En Iran, scepticisme sur une possibilité de dialogue avec les Etats-Unis sous Trump
Des Iraniens consultent les journaux locaux dans un kiosque à journaux à Téhéran, après l'élection présidentielle américaine du 6 novembre 2024. ©ATTA KENARE/AFP

Des Iraniens se sont montrés sceptiques samedi sur la possibilité que Donald Trump négocie avec leur pays, compte tenu du passif du futur locataire de la Maison-Blanche avec Téhéran.

L'Iran a "catégoriquement" démenti toute rencontre entre son ambassadeur à l'ONU et l'homme d'affaires Elon Musk, proche du président américain élu, pour "apaiser les tensions" avec les États-Unis, comme l'a affirmé jeudi le New York Times.

Après son élection, Téhéran a adressé à Donald Trump un signal d'ouverture en l'appelant début novembre à adopter une nouvelle politique à l'égard de la République islamique.

M. Trump a été, durant son premier mandat (2017-2021), l'artisan d'une politique dite de "pression maximale" à l'encontre de l'Iran et a rétabli de lourdes sanctions, que l'administration de Joe Biden a maintenues.

"C'est peu probable qu'il (Donald Trump) souhaite parler à l'Iran", estime Saïd Sohrabi, un employé du secteur privé.

"Si, pour leurs intérêts, ils (les Américains) ont besoin de faire la paix, ils le feront. Si c'est par la guerre, ils suivront cette voie", dit à l'AFP cet homme de 53 ans, rencontré dans le quartier huppé de Vanak, réputé pour ses centres commerciaux.

Les États-Unis et l'Iran, autrefois de proches alliés, ont rompu en 1980 leurs relations diplomatiques, peu après la Révolution islamique qui a renversé la dynastie Pahlavi soutenue par Washington.

Les deux pays échangent depuis indirectement par le biais de l'ambassade de Suisse à Téhéran, qui représente les intérêts américains en Iran, mais aussi du sultanat d'Oman qui sert généralement d'intermédiaire.

"Juste la paix"

Le chef de la diplomatie iranienne, Abbas Araghchi, a déclaré mercredi que des canaux de communication indirects avec les États-Unis étaient toujours actifs.

"Comme Trump est un homme d'affaires, les gens pensent qu'il peut conclure un accord avec l'Iran", déclare à l'AFP Mme Adassi, une étudiante de 25 ans, qui n'a pas souhaité donner son prénom.

"Notre gouvernement actuel est réformiste et donc plus enclin à négocier" avec les États-Unis, souligne la jeune femme couverte d'un tchador noir.

En poste depuis juillet, le président Massoud Pezeshkian est partisan d'un dialogue avec les pays occidentaux pour aboutir à une levée partielle des sanctions qui pénalisent l'économie iranienne.

Mais la future administration américaine "ressemble plus à un gouvernement de guerre, que de paix (...) ou de négociation", ajoute Mme Adassi.

Donald Trump a nommé mercredi Marco Rubio à la tête de la diplomatie américaine, réputé hostile à la Chine et à l'Iran.

"La nation iranienne est très douce et ne demande pas grand-chose", assure Fatemeh Salehi, le long d'un trottoir animé où sont vendus vêtements et objets artisanaux.

"Elle veut juste la paix et une économie normale", insiste cette femme au foyer de 72 ans.

Avec AFP

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