L’opposition libanaise est dans le coma. Rien. Électroencéphalogramme plat. Elle attend le prince charmant qui viendra lui faire le baiser du réveil. Mais nous ne sommes pas dans un conte de fées et le réveil risque d’être violent.
De communiqués mièvres en prises de positions constellées de copeaux de langue de bois, pas une journée ne passe sans que l’opposition transparente déçoive, encore et encore.
Mais où sont donc passés tous ces “leaders”? Ils attendent de voir de quel côté va pencher la balance. Comme d’habitude. Le principe de précaution poussé à l’extrême. Quand ce n’est pas de la peur panique.
Quand on regarde le spectre libanais, on a d’un côté le Hezbollah, qui, selon ses dires, caracole de victoire en victoire, en contradiction complète avec le spectacle de désolation qui s’offre à nous. Un déni stupéfiant.
À l’autre bout, les Israéliens, que personne ne semble pouvoir ou vouloir arrêter et qui iront au bout de leurs intérêts. Dans les deux cas, les positions ont, au moins, l’avantage d’être inconciliablement claires.
Entre les deux, une zone grise de politiciens sans envergure ainsi que la fameuse opposition libanaise. Sa voix est étouffée par une sorte d’attentisme. L’heure des comptes viendra. Le manque d’initiative ne passera pas inaperçu par la population qui, tous les jours, se demande: “Mais qu’est-ce qu’ils font?” Eh bien, rien ou pas grand-chose. Personne ne parle de soudaines pulsions irréfléchies et intrépides. Même pas. En revanche, l’unité des rangs, qui serait la moindre des choses n’est pas là. Qu’attendent-ils? Les pays arabes? Ils sont tétanisés. L’Occident? Ce n’est pas pour tout de suite. Qu’attendent-ils pour se réunir et lancer un front de la souveraineté, laissant de côté leurs intérêts personnels ou partisans et leurs vieilles querelles stériles? Ils pourraient au moins s’entendre et travailler sur quelques points: l’indépendance du Liban, sa neutralité meurtrie par les guerres des autres, le nom d’un président et son élection immédiate, un soutien sans faille à l’armée libanaise et lancer des actions populaires. Par exemple, une grève générale pour exiger l’arrêt de l’hémorragie imposée au pays et la fin des ingérences insupportables dans les affaires libanaises. Encore aujourd’hui, l’ayatollah Khamenei appelle à la poursuite des combats. Autres suggestions: une pétition ouverte et signée par la population et adressée aux Nations unies et aux puissances du monde, une plateforme de revendications partagées et élaborées sous forme de programme politique commun… les pistes sont nombreuses et il ne faut pas beaucoup de courage pour se lancer dans un projet salvateur. “Kornet Chehwan” en son temps avait prouvé que même dans les cas désespérés, l’union des patriotes aboutit toujours. C’est mieux que de faire le dos rond en attendant que la vague passe pour voir qui est mouillé. Parce qu’à force, on finit par être engloutis, emportés par les courants et on rate le bateau qui nous sauverait du naufrage annoncé.
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