Une source diplomatique occidentale a fait part de sa frustration face à l’état actuel de l’opposition au Liban. Selon cette source, le rôle de l’opposition se limite à des apparitions et des déclarations médiatiques,sans aucun impact tangible sur un Hezbollah qui encaisse coup après coup, dans le cadre d’un conflit dont l’issue demeure incertaine. Pourtant, le Hezbollah parvient toujours à s’imposer comme l’interlocuteur incontournable sur la scène intérieure, tandis que l’opposition se contente d’observer, sans proposer de véritable projet politique pour l’avenir.
À l’heure actuelle, cette même source exhorte les forces d’opposition à dépasser leurs différends, jugés futiles face aux défis majeurs et aux développements importants auxquels le Liban devrait faire face. Elle les incite à former un front politique unifié, similaire au Front libanais ou au Rassemblement de Kornet Chehwane, afin d’élaborer une feuille de route politique pour l’avenir et de se positionner comme un acteur clé sur la scène intérieure, capable de rivaliser avec le Hezbollah.
De même, à en croire cette source, le Hezbollah miserait toujours sur un retour au statu quo qui prévalait dans le pays avant le 8 octobre 2023, sans pour autant avancer une nouvelle initiative, se contentant des déclarations du chef du mouvement Amal, Nabih Berry, qui affirme que le Hezbollah aurait accepté l’application de la résolution 1701. Cependant, la formation pro-iranienne n’a jamais exprimé cette position publiquement. En réalité, le Hezbollah considère que la mise en œuvre de cette résolution équivaudrait à sa propre disparition.
Toujours selon cette source, l’attentisme politique de l’opposition libanaise face au Hezbollah pourrait plonger le pays dans le chaos, avec trois scénarios possibles:
Le premier serait la poursuite de la guerre, avec la destruction par Israël d’un plus grand nombre de villages et de localités dans le sud, accompagnée d’un blocus visant à empêcher le réarmement du Hezbollah.
Le second se traduirait par un arrêt unilatéral des hostilités par Israël, tout en empêchant la reconstruction des foyers et le retour des déplacés du sud, et en réprimant tout mouvement au sud du Litani, ce qui conduirait à la création d’une zone tampon par la force des armes.
Quant au dernier scénario, il impliquerait un accord tacite entre Israël et le Hezbollah, instaurant une période de calme prolongée, facilitant le retour des habitants des zones frontalières, aussi bien au nord d’Israël qu’au sud du Liban, mais sans écarter la possibilité d’un futur conflit.
Aucune de ces options ne remettrait en cause l’emprise du Hezbollah sur le Liban; au contraire, elles pourraient même consolider son influence, tant qu’aucune force politique ne s’oppose à lui avec une vision claire et un plan cohérent pour restaurer la souveraineté et l’indépendance de l’État. Partant, il est crucial que les Libanais saisissent l’opportunité offerte par les récents développements pour envisager un avenir meilleur, bien que le Hezbollah puisse les accuser de “manipuler la situation à des fins politiques”.
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