Le Parlement en Iran a formellement demandé la modification d'un projet de loi controversée qui durcit drastiquement les sanctions à l'encontre des femmes ne portant pas le voile obligatoire, ont rapporté mercredi les médias locaux.
"Nous avons demandé que la loi sur la chasteté et le hijab ne soit pas renvoyée au gouvernement" en l'état, a déclaré le vice-président iranien pour les affaires parlementaires, Shahram Dabiri, cité par l'agence de presse Isna. "Le président du Parlement a demandé un amendement au projet de loi", a ajouté M. Dabiri, sans préciser la nature des modifications demandées.
Début décembre, le président iranien Massoud Pezeshkian avait publiquement émis des doutes sur la pertinence d'une nouvelle loi.
Depuis la Révolution islamique de 1979, les femmes en Iran ont l'obligation de dissimuler leurs cheveux dans les lieux publics. Mais de plus en plus d'entre elles apparaissent désormais sans voile depuis la mort de Mahsa Amini, en signe de défiance à l'encontre d'un des piliers idéologiques de la République islamique.
La mort de cette jeune Iranienne, arrêtée pour une infraction supposée au code vestimentaire en vigueur dans le pays, avait entraîné une vague de contestation sans précédent en septembre 2022.
Le contenu de la nouvelle loi n'a pas été officiellement publié.
Mais d'après les grandes lignes rapportées par la presse, le texte prévoit une peine pouvant aller jusqu'à 10 ans d'emprisonnement et une amende équivalent à 6.000 dollars (5.718 euros) pour les personnes qui encouragent "la nudité" ou "l'indécence". Les pénalités devront être payées sous dix jours, faute de quoi les contrevenantes pourront faire l'objet d'une interdiction de sortie de territoire et être privées de certains services publics, dont la délivrance d'un permis de conduire.
Le texte donne également les pouvoirs à la police d'avoir recours à l'intelligence artificielle pour identifier les femmes non voilées, grâce à des caméras.
Le projet de loi, qui compte 74 articles, divise politiques, religieux mais aussi la société civile.
En vertu de la constitution, le gouvernement peut demander au Parlement d'y apporter des modifications, avant promulgation.
Avec AFP
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