En plein sommet du G20 à Rio de Janeiro, quatre militaires brésiliens déployés pour la sécurisation de l'événement ont été arrêtés mardi, soupçonnés d'avoir projeté d'assassiner Lula après son élection à la présidence fin 2022.
Ces militaires ont été "arrêtés à Rio où ils participaient à la mission de sécurité du sommet du G20", a détaillé une source de la police fédérale.
Ils sont soupçonnés d'avoir orchestré un projet de "coup d'État", prévoyant l'assassinat de Luiz Inacio Lula da Silva, alors président élu, le 15 décembre 2022. Un policier a aussi été interpellé dans le cadre de la même vague d'arrestations, selon la même source.
L'opération présumée, intitulée "Poignard vert et jaune" (les couleurs du drapeau brésilien), prévoyait également de tuer le vice-président élu, Geraldo Alckmin, et d'arrêter puis d'exécuter un juge de la Cour suprême, a affirmé la Police fédérale dans un communiqué.
Les suspects étaient, "pour la plupart, des militaires ayant suivi la formation des forces spéciales", qui ont "utilisé leur haut niveau de connaissance technico-militaire" pour fomenter ce projet visant à "empêcher la prise de fonction du gouvernement légitimement élu en 2022".
Autres enquêtes
Le président de gauche Lula a été élu en 2022, battant d'une courte tête au second tour son prédécesseur d'extrême droite Jair Bolsonaro. Son troisième mandat, après un premier passage à la présidence de 2003 à 2010, a débuté officiellement le 1er janvier 2023.
D'autres enquêtes portent sur des projets présumés d'empêcher son retour au pouvoir.
L'une d'entre elles cible directement Jair Bolsonaro, soupçonné d'implication dans un vaste plan mobilisant, avant l'élection présidentielle d'octobre 2022, des ministres et des militaires de haut rang pour s'assurer qu'il resterait au pouvoir à l'issue du scrutin.
Les enquêteurs ont fait état d'un projet de décret visant à convoquer de nouvelles élections et à faire arrêter Alexandre de Moraes, juge de la Cour suprême qui présidait le Tribunal supérieur électoral lors de la présidentielle de 2022.
L'ex-président, qui nie tout en bloc et se dit victime de "persécution politique", est également sous le coup d'une enquête sur son rôle d'instigateur présumé des émeutes du 8 janvier 2023 à Brasilia.
Ce jour-là, une semaine après l'investiture de Lula, des milliers de bolsonaristes ont saccagé les sièges des institutions dans la capitale, sur la Place des Trois-Pouvoirs, où se trouvent le palais présidentiel de Planalto, le Parlement et la Cour suprême.
Sur cette même place, un homme s'est fait exploser devant la Cour suprême le 13 novembre dernier, après avoir tenté en vain d'entrer dans le bâtiment. Les faits sont traités comme un possible "attentat terroriste" par la police fédérale.
Cet individu avait été candidat en 2020 au poste de conseiller municipal dans sa ville du sud du Brésil sous les couleurs du Parti Libéral (PL), la formation politique de Jair Bolsonaro.
Les enquêteurs ont évoqué de possibles "liens" entre cette tentative d'attentat et les émeutes de 2023.
Le camp Bolsonaro a évoqué un acte "isolé" dû à un "fou". Sur le réseau social X, l'ancien chef d'État a publié un message d'apaisement, un registre inhabituel pour lui, prônant "dialogue", "union" et "pacification nationale" dans un pays ultra-polarisé depuis des années.
Avec AFP
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