Au Liban, l'éducation traverse une crise multidimensionnelle: de nombreux élèves sont sur le point d'abandonner l’école, les parents se retrouvent confrontés à la double épreuve du déplacement et des difficultés de l'enseignement à distance, tandis que les écoles luttent pour maintenir l'apprentissage en dépit des contraintes sécuritaires.
En raison de la détérioration de la situation sécuritaire au Liban, le secteur de l'éducation traverse une crise sans précédent, poussant de nombreux élèves à quitter leurs écoles à la recherche d'un environnement plus sûr.
Le Liban, longtemps perçu comme un phare du savoir et de la culture, se trouve désormais confronté à une réalité tragique qui met en péril l'avenir de ses jeunes générations. De nombreux parents ont été contraints de fuir leur domicile, ce qui a bouleversé leur quotidien, en particulier en ce qui concerne l'éducation de leurs enfants. Bien que certains aient trouvé une stabilité temporaire dans des régions plus sûres, des défis éducatifs ont émergé à mesure que les élèves changeaient d'établissements.
Par ailleurs, le ministre sortant de l'Éducation, Abbas Halabi, se trouve face à une situation contradictoire en raison des conditions sécuritaires actuelles au Liban. D'une part, d'aucuns plaident pour le report de l'année scolaire en signe de protestation contre l'injustice d'assurer l'éducation de tous les élèves à travers le pays, notamment ceux du Liban-Sud, de la Békaa et de la banlieue sud de Beyrouth, qui ont été déplacés de leurs foyers et ont tout perdu à cause des attaques israéliennes. D’autre part, certaines écoles, situées dans des zones épargnées par les bombardements, demandent à rouvrir leurs portes. Parmi celles-ci, certaines insistent pour que l’enseignement soit dispensé en présentiel, rassurant ainsi des parents inquiets de voir leurs enfants perdre une année scolaire. D'autres, en revanche, ont choisi l'enseignement à distance, ce qui a ajouté des contraintes supplémentaires pour les familles devant accompagner leurs enfants pendant les heures de cours, en particulier dans le contexte difficile de la crise économique.
Cette confusion a engendré une disparité éducative manifeste entre les élèves qui suivent les cours en présentiel et ceux bénéficiant de l’enseignement à distance ou contraints d'abandonner leurs études. Cette inégalité pourrait avoir des conséquences à long terme sur leurs résultats académiques et leurs perspectives d'avenir.
Parallèlement à ces difficultés, plusieurs établissements scolaires ont été la cible d'attaques sans précédent de la part des personnes déplacées, qui ont envahi des propriétés privées et publiques pour se loger. Des témoins ont rapporté à Ici Beyrouth des incidents survenus dans des écoles, telles que Hariri High Scool II et le lycée Abdel Kader, où des déplacés ont pénétré sous la menace d'armes, perturbant ainsi le bon déroulement des cours.
Selon des témoins, des objets et du matériel scolaire ont été endommagés et des portes, notamment celles des salles informatiques, ont été arrachées, paralysant ainsi l'enseignement durant les premières semaines de l'année scolaire. Les parents qui ont tenté de récupérer les affaires de leurs enfants se sont heurtés à un manque d'organisation et de matériel.
Malgré les efforts de l'administration pour organiser le transfert des déplacés vers des sites alternatifs, ces efforts se sont heurtés à l'absence de soutien gouvernemental réel. Les élèves risquent de quitter l'école, tandis que les parents se retrouvent pris au piège entre le déplacement et les défis liés à l'enseignement à distance, ce qui nuit à leur bien-être. De leur côté, les écoles rencontrent d'importantes difficultés pour assurer la continuité de l'éducation face aux contraintes imposées par la situation sécuritaire.
La situation actuelle constitue un appel pressant à toutes les parties pour trouver des solutions durables, assurant la continuité de l'éducation et favorisant des approches flexibles qui allient à la fois enseignement en présentiel et à distance. L'éducation, bien plus qu'un droit fondamental, représente l'espoir indispensable pour tracer la voie d'un avenir meilleur pour le Liban, même dans les périodes les plus sombres.
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