Les appels à la désescalade se sont multipliés lundi face à l'offensive fulgurante des rebelles qui se sont emparés de vastes régions du nord de la Syrie, faisant craindre une reprise des combats à grande échelle après plus d'une décennie de guerre civile.
Le président syrien Bachar al-Assad a dénoncé une tentative de "redessiner" la carte du Moyen-Orient, alors que les combats, les premiers de cette ampleur depuis 2020, accompagnés de bombardements aériens syriens et russes, ont déjà fait plus de 500 morts, selon une ONG.
En date de samedi, plus de 48.500 personnes avaient été déplacées à Idleb et dans le nord d'Alep, dans le nord-ouest du pays, dont plus de la moitié d'enfants, a observé le bureau des Affaires humanitaires de l'ONU (Ocha) lundi, soulignant une situation très évolutive.
"Inquiétant. Des dizaines de milliers de personnes sont en train de se déplacer", a commenté sur X le patron d'Ocha, Tom Fletcher .
Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, s'est pour sa part dit "alarmé par la récente escalade de la violence" et a appelé à une "cessation immédiate des hostilités", selon son porte-parole.
Washington a exhorté "tous les pays" à œuvrer pour une "désescalade", de même que l'Union européenne qui a "condamné" les frappes russes "sur des zones densément peuplées".
Pour la première fois depuis le début de la guerre civile en 2011, le régime a perdu totalement le contrôle d'Alep, la deuxième ville de Syrie, un revers cinglant infligé par une coalition de groupes rebelles dominée par les islamistes radicaux.
En riposte, des avions syriens et russes ont bombardé des secteurs tenus par ces groupes dans la province d'Idleb et dans celle voisine d'Alep, tuant 15 civils dont des enfants, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).
Soutien "inconditionnel"
Les rebelles ont pris des bâtiments gouvernementaux, des prisons, l'aéroport international et un aérodrome militaire "sans rencontrer de résistance significative", selon l'OSDH, qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie.
Plus au sud, les rebelles ont bombardé lundi avec des lance-roquettes la ville de Hama, contrôlée par le gouvernement, où six civils ont été tués, selon cette ONG établie au Royaume-Uni.
Selon le ministère syrien de la Défense, de "violents affrontements" ont opposé lundi les soldats, appuyés par des frappes aériennes syriennes et russes, "à des organisations terroristes dans le nord" de la province d'Hama.
Dans un entretien téléphonique avec son homologue iranien, Massoud Pezeshkian, M. Assad a déclaré que "l'escalade terroriste" visait à "tenter de morceler la région, d'effriter ses États et de redessiner la carte régionale conformément aux intérêts et objectifs de l'Amérique et de l'Occident".
M. Assad, appuyé par l'Iran et la Russie, a cherché à obtenir le soutien de ses alliés face à l'assaut qui a fait 514 morts depuis le 27 novembre, dont 92 civils, d'après l'OSDH.
Selon le Kremlin, le président russe Vladimir Poutine et M. Pezeshkian ont affirmé leur soutien "inconditionnel" à M. Assad et appelé à une coordination avec la Turquie, qui soutient des groupes rebelles.
Le groupe islamiste radical Hayat Tahrir al-Sham (HTS) et d'autres factions rebelles ont lancé leur offensive depuis la province d'Idleb, s'emparant rapidement de dizaines de localités ainsi que de la ville d'Alep, à l'exception de ses quartiers nord habités par des Kurdes.
Avec AFP
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