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3. Naïm Qassem prend la relève après Nasrallah

Le Hezbollah a annoncé dans un communiqué de presse, mardi, l’élection de Naïm Qassem au poste de secrétaire général du parti pro-iranien. Qassem succède ainsi à Hassan Nasrallah, tué le 27 septembre lors d’une frappe israélienne dans la banlieue sud de Beyrouth. Suite à la confirmation du décès de Nasrallah, le Hezbollah avait précisé que le secrétaire général adjoint, Naïm Qassem, assumerait temporairement ce rôle.

“Le Conseil de la Choura du Hezbollah a élu le cheikh Naïm Qassem comme nouveau secrétaire général. Nous faisons le serment à notre martyr, sayyed Hassan Nasrallah, aux combattants de la résistance islamique et à notre peuple résilient de poursuivre ensemble les objectifs du Hezbollah et de maintenir vivante la flamme de la résistance”, peut-on lire dans le communiqué.

Avec Qassem succédant à Nasrallah, nombreux sont ceux qui s'interrogent sur la capacité de ce dernier à diriger le Hezbollah dans cette période troublée.

Qui est Naïm Qassem?

Naïm Qassem, né en 1953 à Kfar Kila, au Liban-Sud, est une figure clé au sein du Hezbollah depuis sa fondation en 1982. Reconnu pour son intelligence et ses convictions profondément ancrées, il est marié et père de six enfants, quatre fils et deux filles, et détient une licence en chimie de l'Université libanaise.

Il a ensuite poursuivi des études religieuses avancées auprès de figures éminentes au Liban, notamment l'ayatollah Mohammad Hussein Fadlallah.

Qassem a commencé sa carrière en tant que professeur de chimie dans des lycées où il a enseigné pendant six ans.

Dans les années 1970, il a contribué à établir l'Union libanaise des étudiants musulmans et a joué un rôle central dans la fondation de l'Enseignement religieux islamique au Liban en 1977, participant ainsi au développement des écoles islamiques modernes.

Son engagement politique a commencé au sein du mouvement Amal de l'imam Moussa Sadr, où il a contribué à fonder le Mouvement des déshérités (Harakat al-Mahroumin).

Le 22 mai 1991, il a été élu secrétaire général adjoint du Hezbollah, un poste qu'il a occupé pendant sept mandats consécutifs.

Durant son mandat, il a collaboré étroitement avec l'ancien secrétaire général, Abbas Moussawi, jusqu'à son assassinat, en 1992, avant de continuer à servir aux côtés de Hassan Nasrallah jusqu'à ce que ce dernier soit assassiné, le 27 septembre 2024.

Orateur prolifique, Qassem a donné plus de mille conférences portant sur des sujets culturels, éducatifs et religieux, dont une grande partie a été archivée.

Naïm Qassem est également l’auteur de plus d’une douzaine d’ouvrages traitant de questions religieuses et politiques, parmi lesquels Hezbollah: l’histoire de l’intérieur (titre original: Hizbullah: The Story from Within), qui examine en profondeur la fondation et l’idéologie du mouvement.

Un chef radical?

Bien qu'il soit considéré comme le pilier de l'idéologique du Hezbollah, Naïm Qassem n'est pas perçu comme un penseur radical. Dans son livre Hezbollah: l’histoire de l’intérieur, il présente la doctrine et les politiques du groupe, en particulier sa position sur la “Wilayat al-Faqih” (Vicariat du jurisconsulte) et son allégeance inébranlable au Guide suprême iranien, qu’il défend avec des arguments à la fois logiques et religieux.

Il est intéressant de noter que son livre affirme que le Hezbollah n'impose pas la Charia (la Loi islamique) aux chrétiens, leur laissant ainsi la liberté de choix. Bien que les convictions politiques de Qassem soient solides, son approche reste plutôt théorique, alors que celle de Hassan Nasrallah, fruit de son expérience approfondie en tant que dirigeant du Hezbollaha, est plus pragmatique.

Remplir le vide

Depuis la disparition de Nasrallah, Naïm Qassem s'est exprimé à trois reprises lors d'allocutions télévisées, cherchant principalement à “mobiliser les troupes” et à souligner l'unité nationale ainsi que l'alliance chiite entre le Hezbollah et le mouvement Amal. Il a également mis en avant le rôle prépondérant du président du Parlement, Nabih Berry, dans les efforts visant à obtenir un cessez-le-feu.

Dans sa dernière intervention, le 15 octobre, Qassem a déclaré: “Nous sommes désormais dans une phase où nous infligeons des frappes à l'ennemi, et nos missiles atteignent Haïfa et au-delà, comme le souhaitait notre maître, Hassan Nasrallah.

Le dimanche 20 octobre, plusieurs médias ont rapporté que Naïm Qassem se trouvait à Téhéran depuis le 5 octobre.