L'envoyé spécial du président français, Jean-Yves Le Drian, a exprimé sa satisfaction après l'annonce par le président du Parlement, Nabih Berry, de la tenue de la séance du 9 janvier 2025 pour l'élection du président de la République.
Cette déclaration a été faite alors que M. Le Drian rencontrait les ambassadeurs du Quintette à la Résidence des Pins. Par la suite, il s'est rendu au Parlement, où il a eu l'occasion de suivre une partie de la séance législative, marquée notamment par le prolongement du mandat du général Joseph Aoun, commandant en chef de l'armée, perçu à Beyrouth comme un “candidat naturel” à la présidence de la République.
Selon des sources proches des discussions, l'envoyé français a adressé un message clair à M. Berry: “Vous avez respecté votre engagement en fixant une date pour la séance électorale, mais ce qui compte pour nous et les pays du Quintette, c'est que la séance du 9 janvier soit productive et qu'elle ne soit pas une répétition des séances précédentes, auxquelles étaient présents les ambassadeurs étrangers et arabes.”
M. Le Drian a souligné l'importance de parvenir à un consensus autour d'un candidat, de préférence élu presque à l'unanimité, ou bien de poursuivre la séance avec plusieurs tours de vote jusqu'à l'élection du président. Il a mis en garde contre toute tentative de manipulation du quorum, précisant que cela serait perçu comme un signe que les responsables libanais ne prennent pas au sérieux l'engagement international en faveur de leur pays et les réformes nécessaires pour restaurer l'autorité légale et reconstruire l'État. Une telle attitude risquerait de conduire à un isolement croissant et à des sanctions supplémentaires.
En attendant le 9 janvier prochain, ceux qui ont rencontré M. Le Drian ont révélé qu'il avait tracé les grandes lignes du profil du futur président, en s'appuyant sur les récents événements au Liban, ainsi que sur l'accord de cessez-le-feu et l'application de la résolution 1701 du Conseil de sécurité des Nations unies. D'après des sources bien informées, M. Le Drian a souligné qu'il était crucial d'élire un président engagé à respecter cet accord et qui, aux côtés de tous les acteurs politiques, comprenne que la situation régionale a profondément changé, imposant ainsi de nouveaux défis et ajustements auxquels chacun devra s'adapter.
Dans ce cadre, M. Le Drian a mis en avant l’importance du rôle de la France au Liban, à travers la Commission de surveillance de l’application de la résolution 1701, l’action de la Finul, et son soutien pour renforcer les capacités de l’armée libanaise. Il a également réaffirmé l’engagement de la France à fournir toute l’assistance nécessaire dans les domaines administratifs pour soutenir le développement de l’État.
Selon ceux qui ont rencontré M. Le Drian, ce dernier prépare un retour affirmé de la France sur la scène libanaise, en coordination avec la nouvelle administration américaine dirigée par Donald Trump. Un accord général semble émerger pour traiter avec le Liban de manière constructive à condition qu'il honore ses engagements politiques et économiques. Dans le cas contraire, un traitement négatif de la part des deux parties serait également envisagé, notamment si les responsables libanais s’engageaient dans des manœuvres dilatoires ou tentaient de se soustraire à leurs obligations.
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