Soixante-quatre tués dans les attaques israéliennes contre la Békaa
Les effets des bombardements israéliens au Liban-Sud le 29 octobre. ©Ici Beyrouth

Les pertes humaines s’accumulent au Liban, à la suite des frappes israéliennes qui touchent plusieurs régions du Liban. Dans la Békaa, 64 tués ont été signalés dans la journée de lundi, dont 1 à Chamstar, 2 à Hellaniyé, 2 à Brital, 5 à Taraya, 6 à Boudaï, 12 à Hfeir, 16 à Allak, 2 à Younine, 9 à Ram et 6 à Baalbeck, non loin du site archéologique de la citadelle. Les blessés (au nombre de 44) ont, eux, été transportés dans des hôpitaux voisins, dont celui gouvernemental de Baalbeck, après que les équipes de secours, les ambulances et les pompiers ont été dépêchés sur les lieux. Les victimes sont en majorité des femmes et des enfants.

Le nombre de raids israéliens s’est élevé à environ 30, ciblant tant la ville de Baalbeck que ses environs. Mardi matin, les bombardements contre Hermel-Sahet el-Kassr, Yohmor et Qlaya (dans la Békaa ouest) se sont poursuivis.

À la frontière entre la Syrie et le Liban, deux personnes ont été tuées dans le village syrien de Nazariya, des raids israéliens s’étant abattus sur des voitures qui y circulaient. Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme, cette zone est utilisée pour la contrebande et les déplacements entre le Liban et la Syrie via des passages terrestres. L’Observatoire a, dans ce sens, indiqué qu’une frappe aérienne a ciblé, pour la deuxième fois en trois jours, le passage de Qaa (caza de Baalbek) à la frontière avec la Syrie, ainsi que le passage de Joussiyé entre le Liban et la Syrie.

Au Liban-Sud, les attaques se sont également intensifiées. Mardi à l’aube, l’armée israélienne a tiré à la mitrailleuse lourde en direction des forêts adjacentes à Naqoura, Alma el-Chaab et Jabal el-Labbouné. Des avions de guerre de l’État hébreu ont, en outre, pilonné les périphéries de Srira et de Qelia, à Jezzine. À Doueir (à proximité de Nabatiyé), l’aviation israélienne a visé, dans la nuit de lundi à mardi, les maisons de Bilal Hassan Rammal et de son fils Mohammad, les détruisant complètement.  

Tout au long de la nuit, des fusées éclairantes ont été tirées au-dessus des villages frontaliers adjacents à la Ligne bleue, tandis que des avions de reconnaissance ont survolé les districts de Tyr et de Bint Jbeil.

Plus de dix rues dans la ville de Tyr ont aussi été prises pour cibles, lundi. Des raids successifs y ont été lancés entraînant la destruction de quartiers entiers et provoquant des dégâts matériels à des dizaines de bâtiments et d'appartements résidentiels. À Raml seulement, l’on compte, à l’heure actuelle, 7 tués et 17 blessés.

Croix-Rouge

Les équipes de la Défense Civile et de la Croix-Rouge libanaise se sont donc employées toute la nuit à tenter de rouvrir les routes et de sauver les personnes disparues sous les décombres ou celles blessées dans les étages supérieurs.

Toujours à Tyr, et plus particulièrement à Bouyout al-Siyad, au sud de la ville, un raid a été lancé à proximité des équipes de la Croix-Rouge qui s’étaient rendues sur place pour soigner les blessés. Les ambulances ayant été endommagées, aucune victime n’a été dénombrée.

Les régions de Tebnine, Yater, Haris, Beit Lif, Hanine, Majdel Zoun, Batouliyé, Ramadi, Qleilé, Zabqine, Bourj Qalawi et Kafra ont, par ailleurs, été ciblées.

À Bourj el-Chemali, cinq membres du mouvement Amal ont péri. Trois autres, des secouristes affiliés au même mouvement, ont également été tués à Aïn Baal. Un septième a été tué dans un bombardement à Kaakaïyet el-Jisr.

Affrontements entre le Hezbollah et Israël

Selon les médias israéliens, “un drone s’est écrasé dans une gare de Nahariya, dans le nord d’Israël, après le retentissement des sirènes d’alarme”. Un train et une voiture privée ont été endommagés, mais aucun blessé n'a été signalé. D’autres médias ont rapporté qu’un autre drone est entré en territoire israélien, déclenchant les sirènes d’alarme à Ashkelon, au nord de la bande de Gaza.

De son côté, le Hezbollah a annoncé faire face aux tentatives de l’armée israélienne d’avancer sur plusieurs axes sur le sol libanais, la forçant à battre en retraite et lui infligeant des pertes humaines et matérielles.  

Le groupe a également revendiqué plusieurs attaques contre l’État hébreu pendant la nuit de lundi à mardi. Parmi celles annoncées figurent deux menées contre Meron, dans le nord d’Israël, et contre Rosh Pina, à 10 kms de la frontière avec le Liban, moyennant une salve de missiles. Une autre attaque a eu lieu contre un char Merkava à Hamames au sud de Khiam (à Marjeyoun, au Liban), faisant des tués et des blessés parmi les soldats israéliens. Le groupe pro-iranien a aussi revendiqué une attaque contre des forces israéliennes à Yaakousé, près de Khiam au Liban-Sud, ainsi que dans les secteurs d’Al-Manara et de Margaliot. Toujours selon le Hezb, des affrontements meurtriers ont eu lieu contre des véhicules et des soldats qui tentaient d’avancer vers Tal al-Nahas, à la périphérie de Kfar Kila faisant plusieurs tués et blessés parmi les soldats israéliens. De même, mardi matin, le Hezbollah a visé un rassemblement de forces israéliennes à la porte de Fatima moyennant des obus d’artillerie ainsi qu’une entreprise industrielle militaire "Yodifat" au sud-est d'Acre.

Vagues de déplacement 

Les Nations unies ont confirmé que plus de 22.000 Libanais sont arrivés en Irak depuis le 23 septembre dernier. Elles ont, par ailleurs, précisé qu’environ 440.000 personnes ont traversé la frontière du Liban vers la Syrie depuis la même date, fuyant leurs habitations depuis l’intensification des attaques israéliennes contre le pays. Il convient de rappeler que le nombre de déplacés depuis le début de la guerre est évalué, selon les dernières estimations, à 1.200.000. 

La Finul poursuit sa mission

Quand bien même bon nombre de ses Casques bleus ont été la cible de frappes israéliennes au lendemain du 23 septembre dernier, la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul) a indiqué mardi qu’elle “poursuivait son travail malgré les défis”. “Les soldats de la paix opèrent toujours au Liban-Sud et mènent leurs activités opérationnelles tout en les adaptant à la situation actuelle", a précisé la force onusienne. 

 

 

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