Un second avion en provenance de l’Iran a été minutieusement fouillé, vendredi, à l’aéroport international de Beyrouth, sans susciter de problèmes similaires à ceux qui ont éclaté la veille, à l’arrivée de celui de Mahan Air.
C’est le ministre sortant de l’Intérieur, Bassam Maoulaoui, qui l’a annoncé, en soulignant: “Nous voulons seulement protéger le Liban”. Et d’ajouter dans le cadre d’une interview à la télévision: “Ces fouilles représentent des mesures de routine. Nous appliquons la loi et protégeons l’aéroport et le Liban qui ne peut plus supporter de nouvelles attaques” israéliennes.
L’accord de trêve entre le Liban et Israël prévoit des mesures censées empêcher le Hezbollah de reconstituer son arsenal militaire. Ce qui explique le contrôle strict appliqué par les autorités libanaises à l’aéroport par lequel les armes et de l’argent iraniens arrivaient au Hezbollah.
La veille, la fouille d’un appareil de Mahan Air a suscité un vif émoi dans les milieux du Hezb, suscitant des mouvements de protestation et poussant la diplomatie iranienne à faire des clarifications.
Le ministre sortant des Affaires étrangères, Abdallah Bou Habib, a ainsi reçu une note de l’ambassade d’Iran à Beyrouth concernant le contenu de deux valises diplomatiques que les agents de la sécurité à l’aéroport ont voulu fouillé.
La diplomatie iranienne y expliquait que les valises transportées par l’employé iranien de la chancellerie, qui a débarqué à Beyrouth le 2 janvier, contenaient des documents et des billets de banque destinés à couvrir les frais de fonctionnement de l’ambassade.
Une autorisation avait été donnée au voyageur de récupérer ses valises, alors qu’il refusait qu’elles soient fouillées par les agents de la Sûreté générale. Cette décision a été prise conformément à la convention de Vienne de 1961, qui codifie les traités et les relations internationales juridiques entre les États.
Il convient de souligner, à cet égard, que les autorités libanaises font montre d’une fermeté exemplaire dans le contrôle sécuritaire à l’aéroport. Jeudi, les agents de la Sûreté générale ont soumis à une fouille minutieuse la cargaison d’un avion iranien, Mahan Air, en dépit des protestations de l’employé de l’ambassade d’Iran.
Ce dernier a refusé que sa valise diplomatique soit fouillée, arguant de son immunité. Mais les agents du service de sécurité de l’aéroport ont refusé de le faire passer et ont exigé que la valise reste à l’aéroport. Son contenu devait être saisi. Mais il semble que l’employé a fini par obtempérer.
Le ministre sortant de l’Intérieur, Bassam Maalaoui, a confirmé, sur le plateau de la MTV, en soirée, que l’avion iranien était en train d’être fouillé, précisant que le service de sécurité de l’aéroport applique à la lettre les instructions qui lui ont été données.
Cette affaire aurait provoqué un émoi au sein du public du Hezbollah. Sur la plateforme X, des vidéos montrant des dizaines de motards brandissant le drapeau du Hezbollah et sillonnant les rues autour de l’aéroport, ont circulé.
Sur une vidéo prise à l’intérieur de l’aéroport, et diffusée par Al-Manar, un homme s’adresse en hurlant aux agents de l’ordre, avant de lâcher un: “Nous ne sommes pas à l’aéroport de Tel Aviv ici. Cet aéroport est devenu celui de Tel Aviv”.
Selon des informations relayées sur X, l’armée aurait déployé des chars au niveau de la route menant à l’aéroport, pour empêcher les motards du Hezb d’y accéder.
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