Trois ans après son précédent album, Clara Luciani revient avec Mon sang, un opus intime entrelaçant sonorités dansantes et écriture à cœur ouvert, inspiré par la naissance de son premier enfant et une réflexion profonde sur les liens familiaux.
Clara Luciani n'a pas changé: voix grave, sons pop et frange brune sont toujours au rendez-vous. Pourtant, avec son troisième album Mon sang, dévoilé vendredi, l'artiste de 32 ans propose une réflexion intime sur la filiation, avec pour clé de voûte la naissance de son premier enfant.
"Il se rapproche plus de mon premier EP (Monstre d'amour) et de mon premier album (Sainte-Victoire), tout en étant différent", confie-t-elle. "Il a des sonorités un peu plus italiennes parfois, avec des notes de clavecin, quelque chose plus rock avec plus de place pour les guitares, les basses qui s'effacent un peu. Et puis peut-être un peu plus d'aspérités."
Clara Luciani accorde toujours une place de choix aux instruments, avec parfois une dimension orchestrale. "J'avais envie de leur faire de la place parce que j'ai l'impression qu'ils sont un peu en voie de disparition. Pour autant je suis hyper amatrice de musique électronique, mais je suis tellement attachée aux instruments en eux-mêmes, au savoir-faire des musiciens."
Enregistré aux célèbres studios Ferber à Paris, l'album a bénéficié de l'apport de cuivres en plus des autres instruments. "C'est super impressionnant de voir ses chansons, souvent écrites dans l'intimité d'une pièce, tout à coup interprétées par 40 instrumentistes. Il y a quelque chose de très noble, de très chaleureux", s'émerveille la chanteuse.
Côté texte, Clara Luciani confie n'avoir jamais mis autant d'elle-même dans ses morceaux. "J'ai écrit ce disque quand j'attendais mon enfant, j'ai eu envie de me présenter à lui en 13 chansons. C'est un disque qui parle beaucoup de liens qui se font, qui se défont, qu'on interroge, des liens amicaux, amoureux, familiaux. C'est aussi l'idée d'aller le plus loin possible dans les origines, que les ancêtres sont là et qu'on les porte en nous."
Si sa musique est empreinte de bonheur, la mélancolie n'est jamais loin. "Je ne m'attendais pas à écrire tout en clair-obscur. J'avais une vision très instagrammable de ce qu'était la grossesse, où tu as des nanas parfaites qui sourient en se touchant le ventre avec des robes à fleurs... En fait c'est pas vraiment ça la vie. Cet album n'est pas mensonger: je la montre telle qu'elle est et le moment de la grossesse tel qu'il est, c'est-à-dire beaucoup plus sombre et profond qu'on peut le penser."
Clara Luciani parle librement de la maternité, mais regrette parfois d'être trop interrogée sur le sujet, estimant que son mari Alex Kapranos, chanteur de Franz Ferdinand, a beaucoup moins de questions à ce propos. "Surtout, elles ne remettent pas en question la possibilité d'être à la fois artiste et père, alors que moi souvent c'est 'Comment vous allez faire? Qu'est-ce qu'il va se passer pendant la tournée?'", déplore-t-elle.
Pas question pour autant de dissocier vie de famille et vie d'artiste. "Mon enfant c'est ma famille et la famille je l'ai toujours emmenée partout, mes parents, ma sœur...On est très fusionnels. C'est juste un nouveau membre, je ne vois pas pourquoi je le traiterais différemment. Il fait partie du gang maintenant !"
L'oreille musicale semble déjà au rendez-vous chez le bambin de 14 mois qui, parmi ses trois mots, dit déjà "guitare"!
Avec AFP
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