Les jihadistes et leurs alliés sont entrés vendredi à Alep, la deuxième ville de Syrie, bombardée pour la première fois en quatre ans, après deux jours d'une offensive fulgurante contre le régime.
Ces combats, qui ont fait plus de 255 morts selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme, sont les plus violents depuis 2020 dans le nord-ouest de la Syrie, où la province d'Alep, en grande partie aux mains du régime de Bachar al-Assad, jouxte le dernier grand bastion rebelle et jihadiste d'Idleb.
Vendredi, deux témoins ont déclaré à l'AFP avoir vu des hommes armés à Alep et fait état de scènes de panique dans la grande ville du nord de la Syrie.
"Ils sont entrés dans les quartiers ouest et sud-ouest", a affirmé à l'AFP le directeur de l'OSDH, Rami Abdel Rahman.
Les jihadistes ont ensuite pris le contrôle de cinq quartiers de la ville, a-t-il ajouté, alors que les forces du régime "n'ont pas opposé de grande résistance".
Les affrontements entre les factions militaires et les forces du régime se déplacent vers l'université d'Alep, selon la télévision syrienne.
D’autres sources rapportent que les jihadistes ont prit d’assaut l’école militaire et l’école d’artillerie d’Alep.
Des familles entières ont quitter la ville pour aller se réfugier dans l’est de la ville, selon des sources locales.
Toujours selon cette ONG, basée au Royaume-Uni et qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie, le groupe jihadiste Hayat Tahrir al-Sham (HTS) et des formations alliées, certaines proches de la Turquie, étaient parvenus vendredi aux portes de la ville "après avoir mené deux attentats-suicide avec des voitures piégées".
L'armée syrienne, qui a déployé des renforts à Alep, selon un responsable de la sécurité, a assuré avoir repoussé "la grande offensive des groupes terroristes" et regagné plusieurs positions.
La Turquie condamne ces affrontements et réclame "la fin des attaques" sur le bastion rebelle d'Idleb (ministère)
Exode
L'aviation russe a intensifié ses frappes aériennes, selon cette source. Le Kremlin a appelé vendredi les autorités syriennes à "mettre de l'ordre au plus vite" à Alep.
Dans une conférence de presse, le chef du "gouvernement" autoproclamé à Idleb, Mohammad al-Bachir, a justifié jeudi l'offensive en disant que le régime avait "commencé à bombarder les zones civiles, ce qui a provoqué l'exode de dizaines de milliers de civils".
Le Bureau des affaires humanitaires de l'ONU (Ocha) a indiqué que "plus de 14.000 personnes, dont près de la moitié sont des enfants, ont été déplacées" par les violences.
Le nord de la Syrie bénéficiait ces dernières années d'un calme précaire rendu possible par un cessez-le-feu instauré après une offensive du régime en mars 2020.
AFP
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