Les drones à l'honneur au salon Euronaval malgré les tensions géopolitiques
Photo prise à Euronaval, salon des équipements navals de défense. ©ERIC PIERMONT / AFP

Drones de combat, de surveillance des mers ou des fonds marins: utilisés dans les conflits en cours, ils seront sur tous les stands du salon de défense international Euronaval la semaine prochaine près de Paris.

Le salon biennal accueillera 500 exposants du 4 à 7 novembre à Villepinte, au nord de la capitale française, dans un contexte géopolitique tendu où l'industrie doit apporter des solutions rapides aux marines engagées dans les conflits en cours et la protection des zones sensibles.

Après une polémique née de l'interdiction par le gouvernement français de présenter au salon les armes utilisées à Gaza et au Liban, les entreprises israéliennes ont été finalement autorisées à participer à Euronaval par une décision de justice française.

"Ce salon intervient dans un contexte international nouveau, en particulier en mer, où les flottes européennes et la marine nationale sont engagées dans des luttes de haute intensité, qui n'était pas arrivé depuis très longtemps", résume Pierre-Eric Pommellet, président de l'entreprise française Naval group.

Outre les conflits en Ukraine et au Proche-Orient où l'utilisation de drones a changé la nature des combats navals, il est nécessaire de protéger les marchandises qui circulent par les mers, soit 90% des échanges mondiaux de biens, ainsi que les échanges internet, 99% passant via des câbles à travers les fonds marins.

Dans ce contexte, les drones navals prennent toute leur importance.

"Avec ce qui se passe en mer Noire, en mer Rouge et en Asie Sud-Est, les marines sont en train de se recentrer sur le présent et cherchent à renforcer leur capacité de combat", explique à l'AFP l'amiral Eric Chaperon, conseiller défense de Thales, groupe français de haute technologie notamment dans le domaine de défense.

Pour contrer les attaques des Houthis contre le trafic maritime en mer Rouge, "on tire des missiles qui sont extrêmement performants, extrêmement coûteux, sur des drones à bas coûts".

"C'est un système qui n'est pas tenable" souligne l'amiral.

Thales va présenter au salon "des solutions à court terme qui sont rapidement disponibles" alors que l'industrie fonctionne habituellement plutôt par cycles longs, allant jusqu'à 15 ans entre le développement et la réalisation.

Les technologies liées aux drones évoluent notamment beaucoup plus vite que celles liées aux sous-marins par exemple.

Israël présent, l'Ukraine absente

Après une interdiction par l'exécutif français de participer au salon, puis d'y exposer les armes utilisées dans les conflits à Gaza et au Liban, les entreprises israéliennes ont finalement été autorisées à participer par une décision de justice française de mercredi.

Le ministre israélien des Affaires étrangères, Israël Katz, a salué "un message clair contre les tentatives visant à affaiblir Israël dans sa lutte contre les forces du mal".

Fin mai, la présence des industriels israéliens de la défense au salon Eurosatory avait été annulée sur décision du gouvernement français lors de l'offensive israélienne dans la bande de Gaza, avant d'être finalement autorisée par la justice.

Sera en revanche absente du salon, l'Ukraine, qui a coulé plusieurs navires russes avec des drones navals et des missiles.

"On proposait (aux entreprises ukrainiennes) un espace gratuit. Mais malheureusement, pour des raisons d'organisation, elles ont décliné", a précisé le directeur général d'Euronaval Hugues d'Argentré.

 

Olga Nedbaeva, avec AFP

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