Les marchés financiers ont salué la réélection de Donald Trump à la tête des États-Unis, présageant un optimisme et une récupération postélectorale. Ils sont tous en nette hausse, mercredi, à la suite de l’annonce de la victoire du camp républicain à la Maison Blanche.
Les marchés mondiaux ont salué et réagi positivement à la victoire de Donald Trump à la tête des États-Unis. Ainsi, le rendement américain à “10 ans” a bondi pour dépasser 4,4%, prenant 15 points en une nuit, et Wall Street a ouvert en très forte hausse à l'annonce de la victoire des républicains.
À Wall Street, le Dow Jones futures a pris 1.100 points avant l'ouverture et le bitcoin a caracolé pour dépasser la barre des 75.000 dollars, stimulé par la perspective d'un assouplissement réglementaire. Rappelons que Donald Trump a promis pendant sa campagne de faire de son pays “la capitale mondiale du bitcoin et des cryptomonnaies”. De même, l'action du groupe Tesla d'Elon Musk, soutien de Trump, a pris 15% dans les échanges d'avant-séance.
Le dollar s'est également envolé mercredi matin, enregistrant sa plus forte progression en séance depuis mars 2020. Le billet vert a grimpé de 1,62% face au yen à 154,07 yens pour un dollar et de 1,76% face à l’euro, à 0,9309 euro pour un dollar.
Les cours du pétrole ont, en revanche, dévissé mercredi, en raison de la forte hausse du dollar. Ainsi, le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en janvier, perdait 1,10%, à 74,70 dollars, et le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison en décembre, chutait de 1,07%, à 71,22 dollars. À noter que la hausse du dollar entraîne une baisse de la demande de pétrole, parce que ce dernier s'échange en dollar sur les marchés.
Envolée des marchés japonais et européen
À Tokyo vers 03h50 GMT, l'indice vedette Nikkei augmentait de 3,09% à 39.664,53 points, et l'indice élargi Topix de 2,13% à 2.720,89 points. Les indices ont bondi, conséquence de la forte dépréciation du yen face au dollar, ce qui rend plus intéressant l'achat d'actions nipponnes.
Les marchés chinois sont, quant à eux, restés frileux, vers 04h15 GMT, l'indice composite de Shanghai prenant 0,16% à 3.392,36 points et celui de Shenzhen 0,57% à 2059,45 points. L'indice Hang Seng à Hong Kong a, quant à lui, dévissé de 2,61% à 20.459,26 points.
Les places européennes ont bondi avec l’augmentation de l’indice Stoxx 600 d’environ 1,8% et du CAC 40 qui a ouvert à Paris en forte hausse à plus de 2%. Même l'indice allemand Dax a bondi.
Des hypothèses pour le futur basées sur des tendances
Économistes et investisseurs s’accordent à estimer que Donald Trump va établir de nouvelles taxes douanières, baisser les impôts et déréguler l'économie, engendrant ainsi une remontée des taux obligataires et donc du dollar. En effet, comme en 2016, le retour de Trump pourrait être synonyme de politiques fiscales expansionnistes, avec des baisses d'impôts et des incitations à la croissance des entreprises. Cela pourrait soutenir les marchés boursiers, en particulier aux États-Unis.
Donald Trump pourrait aussi vouloir renforcer la production d'énergie domestique, ce qui serait favorable aux secteurs pétroliers et gaziers. La dérégulation des industries pourrait également être bien perçue par les marchés financiers, en particulier pour les grandes entreprises.
Pour ce qui est de l’économie mondiale, l'arrivée à la Maison Blanche du milliardaire protectionniste constitue, selon les experts, une menace avec des risques pour le commerce mondial, l'inflation et la croissance. Rappelons dans ce cadre que le premier mandat de Donald Trump (2017 à 2021) avait été marqué par l’augmentation des droits de douanes. Il a d’ailleurs promis pendant la campagne électorale des taxes à l'importation de 60% sur les produits chinois et une hausse de 10% pour les autres produits.
La politique de Donald Trump risque aussi de se traduire par une nouvelle flambée inflationniste, évaluée par exemple à 2% supplémentaires d'inflation pour la Chine dans un scénario optimiste, selon le centre de réflexion américain Peterson Institute (PIIE).
Par ailleurs, l’hypothèse d'une recrudescence des tensions commerciales avec la Chine, l'Union européenne ou d'autres pourrait engendrer une certaine volatilité sur les marchés financiers mondiaux, préoccupant les investisseurs.
Enfin, la gestion de Trump des relations internationales pourrait peser sur la vision de la stabilité politique des États-Unis, ce qui pourrait diviser les marchés concernant la confiance à long terme.
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