Syrie: les rebelles annoncent s'être emparés de Homs
Un portrait du président syrien Bashar al-Assad est photographié avec son cadre brisé, dans un bâtiment de la Direction de la sécurité politique du régime syrien à la périphérie de la ville centrale de Hama, après la prise de la zone par les forces anti-gouvernementales, le 7 décembre 2024. ©OMAR HAJ KADOUR / AFP

Les rebelles qui ont lancé une offensive fulgurante en Syrie ont annoncé samedi avoir pris Homs, ville stratégique au nord de Damas, se rapprochant de la capitale où les autorités ont affirmé avoir mis en place un cordon de sécurité "très solide".

Dans un message publié sur Telegram, le groupe islamiste syrien Hayat Tahrir al-Sham, a affirmé que ses forces contrôlaient toute la ville de Homs, leur chef Ahmed al-Chareh, qualifiant dans une vidéo cette victoire "d'historique".

Le chef rebelle, qui a utilisé son vrai nom au lieu de son nom de guerre, Abu Mohammed al-Jolani, a affirmé : "Nous vivons les derniers moments de la libération de la ville de Homs, (...) cet événement historique qui distinguera la vérité du mensonge".

Plus tôt dans la journée, la panique s'est emparée des habitants de Damas, après l'annonce par les rebelles qu'ils avaient commencé à encercler la capitale depuis le sud.

Des rumeurs sur une fuite du président Bachar al-Assad ont ajouté à l'anxiété ambiante, démenties ensuite par ses services.

Le 27 novembre, une coalition de rebelles menée par des islamistes radicaux a lancé une offensive depuis le nord-ouest de la Syrie, s'emparant très rapidement de vastes territoires et des grandes villes d'Alep et de Hama, avant de progresser vers le sud en direction de Homs, à environ 150 kilomètres au nord de Damas, lors de l'avancée la plus spectaculaire en 13 ans de guerre civile.

Un chef rebelle, Hassan Abdel Ghani, a confirmé que les combattants étaient entrés à Homs, ajoutant que 3.500 prisonniers avaient été libérés.

Hassan Abdel Ghani avait affirmé plus tôt que des rebelles arrivés du sud avaient "commencé à encercler" Damas et se trouvaient à moins de vingt kilomètres de l'entrée de la ville.

"Damas vous attend", avait lancé Ahmed al-Chareh, s'adressant aux rebelles. Vendredi, il avait déclaré à CNN que "le but de la révolution" était "de renverser le régime" syrien.

L'armée a nié s'être retirée de zones proches de la capitale et indiqué qu'elle renforçait ses lignes de défense autour de Damas et dans le sud du pays.

"Il y a un cordon de sécurité et militaire très solide aux abords éloignés de Damas et de sa campagne, et personne (...) ne peut pénétrer cette ligne de défense", a assuré le ministre de l'Intérieur, Mohammed al-Rahmoun, à la télévision d'Etat.

Malgré ces déclarations, la panique s'est emparée des habitants de Damas qui se sont précipités pour faire des provisions, pendant que les magasins fermaient.

Rania, une jeune femme enceinte de huit mois, a dû rentrer chez elle sans avoir trouvé les médicaments dont elle avait besoin. "La situation n'était pas comme ça quand je suis sortie ce matin. Tout à coup, tout le monde a pris peur", a-t-elle raconté à l'AFP.

Selon des témoins, des manifestants ont renversé samedi une statue de l'ancien président Hafez al-Assad, le père de Bachar, à Jaramana, dans la banlieue de Damas.

Certains criaient: "La Syrie est à nous. Elle n'appartient pas à la famille Assad !"

Des scènes similaires ont été filmées notamment à Deraa, dans le sud, et à Hama, dans le centre de la Syrie.

"Je pense que nous vivons des jours qui entreront dans l'histoire", a déclaré à l'AFP un habitant de Damas âgé de 35 ans, prénommé Mohammed, qui a confié ressentir "un mélange de stupeur, de peur et d'inquiétude".

Avec AFP

Commentaires
  • Aucun commentaire