Épée mauresque de Napoléon Ier mise aux enchères à Londres
Un cimeterre et son fourreau gravé, offerts à un capitaine de la Royal Navy, James Kearney White, par Napoléon Bonaparte en remerciement pour l'approvisionnement en vin durant son exil, sont présentés avant leur vente aux enchères chez Charles Miller à Londres le 1er novembre 2024. ©Benjamin Cremel /AFP

Une épée mauresque offerte par Napoléon Ier à un officier britannique après Waterloo sera mise aux enchères le 12 novembre à Londres. Cette pièce historique, exempte de fioritures, pourrait atteindre jusqu'à 50.000 livres lors de la vente.

Elle pourrait passer inaperçue si elle n'était pas associée à Napoléon Ier : une épée mauresque, "probablement arrachée à un soldat vaincu" et offerte par l'empereur déchu à un officier britannique, sera mise aux enchères le 12 novembre à Londres.

Cet objet de 80 centimètres, à la lame courbée et encore très aiguisée, est mis en vente par la maison spécialisée Charles Miller Ltd. L'estimation de départ est fixée entre 30 000 et 50 000 livres (environ entre 35 000 et 59 000 euros).

Cette épée de combat est dépourvue de fioritures et de pierres précieuses. "Ce pourrait être une épée banale si elle n'avait pas été la propriété de Napoléon", assure Charles Miller, dans un entretien avec l'AFP.

L'origine de l'épée reste mystérieuse. Sa forme courbée est "typique des épées mauresques", souligne l'expert, pour qui "elle a probablement été arrachée à un soldat vaincu et conservée comme un trésor de guerre" par Napoléon.

Manipulant l'objet avec précaution, le vendeur montre une discrète inscription : "cadeau de Napoléon Bonaparte à James Kearney, 1815". L'épée est également mentionnée dans le testament de Kearney, un officier de marine, conservé aux archives nationales.

Poussé à l'abdication le 6 avril 1814 et exilé sur l'île d'Elbe, entre l'Italie et sa Corse natale, Napoléon reconquiert son trône un an plus tard avant d'être définitivement vaincu à Waterloo. Cette fois, les Anglais le déportent à Sainte-Hélène, minuscule île de l'Atlantique sud, où ses correspondances et ravitaillements sont assurés par des navires britanniques. C'est dans ce contexte qu'il rencontre James Kearney, dont la frégate lui apporte du vin.

Les deux hommes, unis par l'expérience de la guerre, se lient d'une certaine entente, qui mène Napoléon à offrir l'épée au capitaine. Elle est restée aux mains de la même famille depuis plus de deux siècles, jusqu'à ce que les descendants de James Kearney décident récemment de la mettre en vente.

"Comme il s'agit d'une pièce assez standard, Napoléon n'a probablement pas ressenti le besoin de la conserver. C'est somme toute un cadeau logique pour un militaire", conclut Charles Miller.

Avec AFP

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