nouveaux réacteurs nucléaires font partie de son programme. Elle adresse également la problématique du pouvoir d’achat, proposant notamment la suppression durant cinq ans de l’impôt sur le revenu pour les moins de 30 ans.
Nicolas Dupont-Aignan (60 ans, Debout la France). Député depuis 1997, il s’agit de sa troisième course à l’Élysée. En 2012 et 2017, il avait obtenu respectivement 1,79% et 4,7% des voix. Lors des dernières présidentielles il avait appelé à voter Marine Le Pen au second tour. Celui qui se présente comme le candidat «de la liberté et de la démocratie» a axé son programme sur trois objectifs: la reconstruction des services publics, le rétablissement de l’ordre et la relocalisation des productions. Il souhaite notamment une renégociation des traités européens, le recrutement de 40 000 militaires sur cinq ans et une augmentation du Smic.
Éric Zemmour (62 ans, Reconquête). L’écrivain et polémiste a annoncé sa candidature le 30 novembre dernier. Celui qui a été condamné pour provocation à la discrimination raciale et pour provocation à la haine envers les musulmans, propose un programme ciblant directement ces derniers et les étrangers. La suppression du droit du sol et l’interdiction du port d’un premier prénom d’origine étrangère font partie de ses propositions. Il souhaite aussi un départ à la retraite à 64 ans et une baisse des impôts de production.
Floriant Philippot (40 ans, Les Patriotes). L’ancien numéro 2 du Front national – qu’il a quitté en 2017 – a déclaré sa candidature le 14 juillet dernier. Il dirige désormais son propre parti. Son programme inclut de rendre illégal le pass sanitaire, de fermer les agences régionales de santé et de quitter l’Union européenne.
Calendrier
4 mars 2022: clôture du dépôt des candidatures et limite d’inscription sur les listes électorales
11 mars 2022: publication de la liste des candidats par le Conseil constitutionnel
28 mars 2022: lancement de la campagne officielle
10 avril 2022: premier tour de l’élection présidentielle
24 avril 2022: second tour de l’élection présidentielle
13 mai 2022 (au plus tard): passation de pouvoir
Après la désignation ce weekend de Valérie Pécresse pour représenter Les Républicains (LR), l’échiquier politique français, plus morcelé que jamais, a désormais (presque) toutes ses têtes d’affiche. Car la candidature du chef de l’État, si elle n’est pas encore officielle, est fortement présumée. Diffusé le 6 décembre, un sondage Ifop-Fiducial pour LCI et Le Figaro le donnent vainqueur avec 25% des intentions de votes. Au coude à coude derrière lui, Marine Le Pen et la candidate LR obtiendraient chacune 17% des intentions.
La Gauche, absente au second tour? Selon le même sondage, la gauche combinerait 20 à 30% des intentions de vote. Mais les divisions sont telles qu’aucun candidat n’aurait réellement de chances d’accéder au second tour. La gauche française, de plus en plus marginalisée, paierait donc à nouveau le prix de son émiettement.
Mais rien n’est joué et les candidats doivent encore obtenir les 500 parrainages d’élus obligatoires pour pouvoir entrer officiellement dans la course.
Ci-après, les principaux concurrents et les points clés des différents programmes.
Extrême gauche
Jean-Luc Mélenchon(70 ans, France insoumise). Le député des Bouches-du-Rhône se lance dans sa troisième campagne présidentielle. Il avait obtenu 11,10% des voix en 2012 et 19,58% en 2017. L’ancien socialiste a annoncé sa candidature le 8 novembre 2020. Revalorisation du Smic, rétablissement de l’ISF, création d’une Assemblée constituante chargée de fonder une VIe République et droit de vote à 16 ans font partie des principaux points de son programme, qui reste sensiblement le même qu’en 2017.
Nathalie Arthaud (51 ans, Lutte ouvrière). Désignée candidate lors du 50e congrès de Lutte ouvrière en décembre 2020, la candidate anticapitaliste se présente elle aussi pour la troisième fois. En 2012 et 2017, l’enseignante en économie et porte-parole de Lutte ouvrière a obtenu respectivement 0,7% et 0,6% des voix. Son programme inclut une augmentation des salaires de 300 à 500 euros (permise par la taxation des profits des grandes entreprises) et une augmentation du Smic à 2 000 euros par mois (contre 1 539 euros brut actuellement).
Fabien Roussel (52 ans, Parti communiste français). Candidat aux élections présidentielles pour la première fois, le député du Nord représentera les communistes, sans candidat lors des élections de 2012 et 2017 (ces derniers s’étaient alors ralliés à Jean-Luc Mélenchon). L’ancien journaliste a été désigné par son parti en mai dernier. Avec un programme principalement centré sur le pouvoir d’achat, il propose une augmentation du Smic de 20% et un minimum retraite de 1 500 euros. Il souhaite également le rétablissement puis le triplement de l’ISF.
Philippe Poutou (54 ans, Nouveau parti anticapitaliste). Désigné par son parti en juin dernier, l’élu CGT et ancien ouvrier se présente pour la troisième fois. En 2012 et 2017 il avait obtenu respectivement 1,15% et 1,09% des voix. Dans son programme de «rupture avec le système», il propose notamment la gratuité des transports en commun, la diminution des indemnités des élus et un Smic à 1 800 euros.
Gauche modérée
Anne Hidalgo (62 ans, Parti socialiste). En septembre dernier, la première femme maire de Paris a remporté la primaire du PS face à Stéphane le Foll. Elle a obtenu 72,6% des suffrages exprimés. Parmi les premières mesures qu’elle mettrait en place si elle rentrait à l’Élysée, figurent l’augmentation des bas salaires, une généralisation de l’encadrement des loyers, un ISF climatique ou encore l’égalité salariale homme-femme en cinq ans. Comme Mélenchon, elle propose également le droit de vote à 16 ans.
Arnaud Montebourg (59 ans, L’Engagement). Ancien ministre de l’Économie sous Hollande, il s’était retiré de la vie politique en 2017. Avocat de profession, il a annoncé sa candidature en septembre dernier. Dans le cadre de son programme Remontada, il propose entre autres une augmentation des salaires et un programme industriel prônant le *made in France*.
Yannick Jadot (54 ans, Europe écologie les verts). Député européen et ancien directeur des campagnes de Greenpeace, il a annoncé sa candidature le 30 juin dernier. En septembre il a remporté la primaire écologiste avec plus de 51% des voix. Il s’était retiré de la campagne présidentielle de 2017 pour se rallier à Benoît Hammon. La lutte contre le changement climatique est une des priorités de son programme. Il souhaite notamment une sortie du nucléaire sur quinze ou vingt ans et des cantines bio. Il propose aussi un plan d’investissement à hauteur de 50 milliards d’euros pour reconstruire l’économie.
Droite
Valérie Pécresse (54 ans, Les Républicains). La présidente de la région Île-de-France représentera la droite, après sa victoire au congrès des Républicains face à Éric Ciotti le weekend dernier. Il s’agit de la première femme à représenter le parti. Son programme stricte inclut la suppression de 200 000 postes de fonctionnaires, le départ à la retraite à 65 ans, un durcissement du droit à la nationalité française, la reconnaissance faciale dans les transports en commun et l’interdiction du port forcé du voile.
Jean Lassalle (66 ans, Résistons!). Le député des Pyrénées-Atlantiques a officialisé sa candidature le 16 mars dernier. C’est la seconde fois qu’il se présente aux élections. En 2017, il avait obtenu 1,2% des voix. Son programme accorde une grande importance à la revitalisation des territoires, à la réorganisation du système de santé et à l’engagement citoyen.
Extrême droite
Marine Le Pen (53 ans, Rassemblement national). La présidente du parti entame sa troisième campagne présidentielle. Battue au premier tour en 2012 avec 17,90% des voix, elle a échoué au second en 2017 face à Emmanuel Macron, avec un score de 33,90%. La suppression du pass sanitaire, la réinstauration du septennat, la nationalisation des autoroutes et la construction de six nouveaux réacteurs nucléaires font partie de son programme. Elle adresse également la problématique du pouvoir d’achat, proposant notamment la suppression durant cinq ans de l’impôt sur le revenu pour les moins de 30 ans.
Nicolas Dupont-Aignan (60 ans, Debout la France). Député depuis 1997, il s’agit de sa troisième course à l’Élysée. En 2012 et 2017, il avait obtenu respectivement 1,79% et 4,7% des voix. Lors des dernières présidentielles il avait appelé à voter Marine Le Pen au second tour. Celui qui se présente comme le candidat «de la liberté et de la démocratie» a axé son programme sur trois objectifs: la reconstruction des services publics, le rétablissement de l’ordre et la relocalisation des productions. Il souhaite notamment une renégociation des traités européens, le recrutement de 40 000 militaires sur cinq ans et une augmentation du Smic.
Éric Zemmour (62 ans, Reconquête). L’écrivain et polémiste a annoncé sa candidature le 30 novembre dernier. Celui qui a été condamné pour provocation à la discrimination raciale et pour provocation à la haine envers les musulmans, propose un programme ciblant directement ces derniers et les étrangers. La suppression du droit du sol et l’interdiction du port d’un premier prénom d’origine étrangère font partie de ses propositions. Il souhaite aussi un départ à la retraite à 64 ans et une baisse des impôts de production.
Floriant Philippot (40 ans, Les Patriotes). L’ancien numéro 2 du Front national – qu’il a quitté en 2017 – a déclaré sa candidature le 14 juillet dernier. Il dirige désormais son propre parti. Son programme inclut de rendre illégal le pass sanitaire, de fermer les agences régionales de santé et de quitter l’Union européenne.
Calendrier
4 mars 2022: clôture du dépôt des candidatures et limite d’inscription sur les listes électorales
11 mars 2022: publication de la liste des candidats par le Conseil constitutionnel
28 mars 2022: lancement de la campagne officielle
10 avril 2022: premier tour de l’élection présidentielle
24 avril 2022: second tour de l’élection présidentielle
13 mai 2022 (au plus tard): passation de pouvoir
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