Le cessez-le-feu au Liban-Sud est fragilisé, alimentant des inquiétudes à l’échelle locale, régionale et internationale. Ainsi, malgré les efforts pour contenir la situation, aucun progrès significatif n’a été enregistré, principalement en raison de la réaction du Hezbollah aux violations israéliennes qu’il dénonce. Cependant, ces actions n’ont pas dissuadé l’armée israélienne de poursuivre ses agressions dans diverses zones du Liban-Sud.
Après la riposte du Hezbollah, des efforts diplomatiques intensifs ont été engagés, sans parvenir à obtenir des engagements israéliens en faveur d’un arrêt des opérations militaires. La situation demeure donc incertaine, ce qui a accéléré la mise en place de la commission de surveillance prévue dans le cadre de l’accord entre le Hezbollah et Israël. Dans ce contexte, la France, soucieuse de maintenir la stabilité, s’est dépêchée de nommer son représentant, attendu au Liban mercredi. Toutefois, le lancement des travaux de la commission reste en attente, les représentants du Liban et d’Israël n’ayant pas encore été désignés. À noter que les réunions de la commission se tiendront au siège de la Finul, à Ras Naqoura.
Des diplomates occidentaux ont précisé qu’Israël considère tout mouvement du Hezbollah, qu’il soit au Liban ou en Syrie, après l’entrée en vigueur du cessez-le-feu, comme une violation des termes de l’accord négocié avec les États-Unis, selon lequel la situation militaire du Hezbollah doit rester inchangée pendant cette trêve. Toute tentative visant à renforcer ou à réorganiser ses capacités et infrastructures militaires serait perçue comme une infraction. L’accord exige également le démantèlement de l’arsenal du Hezbollah, de ses infrastructures militaires et de ses usines de fabrication d’armement, ainsi que l’interdiction stricte de l’entrée d’équipements militaires à travers les frontières.
Ces diplomates ajoutent qu’Israël redoute que le Hezbollah ne dissimule des missiles, des équipements militaires et d’autres moyens de combat dans des lieux non répertoriés par l’armée israélienne. Celle-ci pourrait conduire les Américains et les Français vers ces caches, en vue de leur démantèlement par l’armée libanaise, conformément à l’accord de cessez-le-feu et à la résolution 1701 du Conseil de sécurité des Nations unies.
En revanche, des sources proches du tandem Amal-Hezbollah estiment que l'accord de cessez-le-feu ne confère pas à Israël une liberté d'action; il lui permet seulement de signaler à la commission de surveillance les violations présumées de l’accord. Partant, ces mêmes sources s’interrogent sur le retard pris pour lancer les travaux de la commission, se demandant s’il n’est pas intentionnel, afin de permettre à Israël de poursuivre l'escalade des tensions. Cette hypothèse est d’autant plus plausible qu’aucune date n’a encore été fixée pour le retrait israélien des territoires libanais récemment occupés. Face à cette situation, le Hezbollah a réagi fermement, ripostant aux violations israéliennes et menaçant d’intensifier ses réponses si elles se poursuivent.
La crainte d'une nouvelle détérioration de la situation dans le sud du Liban persiste, car les deux parties semblent contourner le cessez-le-feu. Israël interprète l’accord comme un mandat pour démanteler totalement les capacités militaires du Hezbollah, que ce soit par voie diplomatique ou militaire. De son côté, le Hezbollah considère cet accord comme une opportunité pour reconstruire ses capacités militaires, tout en rejetant catégoriquement les conditions israéliennes concernant un retrait au sud du Litani. Il refuse également toute limitation de sa présence au nord du Litani ou ailleurs sur le territoire libanais, estimant que de telles exigences ne sont pas conformes à l’accord de cessez-le-feu ni à la résolution 1701.
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