La Banque mondiale (BM) a estimé, dans un rapport préliminaire évaluant "l'impact initial du conflit sur l'économie du Liban et ses principaux secteurs", publié jeudi, que "le coût des dommages matériels et des pertes économiques du Liban s'élève à environ 8,5 milliards de dollars. Les dommages matériels se chiffrent à 3,4 milliards de dollars américains et les pertes économiques à 5,1 milliards de dollars américains".
Sur le front de la croissance économique, la BM considère que le conflit a réduit la croissance du PIB réel du Liban d'au moins 6,6% en 2024, exacerbant une grave contraction économique qui dure depuis cinq ans et qui a dépassé 34% du PIB réel.
Le rapport aborde également l'impact du conflit sur la population du Liban, parce que les estimations indiquent qu'il y a plus de 875.000 personnes déplacées à l'intérieur du pays. Les évaluations signalent également qu'environ 166.000 personnes ont perdu leur emploi, ce qui équivaut à une diminution des revenus de 168 millions de dollars américains.
Toujours selon l’étude, le secteur de l’habitat a été le plus touché, avec environ 100.000 logements partiellement ou complètement détruits, avec des dommages et des pertes dans le secteur s’élevant à 3,2 milliards de dollars. Les perturbations dans le secteur commercial se sont élevées à environ deux milliards de dollars américains, conséquence du déplacement d’employés et de propriétaires d’entreprises.
De même, la destruction des cultures, du bétail et le déplacement des agriculteurs ont entraîné des pertes et des dommages dans le secteur agricole de l’ordre de 1,2 milliard de dollars américains.
L'évaluation initiale des dommages et des pertes au Liban s'appuie sur des sources de données et des analyses à distance pour évaluer les dommages matériels et les pertes économiques dans sept secteurs principaux. La supputation des dommages couvre les six gouvernorats les plus touchés, tandis que les pertes économiques ont été évaluées à travers l’ensemble du pays, selon les données disponibles. L’évaluation couvre les dommages jusqu’au 27 octobre 2024 dans quatre secteurs (commerce, santé, logement et tourisme/hôtellerie), et jusqu’au 27 septembre 2024 dans les trois secteurs restants (agriculture, environnement et éducation).
Une évaluation rapide des dommages et des besoins (RDNA) sera préparée pour identifier les pertes économiques et sociales, ainsi que les besoins de financement pour le redressement et la reconstruction, lorsque la situation le permettra. La BM s’attend à ce que le coût des dommages, des pertes et des besoins qui seront évalués dans le cadre de l’évaluation globale soit bien plus élevé que le coût estimé dans le cadre de cette analyse préliminaire.
Afin d’aider à faire face à la crise actuelle à laquelle est confronté le Liban, la Banque mondiale a indiqué "activer des plans de réponse d’urgence afin de réorienter les ressources disponibles au sein du portefeuille de projets pour répondre aux besoins urgents de la population".
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