Le Liban mise sur une réforme en profondeur de son système éducatif
Une réunion administrative stratégique du Fonds fiduciaire pour l’éducation s'est tenue mardi matin au Grand Sérail. ©Al-Markazia

Le Grand Sérail a accueilli, mardi matin, la réunion administrative stratégique du Fonds fiduciaire pour l’éducation (TREF), au cours de laquelle le Premier ministre Nawaf Salam a présenté les grandes lignes du programme gouvernemental en matière d’éducation. Dans un pays où les crises successives ont mis en péril le droit fondamental à l’instruction, l’exécutif entend replacer l’école publique au cœur de ses priorités.

Au-delà du maintien des écoles ouvertes et du soutien déjà assuré par le TREF, le gouvernement libanais s’engage à renforcer le financement de l’éducation publique, de l’enseignement primaire jusqu’à celui académique à l’Université libanaise. Cette orientation se double d’une volonté claire: redonner aux enseignants leur statut et leur rôle central dans la transmission du savoir, en garantissant des conditions de travail dignes et un encadrement institutionnel solide, comme l’a signalé le Premier ministre dans une allocution prononcée dans le cadre de la rencontre.

Selon lui, un chantier majeur concerne la modernisation du ministère de l’Éducation. Des réformes administratives et institutionnelles sont en cours pour doter l’institution d’outils de gestion plus transparents et efficaces. L’objectif est de bâtir une administration capable de répondre aux besoins des élèves et des enseignants dans toutes les régions du pays.

N’entendant pas se «limiter» à la seule structure administrative, le gouvernement œuvre à s’engager dans une révision en profondeur des programmes scolaires et des méthodes pédagogiques. Constatant que les manuels actuels ne préparent pas les élèves aux réalités du monde contemporain, le plan met l’accent sur l’intégration des nouvelles technologies, notamment l’intelligence artificielle, ainsi que sur le développement de compétences transversales: esprit critique, créativité et aptitudes pratiques. Cette révision curriculaire vise à aligner l’école libanaise sur les standards internationaux et à donner aux jeunes générations les moyens de s’adapter à un environnement en mutation rapide, suggère M. Salam.

Enfin, la dimension internationale reste essentielle. Si l’État libanais assume la responsabilité première de l’éducation, le gouvernement rappelle que la réussite de ce programme dépend aussi de la coopération avec la communauté internationale et les partenaires du TREF. L’éducation est présentée comme un enjeu universel, où la solidarité joue un rôle clé.

Le ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur avait lancé en 2022 le TREF, en partenariat avec l’Unicef et des partenaires contributeurs, notamment l’Union européenne et l’Allemagne à travers la Banque allemande de développement.

 

 

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