Alors que les fêtes de fin d'année approchent à grands pas, les expatriés libanais, qui habituellement se précipitent pour venir célébrer Noël et le Nouvel an en famille, se heurtent à la réalité sombre et préoccupante. Le conflit qui oppose le Hezbollah à Israël a des répercussions profondes sur le Liban, le transformant d’un lieu de festivités et de célébrations en une zone de guerre.
Derrière l’éclat des lumières et la magie des vitrines de Noël, se cache, cette année, une saison des fêtes qui s’annonce morose. La guerre qui sévit entre le Hezbollah et Israël engendre non seulement une diminution du nombre de voyageurs, mais elle impacte également l’ensemble du secteur du tourisme.
Ainsi, le président du syndicat des propriétaires d’agences de voyage, Jean Abboud, indique à Ici Beyrouth que la situation des réservations n’est pas au top. D’ailleurs, il rappelle qu’il n’y a plus que la compagnie nationale d’aviation MEA, qui dessert le Liban, alors qu’avant la guerre, 55 compagnies aériennes opéraient au Liban. La MEA assure 25 vols au départ et 25 à l’arrivée, quotidiennement. “L’année dernière, ce sont 70 vols qui atterrissaient par jour à la même période”, dit-il. “Néanmoins, petite lueur d’espoir, à partir du 10 décembre, les avions de la MEA à destination de Beyrouth sont remplis à 60% de leur capacité, ce qui n’est pas mal au vu des circonstances”, affirme M. Abboud, avant de préciser que ceci est très minime par rapport aux années précédentes, surtout que le nombre d’avions s’est vu réduit de plus de la moitié. Il déplore le fait que le tourisme ne pourra pas contribuer au cycle économique, soulignant que l’année dernière, le tourisme avait généré 6 milliards de dollars alors que cette année, il n’en générera que 2.
Du côté des hôtels, le président de la Fédération des syndicats touristiques et du syndicat des hôteliers, Pierre Achkar, qualifie la situation de “catastrophique”. Aucune réservation n’a encore été effectuée et le taux d’occupation des établissements hôteliers frôle les 0%, expliquant que pour couvrir ses frais de fonctionnement, un établissement hôtelier a besoin d’un taux d’occupation qui varie entre 30 et 50%. Quid de la survie des hôtels? Et de répondre, fataliste, "nous avons une très grande expérience pour gérer ces situations. Nous essayons de nous autofinancer, mais malheureusement, certains établissements vont être obligés de mettre la clé sous la porte”.
Les maisons d’hôtes ont, elles, pour la plupart, fermé leurs portes, en attendant des jours meilleurs. Le président du syndicat des propriétaires de maisons d’hôtes, Ramzi Salman, assure que certaines réouvertures étaient prévues pour décembre, or, étant donné les circonstances, il semblerait qu’elles resteront closes en attendant une amélioration de la situation.
Pour ce qui est des restaurateurs, le vice-président du syndicat, Khaled Naha, affirme à Ici Beyrouth que, comparativement à 2023 où les établissements ont affiché complet pendant toute la saison des fêtes et généré des recettes conséquentes, les fêtes de fin d’année de 2024 “ne présentent rien d’encourageant et surtout aucune visibilité”. Il espère que le conflit prendra fin le plus rapidement possible, estimant qu’“à ce moment, un grand nombre d’expatriés viendront au pays”.
À noter que le nombre de passagers à l’aéroport international Rafic Hariri de Beyrouth (AIB) (arrivées, départs et transit) a enregistré une chute de 19,1% au cours des dix premiers mois de 2024, passant de 6,3 millions de personnes en 2023 à 5,1 millions en 2024. Le nombre de touristes a, lui, dévissé de 24% par rapport à l’année 2023.
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