La guerre relance la crise des passeports

La guerre relance la crise des passeports: files d'attente interminables, afflux massif et quotas! Des dizaines de citoyens campent la nuit devant la Sûreté générale, attendant l’aube pour déposer leur demande de passeports. Le coût pour un passeport de 10 ans est de 14,9 millions de livres libanaises (environ 168 dollars) pour un traitement urgent sous deux semaines.

Depuis le début de la guerre, les bureaux de la Sûreté générale sont submergés par des déplacés venus du sud, de la Békaa et de la banlieue sud de Beyrouth, ainsi que par des habitants de régions encore jugées sûres, tous cherchant à obtenir un passeport. Certains ont déjà pu quitter le pays, tandis que la plupart se tiennent prêts à quitter le pays si la situation se dégrade davantage.

Selon une source de la Sûreté générale sollicitée par Houna Loubnan, les quotas journaliers sont désormais imposés dans chaque bureau pour réguler les demandes, en fonction de leur capacité d’accueil. Cette mesure a allégé la pression, comme à Saïda où les dossiers traités sont passés de 200 à 100 par jour pour mieux gérer l’afflux des demandeurs.

Qassem, sexagénaire, raconte être arrivé au bureau de Damour dès 15 heures pour avoir la priorité dans le traitement de son passeport, espérant rejoindre son fils dans le Golfe après avoir perdu sa maison au sud. Comme lui, de nombreuses personnes campent la nuit devant les bureaux, espérant obtenir rapidement leur passeport.

Pour un passeport de 10 ans, le coût s’élève à 14,9 millions de livres libanaises (environ 168 dollars) pour un traitement sous deux semaines. Un traitement express en trois jours est possible moyennant un supplément de 19,8 millions de livres, à condition d’obtenir un rendez-vous sur la plateforme en ligne ouverte chaque jour à 20 heures pour cinq minutes.

Un passeport ordinaire, en revanche, nécessite plus de trois mois de traitement, poussant la majorité des gens à privilégier le service urgent.

D’après la même source, il n’y a pas de crise de passeports à proprement parler. En effet, depuis le 25 septembre, la Sûreté générale a délivré environ 25.000 passeports et a récemment enregistré 100.000 nouvelles demandes en une semaine, sur un total de 460.000 financés par le Qatar.

De longues files d’attente sont également observées devant le ministère de l'Intérieur et les bureaux d’état civil, où les déplacés et les citoyens attendent jusqu’à deux heures pour obtenir un extrait d'état civil, indispensable pour leur demande de passeport.

Par ailleurs, il est à nouveau possible de trouver des places sur les vols, alors qu'ils étaient complets auparavant. Les avions arrivant au Liban transportent désormais un plus grand nombre de passagers, ce qui suggère que la capacité financière de ceux qui avaient fui la guerre s'est réduite comme une peau de chagrin.

 

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