Fêtes de fin d’année: entre échos de guerre et résilience
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Les fêtes de fin d'année au Liban, habituellement marquées par une ambiance joyeuse et le retour des expatriés, semblent devoir se dérouler cette année dans une atmosphère particulièrement morose à cause d’une instabilité régionale exacerbée par le conflit entre le Hezbollah et Israël. Ce contexte de guerre alimente une tension palpable dans le pays.

Malgré les défis et les échos de la guerre, les Libanais s'efforcent de préserver un esprit de résilience. Cependant, cette fin d'année met à rude épreuve l'espoir d’une grande affluence d’expatriés et de touristes.

En effet, le président du syndicat des propriétaires d'agences de voyage, Jean Abboud, a révélé qu'avec le cessez-le-feu actuel, il est difficile de comparer les chiffres des réservations pour les fêtes de 2024 à ceux de 2023, lorsque 60 compagnies desservaient l'Aéroport international de Beyrouth (AIB). Néanmoins, il a assuré qu'en comparaison avec octobre et novembre de l'année précédente, les réservations ont augmenté de 75% et le taux d'occupation des avions pour les fêtes atteint jusqu'à présent 90%.

Lors d'une entrevue avec Ici Beyrouth, M. Abboud a expliqué que le Liban attend des confirmations de la part des compagnies aériennes étrangères concernant la reprise des vols vers Beyrouth.

De son côté, Pierre Achkar, président de la Fédération des syndicats touristiques et du syndicat des hôteliers, a exprimé un profond pessimisme quant à la situation durant les fêtes de fin d'année, prévoyant une saison peu favorable. Bien que les réservations soient quasi inexistantes, il a souligné la nécessité de se préparer à des jours meilleurs, soulignant que “lorsqu’on parle de paix au Liban, ce dernier devient une destination prisée”. Il a précisé qu'il était encore trop tôt pour évaluer le taux d'occupation des hôtels, surtout que les chancelleries étrangères n'ont pas encore levé l'interdiction de se rendre au Liban. M. Achkar a toutefois mentionné que certains hôtels, comme le Habtoor à Sin el-Fil, ont rouvert leurs portes.

Du côté des maisons d’hôtes, le président du syndicat des propriétaires, Ramzi Salman, a indiqué à Ici Beyrouth que “les choses commencent à bouger, mais qu’il est encore trop tôt pour parler d’un taux de réservations”, ajoutant que le cessez-le feu vient d’être mis en place et que les maisons d’hôtes sont en phase d’organisation, en train de préparer leur marketing et de définir leurs programmes pour Noël et le Nouvel An. “Nous recevons des appels, il existe une certaine dynamique, mais les bombardements réciproques qui se poursuivent nous obligent à avancer prudemment”, explique-t-il. Toutefois, M. Salman révèle que les maisons d’hôtes qui avaient fermé leurs portes en raison de la guerre prévoient de rouvrir à la mi-décembre, précisant que celles situées dans des régions considérées comme sûres, comme le Kesserouan ou Batroun, ont déjà repris leurs activités. 

En ce qui concerne les restaurants, le vice-président du syndicat des restaurateurs, Khaled Naha, a indiqué à Ici Beyrouth que les restaurants, pâtisseries et boîtes de nuit chercheront à offrir le meilleur, avec des animations pour égayer l'ambiance morose qui règne dans le pays. Jusqu'à présent, aucune grande soirée n'a été planifiée, mais il espère que la saison sera fructueuse et que les expatriés reviendront au pays pour célébrer les fêtes en famille.

 

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