Cessez-le-feu: sur la scène locale, félicitations et appels à élire un président
Embouteillage sur l'autoroute de Jiyé, mercredi, alors que les personnes déplacées tentent de retourner dans leurs villages du Liban-Sud. ©Al Markazia

Plusieurs personnalités de la scène politique locale se sont exprimées, mercredi, à la suite de l’entrée en vigueur de l’accord de cessez-le-feu entre le Liban et Israël, évoquant les enjeux de cette phase pour le Liban.

Le député des Forces libanaises et ancien vice Premier ministre, Ghassan Hasbani, a souligné qu'“il existe un intérêt américain et international à stabiliser le Liban et à mettre fin aux actions militaires”.

Lors d’un entretien accordé à la chaîne Al-Jadeed, il a indiqué que cette initiative requiert “des conditions strictes et précises liées à la mise en œuvre de la résolution 1701, ainsi qu’à des points clés de la 1559”. Selon lui, un mécanisme de mise en œuvre de ces résolutions onusiennes a été “imposé”, priorisant le rôle de l'armée libanaise. Dans ce cadre, Israël se réserve “le droit à l'intervention par le feu si elle n'est pas appliquée selon ses attentes et celles des observateurs”, a-t-il ajouté.

Par ailleurs, M. Hasbani a estimé que les deux mois à venir serviront à la surveillance et à l'observation, “pour voir comment l'accord de cessez-le-feu tiendra et comment les dispositions seront appliquées sur le terrain, telles que l'absence d'armes, l'arrêt du ravitaillement d'armes ainsi que le déploiement de l'armée et de la Finul dans le Sud”. “L’application de tous ces détails reste très délicate et il est crucial que les parties s’engagent à la respecter”, a-t-il poursuivi.

En outre, il a précisé que “le gouvernement (libanais) n'était pas au courant des détails de cet accord”. L’étape suivante est, selon M. Hasbani, l’accélération de l’élection d’un président. Il a rappelé à cet égard la déclaration du chef du Parlement, Nabih Berry, qui devrait convoquer une séance électorale ouverte, à plusieurs tours. Un “bon président” serait ainsi élu “afin que nous puissions entamer la phase de stabilité et de prospérité et former un gouvernement capable de redresser” le pays.

Enfin, il a affirmé l’existence d’une “annexe à l’accord de cessez-le-feu avec le Liban entre les États-Unis et Israël, dans laquelle les premiers garantissent leur soutien plein et entier au second”. Selon M. Hasbani, cet accord annexe comprendrait “l'échange d'informations et l'acceptation de ce qu'entreprend Israël, en guise de garantie que Washington ne ferait pas pression sur Tel Aviv s'il prenait des mesures contre le Hezbollah”.

Pour sa part, le ministre sortant de l’Économie, Amine Salam, a salué l’accord de cessez-le-feu via la plateforme X, indiquant que cette étape marque “la victoire de l’union des Libanais face aux ambitions ennemies et aux agendas expansionnistes”. Selon lui, il s’agit de “la victoire de l’intérêt suprême et général du pays sur les intérêts personnels”.

Le leader des Forces libanaises, Samir Geagea, a affirmé qu'il n'y aurait pas de retour à la situation qui prévalait au Liban avant le 7 octobre 2023. “Nous n'accepterons aucun compromis ou marchandage quant aux armes illégales, après tout ce que la mauvaise stratégie du Hezbollah a entraîné pour le pays”, a-t-il insisté, lors de son entretien avec la nouvelle ambassadrice de Suède à Beyrouth, Jessica Svärdström, mercredi, à Meerab.

De son côté, le chef du Courant patriotique libre, Gebran Bassil, a félicité les Libanais pour la cessation des hostilités, “ouvrant la voie à un cessez-le-feu définitif sous l’égide de la souveraineté”.

“La priorité, à présent, est l’élection d’un président consensuel et la formation d’un gouvernement afin de procéder à la réforme et à la reconstruction”, peut-on lire sur son compte X. M. Bassil a aussi appelé à l’établissement d’une stratégie de défense dirigée par l’État, ainsi qu’à la neutralité du Liban à l’égard des conflits pour éviter une reprise de la guerre.

Le bloc parlementaire de la Modération nationale a estimé que le Liban s’apprête à traverser une nouvelle phase qui requiert “l’unification de notre vision de l’avenir, sous l’égide de l’État libanais”.

L’ancien président, Michel Sleiman, a insisté, dans ce contexte, sur la nécessité de limiter les armes “aux seules mains de l’armée libanaise et des autorités légales”. Il a aussi indiqué que la solidarité des Libanais, une stratégie de défense dirigée par l’armée et l’élection d’un président de la République pourraient “rétablir les relations étrangères du pays, notamment avec le giron arabe”.

 

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