Les Gabonais votent une nouvelle Constitution après le putsch de 2023
Bureau de vote à Libreville, Gabon, le 16 novembre 2024. ©NAO MUKADI / AFP

Bulletin vert pour le +oui+, +rouge+ pour le +non. Les Gabonais ont commencé à voter samedi au Gabon sur la nouvelle Constitution, un peu plus d'un an après un putsch, sans effusion de sang, qui a mis fin aux 55 ans de règne de la dynastie Bongo.

Venu voter dans une école de Libreville en tenue civile - veston marron sur jean clair -, le président de la transition Brice Oligui Nguema, a déposé son bulletin puis apposé son index trempé d'encre rouge sur sa carte d'électeur.

"Tous les Gabonais viennent voter dans la transparence (....) c'est une avancée énorme pour la transition", a-t-il dit à la presse après le vote.

Couvre-feu renforcé

Pour que "le scrutin se déroule dans un climat de quiétude et de paix", les autorités ont renforcé le couvre-feu mis en place depuis le putsch qui l'a porté au pouvoir en août 2023.

"Les horaires du couvre-feu sont réaménagés de 24H à 5H00 du matin durant toute la période du processus électoral"  -soit deux heures plus tôt que le couvre-feu actuel qui commence à 02H00-, selon le décret lu à la télévision publique.

Samedi matin, les bureaux de vote ont ouvert à 07H00, avec dans certains centres des retards liés à la distribution du matériel électoral, a constaté l'AFP.

Dans la matinée, des files de dizaines d'électeurs se sont formées devant les salles de classes accueillant les bureaux de vote du lycée Leon Mba, sous l'oeil des militaires et gendarmes chargés de la sécurité du scrutin.

Dominée par la propagande officielle, la campagne a été marquée par de vifs débats. Les opposants au texte dénoncent un texte taillé sur mesure pour le nouvel homme fort du pouvoir, ses partisans disent qu'il faut aller de l'avant en votant +oui+.

Pour les médias locaux, le taux de participation est le principal enjeu de la consultation.

Pour motiver les électeurs, le pouvoir a multiplié les appels au vote dans les médias, sur les réseaux sociaux et sur les panneaux d'affichage. À la dernière minute, deux jours de congés ont été accordés en amont du scrutin et des changements dérogatoires de bureau de vote autorisés pour "limiter les aléas liés aux transports et à la météo" en saison des pluies.

Le projet de nouvelle loi fondamentale consacre entre autres un mandat de sept ans renouvelable une seule fois, avec un régime présidentiel au pouvoir exécutif fort, sans Premier ministre mais avec un vice-président nommé par le Chef de l'État, et un pouvoir de dissolution de l'Assemblée nationale.

"Essor vers la félicité"

Le projet de nouvelle Constitution impose au candidat à la présidentielle d'être exclusivement Gabonais, né d'au moins un parent gabonais de naissance et marié à une personne gabonaise. Un alinéa non inscrit dans la liste des dispositions intangibles interdit au conjoint ou aux descendants du président de se porter candidat.

Les 2.835 bureaux du pays doivent rester ouverts jusqu'à 18H00 (17H00 GMT), avant dépouillement et centralisation des résultats au ministère de l'Intérieur chargé pour la première fois de superviser le processus.

Si la Constitution est adoptée, la prochaine étape sera la tenue d'une élection présidentielle, actuellement prévue en août 2025, pour mettre un terme définitif à la transition née du putsch du 30 août 2023.

 

Harmony Pondy Nyaga, avec AFP

Commentaires
  • Aucun commentaire