Dan Shapiro en Israël pour discuter du mécanisme du cessez-le-feu
L'ancien ambassadeur des États-Unis en Israël, Daniel B. Shapiro, en visite à Dimona. ©Communs.wikimedia.org

Le secrétaire adjoint américain à la Défense, Dan Shapiro, se trouve en Israël pour discuter du mécanisme de surveillance du cessez-le-feu entre Tel Aviv et le Hezbollah, lequel sera dirigé par les États-Unis. 

Le secrétaire adjoint américain à la Défense, Daniel B. Shapiro, devait rencontrer lundi, à Tel Aviv, de hauts responsables israéliens, dont le ministre de la Défense, Israël Katz, pour discuter de l'accord (pour un cessez-le-feu entre Israël et le Liban) et, plus particulièrement, du mécanisme de surveillance qui sera dirigé par les États-Unis.

Des responsables israéliens et américains estiment qu'un accord avec le Liban pourrait être conclu dès cette semaine, selon les informations diffusées lundi sur la radio publique israélienne Kan Reshet Bet, ainsi que par le site américain Axios. Selon la chaîne Kan 11 et Axios, qui cite un officiel américain, l'accord avec le Liban serait déjà finalisé. Le cabinet de guerre israélien devrait tenir, mardi, une réunion pour examiner la mouture du texte dont quelques points restaient en suspens en raison de réserves israéliennes et libanaises. Celles-ci se rapporteraient, côté israélien, à la présence de la France au sein du comité de surveillance de l’application de la résolution 1701 du Conseil de sécurité de l’ONU et à la volonté de Tel Aviv de contrôler que le Hezb se conforme aux dispositions de cette résolution, ce que le Liban aurait rejeté. Israël a en outre rejeté une demande libanaise de régler les points disputés à la frontière sud.

Il convient de noter que l’envoyé spécial du président américain, Amos Hochstein, avait averti qu'il se retirerait des discussions si un accord n'était pas conclu dans les prochains jours.

La visite de Dan Shapiro en Israël s’inscrit ainsi dans le prolongement de la mission d’Amos Hochstein. Une mission qu’il ne connaît que trop bien grâce à ses fonctions puisque, selon le journaliste israélien, Barak Ravid, Dan Shapiro devait, au sein du Pentagone “coordonner, entre autres, les relations de sécurité avec Israël, le projet de liberté de navigation en mer Rouge”, un sujet d’actualité depuis quelque temps, et, plus important encore, “la lutte contre les proxies iraniens”.

Sa visite en Israël a ainsi pour objectif de discuter des détails pratiques en rapport avec l’accord de trêve envisagé.

Au Pentagone, ce diplomate est chargé du dossier du Moyen-Orient. Il a joué un rôle crucial au niveau de l’accompagnement et du développement des accords d’Abraham, des traités de paix entre Israël et les Émirats arabes unis et ceux entre Israël et Bahreïn, signés le 15 septembre 2020, à la Maison Blanche, sous l’égide de l’ancien président, Donald Trump. Accords qui ont ensuite été étendus à d'autres pays, notamment le Soudan et le Maroc. Ils étaient sur le point d’être signés entre Israël et l’Arabie saoudite, lorsque le Hamas a lancé son offensive meurtrière d’envergure contre l’État hébreu, le 7 octobre 2023, déclenchant une guerre qui dure plus d’un an.

Dan Shapiro a été nommé secrétaire adjoint à la Défense pour le Moyen-Orient le 8 janvier 2024. Il avait précédemment occupé le poste de conseiller principal pour l'intégration régionale au sein du Bureau des affaires du Proche-Orient du département d'État de 2023 à 2024. En juin 2023, il avait été désigné auprès de l’administration Biden pour élargir les rapports d’Abraham, ce qui l’avait amené à se rendre souvent dans les pays concernés. Une de ces missions consistait ainsi à suivre et à promouvoir des projets régionaux qui s’inscrivent dans le cadre de ces traités.

Il a également été conseiller principal de l'envoyé spécial américain pour l'Iran de 2021 à 2022 et ambassadeur des États-Unis en Israël de 2011 à 2017.

Avant de rejoindre l’administration Biden (en janvier 2020), Dan Shapiro était directeur de l’initiative N7.  Le N de celle-ci fait référence à la normalisation, alors que le 7 désigne Israël et les six pays arabes qui ont annoncé la normalisation de leurs rapports avec Tel Aviv (Bahreïn, Égypte, Jordanie, Maroc, Soudan et Émirats arabes unis). Il s’agit d’un partenariat entre le Conseil atlantique, un think tank américain traitant des affaires internationales, et la Fondation Jeffrey M. Talpins qui réunit des experts gouvernementaux et non gouvernementaux d'Israël et des États arabes afin de formuler des recommandations concrètes censées apporter des avantages tangibles aux peuples de ces derniers. L’initiative N7 cherche ainsi à élargir et à approfondir la normalisation entre l’État hébreu et les pays arabes et musulmans.

L’ambassadeur Shapiro a occupé de nombreux postes de haut niveau dans le domaine de la politique étrangère au sein du pouvoir exécutif et du Congrès américain. Il a été directeur principal pour le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord au Conseil national de sécurité de 2009, année durant laquelle il a effectué une visite au Liban, à 2011 et directeur des affaires législatives au Conseil national de sécurité de 1999 à 2001.

Auparavant, il a occupé des postes de conseiller principal auprès des sénateurs américains Bill Nelson et Dianne Feinstein, ainsi qu'au sein de la sous-commission sur l'Europe et le Moyen-Orient de la commission des affaires étrangères de la Chambre des représentants.

 

 

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