La campagne de vaccination contre la polio doit reprendre samedi dans le nord de la bande de Gaza, actuellement le théâtre d'intenses opérations militaires israéliennes, a indiqué vendredi le patron de l'Organisation mondiale de la santé (OMS).
“La vaccination contre la polio dans le nord de Gaza est prête à reprendre demain. Nous sommes assurés de la pause humanitaire nécessaire dans Gaza City pour mener à bien la campagne”, écrit Tedros Adhanom Ghebreyesus sur le réseau social X.
Toutefois, “la zone couverte est considérablement réduite par rapport à la première vague de vaccination, ce qui laisse certains enfants sans protection et plus exposés au risque d'infection”, a regretté le directeur général de l'organisation.
L'OMS et l'agence de l'ONU pour l'enfance (Unicef) “demandent instamment que les pauses humanitaires soient respectées”, mais “ce dont les enfants du nord de Gaza et de toute la bande de Gaza ont réellement besoin, c'est de paix”, écrit encore le Dr Tedros.
Jeudi, le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken avait appelé Israël à permettre la reprise de la campagne de vaccination.
Selon l'OMS, quelques 119.000 enfants dans le nord attendent leur deuxième dose de vaccin pour les protéger de cette maladie qui peut laisser de graves séquelles.
L'OMS a lancé une campagne de vaccination à Gaza le 1er septembre, après la confirmation du premier cas de polio depuis 25 ans dans le territoire palestinien assiégé par Israël.
Une première série de vaccinations a été achevée et la deuxième série – essentielle pour renforcer l'immunité – a commencé comme prévu le 14 octobre, d'abord dans le centre de Gaza, puis dans le sud, permise par des pauses humanitaires dans les combats.
Mais l'OMS a indiqué la semaine dernière avoir été contrainte de reporter la phase finale dans le nord en raison des combats.
Selon l'organisation, 452.000 enfants ont été vaccinés dans le centre et le sud de Gaza.
Malnutrition
Plus tôt vendredi, une porte-parole de l'OMS a indiqué que l'organisation a été forcée de fermer un centre de traitement pour les enfants souffrant de malnutrition à l'hôpital Kamal Adwan, dans le nord, à cause d'au moins deux attaques.
“Il n’existe donc plus de centre de stabilisation nutritionnelle dans le nord” de la bande de Gaza, a souligné Margaret Harris à Genève.
“Avant cela, nous voyions un nombre croissant d'enfants souffrant de malnutrition aiguë sévère nécessitant un traitement”, a-t-elle ajouté, expliquant qu'“il ne s'agit pas seulement de réalimenter l'enfant : il s'agit de lui fournir un traitement de substitution approprié pour qu'il survive, ou presque, au traitement et puisse retrouver une forme de fonctionnement physique normal”.
Malgré les injonctions, notamment américaines, Israël ne laisse pas entrer suffisamment d'aide humanitaire pour faire face aux besoins immenses d'une population soumise à des combats et des bombardements intenses depuis plus d'un an.
“Les circuits alimentaires se sont effondrés et la possibilité de prendre soin de ceux qui sont dans la phase la plus critique n'existe plus”, a dénoncé Mme Harris.
“Plus de 86% de la population de Gaza connaît des niveaux élevés d'insécurité alimentaire”, a-t-elle rappelé.
Avec AFP
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