Le retour à la Maison Blanche de Donald Trump renforcera sans doute un protectionnisme et un isolationnisme économique sous le slogan “America First” en amplifiant les défis pour tout ce qui a trait aux relations commerciales internationales et aux équilibres géopolitiques.
Si Donald Trump poursuit, lors de son second mandat, une politique économique protectionniste (America first) et adopte une vision plus radicale de la mondialisation, il contribuera sans aucun doute à redéfinir les relations économiques mondiales. Ses précédents choix ont forgé un monde où les intérêts géopolitiques et commerciaux se sont combinés à des décisions stratégiques engendrant une dynamique complexe.
Moyen-Orient
En ce qui concerne le Moyen-Orient, la politique de Trump pourrait présenter des nuances. Les nations du Golfe, étroitement liées aux États-Unis sur le plan sécuritaire, pourraient être confrontées à une approche américaine plus axée sur ses propres intérêts nationaux directs. De plus, les aspirations de Trump à accroître la production de pétrole domestique pourraient perturber les marchés pétroliers et impacter les revenus des exportateurs du Golfe.
Au cours de son premier mandat (2017-2021), Trump a renforcé les liens économiques avec les pays du Golfe, notamment l'Arabie saoudite, les Émirats arabes unis et le Qatar. En mai 2017, lors de sa première visite à l'étranger en tant que président, il a signé des accords commerciaux avec l'Arabie saoudite, d'une valeur de 350 milliards de dollars sur 10 ans, renforçant ainsi les relations économiques entre les deux pays. Ces accords comprenaient des ventes d'armes et des investissements dans les infrastructures saoudiennes. En outre, les accords d'Abraham en 2020, en normalisant les relations diplomatiques entre Israël, les Émirats arabes unis, Bahreïn et le Maroc, ont permis des collaborations économiques.
Parallèlement, Trump a imposé des sanctions économiques sévères à l’Iran, afin de limiter ses capacités nucléaires. Le retrait des États-Unis de l'accord nucléaire iranien (JCPOA) en 2018 a intensifié les tensions régionales et a bouleversé les relations commerciales entre les pays du Golfe et l'Iran.
Europe
L'Europe, pour sa part, pourrait être soumise à une pression économique, notamment avec de possibles taxes américaines de 10% sur les importations européennes. Trump a également évoqué la possibilité de délocaliser des industries européennes, en particulier l'industrie automobile allemande, aux États-Unis, en promettant des allègements fiscaux. Cette approche risque d'accentuer les tensions commerciales, comme observé durant son premier mandat, où les relations économiques avec l'Europe ont été marquées par une escalade de tensions, alimentée par des différends commerciaux et la remise en question des accords multilatéraux.
En effet, Trump a adopté une position protectionniste envers l'Union européenne, en particulier envers des pays comme l'Allemagne et la France, les accusant de générer des excédents commerciaux excessifs au détriment des États-Unis. Trump a également remis en question l'accord commercial transatlantique TTIP (Transatlantic Trade and Investment Partnership).
Chine
Avec la Chine, la politique de Trump sera probablement plus conflictuelle. Le prochain locataire de la Maison Blanche a déjà annoncé vouloir imposer de nouvelles taxes massives sur les produits chinois. Il cherche également à restreindre l'accès des entreprises chinoises aux marchés américains, une stratégie qui rappelle la guerre commerciale de son premier mandat. Ces tensions commerciales pourraient se répercuter sur les chaînes d'approvisionnement internationales et impacter indirectement les partenaires commerciaux de la Chine, y compris l'Europe et les pays arabes.
Il faut dire que les relations économiques entre Donald Trump et la Chine ont toujours été marquées par une confrontation commerciale sans précédent. En 2018, il a imposé des droits de douane punitifs sur des produits chinois. La Chine avait riposté en imposant des taxes sur les exportations américaines.
Les politiques économiques de Donald Trump ont suscité autant d’approbations que de critiques, mais elles ont sans aucun doute redéfini les rapports économiques entre les États-Unis et le reste du monde. Reste à savoir ce que réserve le Trump version 2025!
Commentaires