Alors que les médias israéliens rapportent, ce samedi soir, que le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou et son ministre de la Défense ont convenu d'augmenter la fréquence des frappes au Liban pour faire pression sur le Hezbollah en vue d’un accord, une quatrième vague de raids a ciblé, en début de soirée, plusieurs quartiers de la banlieue sud de Beyrouth.
Cette région est sous le feu israélien sans relâche depuis mardi, avec plus de 12 raids effectués sur Dahyé depuis ce matin.
À partir de 17h40, la zone de Kafaat, dans le quartier de Hadath, a d'abord été frappée, suivie d’une puissante attaque ayant ciblé une rue proche de Maamoura à Bourj Brajné avec deux missiles. Un troisième raid très violent a ensuite touché le quartier de Haret Hreik. Selon l'agence nationale d'information libanaise (ANI), cette frappe "très puissante" a visé un bâtiment qui ne figurait pas parmi les cibles déclarées par l'armée israélienne peu auparavant.
Ces nouvelles frappes sont survenues près de cinquante minutes après qu'un quatrième appel à l’évacuation des habitants de Haret Hreik, Bourj Brajné et Hadath a été diffusé par le porte-parole arabophone de l'armée israélienne, Avichay Adraee, sur son compte X.
Il semblerait qu’un des lieux visés par les Israéliens, mentionné sur la carte partagée par M. Adraee, se trouvait à proximité d'une station d'essence et des locaux de la chaîne de télévision Al-Manar, propriété du Hezbollah, ce qui expliquerait l’intensité des détonations entendues dans toute la capitale.
Avant ces frappes, des jeunes de Bourj Brajné avaient déclenché des sirènes d’alarme pour avertir de frappes israéliennes imminentes, tandis que les habitants recouraient auparavant à des coups de feu tirés en l'air comme méthode de prévention. Parallèlement, des drones de surveillance continuaient de survoler cette région de plus en plus touchée.
145 raids israéliens en 24 heures, dont 10 à Tyr
Dans le sud du pays, la ville de Tyr a particulièrement souffert en début de soirée, avec plus de dix frappes "en l’espace de trente minutes", selon l'autorité de diffusion israélienne. Des bâtiments en front de mer, proches de l'hôtel Palazzo, ainsi qu'un autre immeuble situé rue de Jérusalem dans le centre-ville face à la pâtisserie el-Charq, ont été ciblés, tout comme les localités de Maaliyé, Aïn Baal, Majdel Zoun et la plaine de Qlailé, au sud de la ville.
Ces attaques ont eu lieu une heure après un appel à l’évacuation lancé par l'armée israélienne, qui avait identifié 15 cibles potentielles à Tyr.
Dans le caza de Marjayoun, plusieurs raids ont frappé Khiam, accompagnés de tirs d'artillerie intenses. Deux autres frappes ont touché le quartier d'el-Ain à Yammar el-Shaqif.
Des affrontements terrestres violents ont également eu lieu à Maroun el-Ras et Khiam entre les soldats israéliens et les combattants du Hezbollah.
Dans un rapport publié par Nasser Yassine, coordinateur du Comité gouvernemental d'urgence et ministre sortant de l'Environnement, il est indiqué que "145 raids et bombardements israéliens ont été enregistrés ces dernières 24 heures", la plupart visant le sud du pays, avec 55 frappes à Nabatiyé et 73 dans diverses localités du Liban-Sud. Cela porte le total des attaques depuis le début de l’agression à 13.222.
Six morts et onze blessés, dont cinq enfants, dans la Békaa
Un raid israélien sur Khraïbé, à l'est de Baalbeck, a fait six morts, dont trois enfants, dont l'un était âgé de trois ans, selon le ministère libanais de la Santé. Onze personnes ont également été blessées, dont cinq enfants, deux desquels se trouvent dans un état critique.
Ripostes du Hezbollah
De son côté, le Hezbollah a annoncé avoir ciblé un char Merkava à la périphérie de Chamaa "avec un missile guidé". Ce lieu a été le théâtre de tentatives des soldats israéliens de pénétrer plus profondément le territoire du sud. Le groupe a également revendiqué l’attaque d’un rassemblement de soldats israéliens dans la colonie de Sa'sa.
Le mouvement Amal, dirigé par le président du Parlement libanais Nabih Berry, a fait état de la mort d'un de ses combattants, Ali Hassan Bayloun, sans préciser où il a été tué.
Israël prévoit de frapper toutes les deux heures
Ce soir, l'armée israélienne a approuvé "une politique offensive qui prévoit de lancer un raid toutes les deux heures au Liban", selon des médias israéliens. "Le système de sécurité a décidé d'augmenter le nombre de raids (…) pour inciter le Hezbollah à un règlement", ajoutent ces sources.
Par ailleurs, selon l'armée israélienne, "un soldat a été tué dans les combats au sud du Liban", sans plus de détails sur le lieu ou le moment précis de cet événement.
Sur le terrain en Israël, les habitants des villes d'Acre et de Haïfa ont signalé "le bruit de violentes explosions". Des sirènes ont retenti dans la ville de Haïfa et ses environs suite à la détection de lancements de missiles. Selon Israel Hayom, la défense aérienne "a mené six opérations d'interception dans le ciel de Haïfa" samedi soir.
Cependant, un missile lancé depuis le Liban a réussi à toucher directement un bâtiment dans le quartier du Carmel à Haïfa, provoquant un incendie. Ce bombardement a également entraîné une panne de courant dans certaines zones de la ville, bien qu'aucune victime ne soit à déplorer pour le moment.
L'Autorité israélienne de radiodiffusion a rapporté que le chef du Commandement Nord a déclaré "Metoula zone militaire fermée en raison des opérations de l'armée dans le sud du Liban". Par ailleurs, la chaîne israélienne Channel 14 a indiqué que "les forces israéliennes ont déployé des batteries d'artillerie dans le sud du Liban afin d'étendre la portée de leurs tirs plus profondément dans la région".
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