Le commerce en ligne, ou e-commerce, connaît une forte croissance au Liban. Les statistiques et les projections jusqu'en 2029 en témoignent clairement.
Le e-commerce au Liban présente des perspectives de développement intéressantes, à condition de renforcer l'infrastructure logistique et d'améliorer le cadre législatif.
Selon Statista Market Insight, le chiffre d'affaires du marché local du commerce électronique devrait atteindre 1.311,00 millions de dollars en 2024. Ce chiffre d'affaires devrait afficher un taux de croissance annuel moyen (CAGR) de 8,88% entre 2024 et 2029, atteignant un volume de marché projeté de 2.006,00 millions de dollars d'ici 2029.
Le marché du commerce électronique devrait compter un million deux cent quarante-trois utilisateurs d'ici 2029. Le taux de pénétration des utilisateurs sera de 20,9% en 2024 et devrait atteindre 26,6% en 2029. Le revenu moyen par utilisateur (ARPU) est estimé à 1.323 dollars.
Selon la même source, les achats en ligne des Libanais, entre le début de 2024 et octobre de la même année, se sont principalement orientés vers les produits électroniques, suivis par les articles de mode, les boissons, les produits alimentaires, ainsi que les produits de beauté et de soins personnels.
Défis avant et après la guerre
Cependant, ce secteur prometteur se trouve confronté à plusieurs défis importants, parmi lesquels la faiblesse des infrastructures logistiques, l'absence de sites web intégrés soutenant le commerce électronique, le coût élevé de la programmation, ainsi que le manque de confiance des consommateurs, alimenté par la prolifération des boutiques fictives et la faiblesse de la régulation gouvernementale.
Dans ce contexte, de nombreux Libanais expriment leur mécontentement face aux écarts entre les produits présentés en ligne et ceux réellement livrés, certaines boutiques refusant de reprendre les articles ou de rembourser leurs clients. En l'absence d'une régulation efficace de l'État, les consommateurs n'ont d'autre option que de se tourner vers des sites de commerce électronique jugés "fiables", c’est-à-dire des plateformes établies depuis un certain temps, ayant une bonne réputation et ayant prouvé leur capacité à inspirer confiance et à être réactives envers leur clientèle.
De plus, les crises successives, telles que la crise économique et la récente guerre entre le Hezbollah et Israël, ont exacerbé la situation, notamment en ce qui concerne les difficultés de transport, l'accès aux zones sinistrées et la crainte de pertes de stocks. À cela s’ajoute le risque de dommages subis par les colis durant leur expédition, dont les coûts sont supportés par le vendeur en ligne.
Paiement à la livraison
Malgré les difficultés rencontrées, le commerce électronique reste une option attrayante pour de nombreux Libanais en raison de son côté "pratique". Du côté des vendeurs en ligne, il a offert à beaucoup la possibilité de transformer la crise en opportunité, facilitant la création de petites entreprises à des coûts bien inférieurs à ceux nécessaires pour ouvrir une boutique physique. De plus, avec l'augmentation des services de paiement à la livraison, ce secteur joue un rôle clé dans le soutien à l'économie libanaise, qui, malheureusement, est devenue une économie de cash fondée sur les paiements en espèces, où les transactions se font principalement en liquide.
La culture de l’e-commerce
La montée de la culture de l’e-commerce est attribuée aux crises économiques mondiales, la pandémie de Covid-19 et le développement significatif des réseaux sociaux ces dernières années. Ainsi, de nombreux commerces s’appuient désormais principalement sur les ventes en ligne, pour plusieurs raisons, notamment la facilité de diffuser des publicités auprès des consommateurs potentiels et la présence de milliards d’utilisateurs sur les réseaux sociaux à travers le monde.
Enfin, l'optimisation de la rentabilité reste un défi majeur. Malgré l'augmentation des ventes en ligne, de nombreuses entreprises peinent à atteindre leurs objectifs de profit en raison de la concurrence accrue et des pressions économiques. Cela pousse les commerçants à innover dans leurs stratégies de fidélisation et à améliorer leur logistique omnicanale pour mieux répondre aux attentes du marché.
Commentaires